Prisonnier

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John Séchapa, emprisonné pour complicité de meurtre en 1939, âgé de 26 ans. Les cheveux bruns, les sourcils épais, des yeux marron et un petit nez assez rond, des mains imposantes, une corpulence moyenne et de petite taille. Enfermé dans la cellule numéro B-158, sous le matricule "AZ1476".

À peine fut-il jeté dans la cellule B-158, que John proclamait son innocence, sans la moindre attention de la part du garde. Il hurlait à corps perdu qu'il avait le droit à un jugement équitable, ce qui interpella le garde. Le garde se mit à rire aux éclats en continuant à marcher vers les autres cellules.
Quand on entendit le garde rire, il se mît à crier qu'il possédait le droit de s'exprimer. Un petit rire sarcastique se fit entendre dans son dos. Ce rire lui glaça le sang... La tension de la pièce montait en flèche... Il se retourna craintif...
Dans la pénombre de sa cellule, il aperçut une silhouette effrayante. Celle-ci s'avançait vers lui. Pas après pas... Le bruit d'une chaîne qu'on traînait sur le sol s'intensifiait... Et se rire, amplifiait son stress. Les battements de son cœur augmentaient, il pensait que s'en était fini pour lui, qu'il irait tout droit en enfer.
Quand la silhouette fut plus proche, il remarqua que ce n'était qu'un autre détenu. Il avait des cheveux courts et noirs, des yeux en amende et des cernes, un regard vide et pourtant narquois, un nez un peu tordu sur la droite, de grandes mains et de longs doigts, de longs bras fins, de grandes jambes fines et il était de grandes taille. Il avançait avec une démarche effrayante.
D'un air hautain et en le regardant de haut avec un grand sourire malicieux, il  prétendait tout connaître sur le fonctionnement de la prison. Il se présenta sous le nom de Henry Young.

Henry Young, incarcéré pour vol à main armée ainsi  que meurtre en 1935, âgé de 30 ans. Sous le matricule "AZ1466", cellule numéro B-158.

Henry lui expliqua que cela faisait déjà quatre ans qu'il était dans cette prison et qu'il avait appris plusieurs choses à son sujet. Tout d'abord, ils ne possédaient pas autant de droits que ce qu'ils pensaient. Seulement quatre, premier lieu le droit d'être vêtu, la possibilité de manger, d'avoir un toit sur la tête et une assistance médicale au besoin. Et, ils devaient prendre de douches chaudes pour éviter de s'acclimater aux eaux froides de la baie de San Francisco.
Mais, ils avaient la possibilité de travailler, correspondre avec l'extérieur et recevoir des visites. Ils pouvaient aussi jouer au baseball pendant quelques heures en fin de semaine. Après plusieurs semaines passées ensemble les deux détenus étaient devenus de vrais complices. Cette grande complicité les avait rapprochés et ils décidèrent de s'évader ensemble même s'ils n'avaient pas encore de plan. Pour l'instant, ils avaient décidé de prendre un travail chacun: John avait choisi de travailler dans l'équipe chargée de la peinture. Quant à Henry, lui avait choisi de travailler dans l'atelier de la prison.

Un mois après l'arrivée de John dans cette cellule, arriva un nouveau détenu.
 
Dès son arrivée dans la cellule, le nouveau détenu, John Séchapa et de Henry Young firent brièvement connaissance.
Il avait un visage aux traits féminins, de longs cheveux blonds, des yeux de couleur vert et un grain de beauté positionné sous son oeil gauche. il possédait le matricule "AZ1499".
Grâce à l'aide de Mickael surnommé Micky leur nouveau camarade; ils échafaudèrent minutieusement un plan pour pouvoir s'évader. John proposa d'assommer un garde pour alors lui voler son trousseau de clefs à sa ceinture, Henry, lui, proposa de creuser un trou dans le mur avec sa petite cuillère (volée lors du midi passé à la cantine). Micky, lui, proposa une meilleure idée: ils devaient attendre la nuit, avec des mannequins fabriqués de toutes pièces, posés dans leurs lits pour faire croire aux gardiens de leur présence, ils pourraient ainsi s'échapper en toute discrétion. Ensuite, avec les outils volés dans l'atelier où travailait Henry, ils pourraient creuser un trou au niveau de la grille de ventlation près du sol, sans faire de bruits.

