L'Apologium

La maladie incurable

Il existait un riche et vieux fermier vivant avec sa fille unique, sa femme étant morte d'une maladie incurable qui sévissait dans la région depuis peu. Cette même maladie l'avait atteint et il ne lui restait plus très longtemps à vivre.

Sa fille refusait de le voir mourir ainsi, aucun des fermiers de la contrée n'avait trouvé un remède, alors elle décida de se tourner vers la magie.

Un vieux sorcier à mauvaise réputation vivait non loin de la ferme. La jeune fille, la nuit tombée et son père endormi, partit à sa rencontre dans sa chaumière.

Elle lui demanda une potion qui guérirait son père de cette maladie, ce que le sorcier accepta de faire à une condition. Il savait la fille désespérée, alors il lui fit promettre de l'épouser après la mort de son père.

Elle se résolut à accepter et emporta la potion ainsi faite avec elle. Le sorcier âgé la regarda partir avec un sourire narquois ; la potion ne guérirait pas la maladie, au contraire elle l'accélérerait et le père mourrait quelques secondes après avoir bu.

Il observa, grâce à un maléfice, la scène à travers les yeux de la fille.

Rentrée chez elle, elle prépara le repas pour les invités qui venait ce soir là. Elle prit soin de mettre la potion dans son verre car la tradition dans la région voulait que l'on échange son verre avec la personne en face de soi en gage de confiance.

Mais ce soir là, un des convives refusa de perpétuer la tradition, sa vieille mère était morte après un repas similaire à celui là, à cause de la maladie dont le fermier était persuadé qu'elle l'avait reçue d'un invité à cause de l'échange des verres.

Alors personne n'échangea son verre, ce qui d'abord horrifia le sorcier, qui se calma immédiatement après, se rappelant que la fille n'était pas malade.

Cette dernière but son verre mais elle commença à décrépir, se courbant de plus en bas, jusqu'à s'effondrer. Le sorcier fut prit d'effroi ; la jeune fille était malheureusement atteinte de la maladie.

Un des fermiers se leva et cria "Sortilège!" et blâma immédiatement le sorcier de coupable, lui et les autres prirent des fourches et des torches et s'en allèrent tuer le sorcier.

Le lendemain, le pauvre père enterra sa fille, un des fermiers de la veille lui annonça qu'ils avaient trouvé le sorcier mort, lui aussi atteint de la maladie, écroulé sur son fauteuil.

Le père vécut ses quelques derniers mois tristement, et mourut seul sur son lit quelques mois plus tard.

La maladie dans les années qui suivirent emporta la vie de tous les fermiers qui avaient été invité ce soir là. Leurs enfants les regardant lentement mourir sans savoir qu'eux aussi étaient atteints de la maladie incurable.