Mickaël et son frère étaient des spécialistes en évasion, ils avaient été plusieurs fois dans de petites prisons, d'où ils réussissaient toujours à s'évader, c'était une des raisons de leur présence à Alcatraz, une prison réputée pour être sous la plus haute surveillance.
Les préparatifs de leur évasion prirent plusieurs mois, nécessitant, tout d'abord, la fabrication de fausses têtes pour simuler leur présence dans leur cellule, après leur départ. Mais aussi pour tromper les gardien afin de retarder l'alerte. Et, ensuite la fabrication d'un radeau pour maximiser leur chance de s'échapper. Pendant près de six mois, les trois camarades creusèrent le contour de la grille de ventilation. Ils s'entraidaient: pendant que deux d'entre eux creusaient, l'autre montait la garde pour prévenir les rondes continuelles des gardiens.

Cette routine durait plusieurs heures de 17 h 30 à 21 h, avant l'extinction des lumières pour la nuit. En journée, ils diminuaient les heures de travail afin de masquer une partie des bruits de l'opération.
Après avoir fini la confection des têtes (à base de papier toilette mélangé à du savon, créant une sorte de papier mache, de peinture et des cheveux récupérés chez le coiffeur de la prison). Mais aussi le radeau confectionné grâce à de la colle volée et une cinquantaine d'impermeables volés à d'autres détenus, ce qui fut facilité par le fait que Michael travaillait à la blanchisserie de la prison.

Il exécutèrent enfin leur évasion dans la plus grande discrétion. Le 11 juin 1950 à 21 h 30, juste après l'extinction des lumières, les trois fugitifs placèrent leurs mannequins rudimentaires dans leurs lits pour tromper les gardes.

Le trou du fond de la cellule donnait accès à un couloir de service qui n'était pas gardé et qui longeait le bloc B où se situait les cellules des prisonniers. De là partaient des conduits qui permettaient de le rejoindre le toit. Après s'être introduits dans les conduits situés derrière les murs puis avoir grimpé long d'un tuyau de neuf mètres pour atteindre le toit, ils traversèrent celui-ci sur une trentaine de mètres, évitant la lumière des projecteurs. Ils descendirent le long d'un conduit de quinze mètres et ils par franchirent les clôtures de barbelés qui mesuraient environ quatre mètres et demi, pour finir enfin atteindre la rive au nord de l'île.

Micky voulut attendre son frère qui avait été emprisonné dans une autre cellule. Le fait d'attendre, permettant alors aux gardes de les remarquer à tout moment, ne plus pas trop à notre ami Henry.
Quelques minutes après se fit entendre une alarme. Dans la précipitation, Henry empoigna, de la main droite, le col de Michael, en lui proposant deux solutions: soit d'attendre son frère bien que les gardes soient à leurs trousses, soit de partir sans lui.
La réponse prononcée par Michael ne fut pas celle qu'Henry voulait entendre. Il empoigna alors sa petite cuillère de la main gauche avec vivacité. Peu de temps après, un bruit sourd se fit entendre: c'était le corps de Michaël retombant sur le sol.

Après ce meurtre imprévu, ils se décidèrent de prendre le large avec le radeau qu'ils avaient confectionné et préalablement disposé sur la rive. Ils poussèrent le radeau dans l'eau glacée de la baie de San Francisco. Le bruit des armes à feu se rapprochait de plus en plus. Les balles les frolèrent... À peine, ils furent dans le radeau que les gardes étaient déjà derrière eux.

Fin

Merci d'avoir lu cette nouvelle et j'espère que nous nous retrouverons dans une prochaine histoire .

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 11, 2018 ⏰

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