Adventure of a Lifetime (Bellarke OS)

Mal-être

               L'histoire entre Clarke et Bellamy n'avait jamais été simple dès le départ, et pour être honnête, tout avait commencé de manière lente.

Un an avant sa rentrée à la fac de médecine, Clarke avait perdu son père dans un accident de voiture, alors qu'elle s'apprêtait à passer son baccalauréat. Raven et Octavia l'avaient vu pleurer des heures durant, c'était un véritable enfer pour la blonde que d'avoir perdu un de ses parents, qui plus est, il était son meilleur ami. Pour oublier sa peine, la jeune fille s'était noyée dans les études et avait obtenu son baccalauréat avec mention, mais elle ne souriait plus. Ou du moins, ce n'était qu'un sourire de surface. Les médecins lui avaient diagnostiqué une dépression nerveuse, mais elle se fichait bien de tous ces tests, il était hors de question qu'elle prenne un semblant de médicament. Elle voulait s'en sortir par ses propres moyens, parce que même si elle voyait le monde avec une noirceur indescriptible, elle avait conscience de son mal-être. Et elle voulait chasser ses démons.

Son premier jour à la fac avait mal commencé ; elle n'avait plus Raven ni Octavia qui lui tenaient la main sous la table si elle n'avait plus d'air pour respirer, elle n'avait plus de repère. Raven étant en lettres, et Octavia en histoire. Heureusement pour elle, elles avaient décidé de vivre en collocation toutes les trois, alors elle était loin d'être seule. Mais lors de son premier cours, tout lui sembla lointain, presque irréel, comme si elle était étrangère à tout ce qui se passait autour d'elle. Et puis, il y a eu ce garçon qui s'est assis à côté d'elle ; grand, brun, la peu typée, des taches de rousseur. Il empestait le mec, sûrement parce qu'il avait vidé sa bouteille de parfum le matin même. Elle ne l'aimait pas, il ne lui avait rien fait, n'était là que depuis quelques secondes, mais elle ne l'aimait pas.

« Salut, dit-il simplement »

Clarke ne lui répondit pas, elle n'avait pas envie de parler. Ni à lui, ni à qui que ce soit d'autre. Elle n'arrivait même pas à se concentrer sur ce que le prof pouvait débiter, alors une distraction de plus n'allait certainement pas l'aider.

« Généralement, quand quelqu'un te dit 'salut', on répond 'salut' ou 'hey' ou 'bonjour'. Je ne sais pas trop en fait, ça dépend de ce que tu préfères. Enfin, en tout cas, on répond, en principe. »

La blonde fronça les sourcils, qu'est-ce qu'il lui voulait ? N'importe quelle autre personne aurait seulement soufflé en l'absence de réponse, mais il fallait qu'il tombe sur celui qui insiste et qui râle.

« Salut, dit-elle froidement »

« Aussi glaciale soit ta réponse, moi c'est Bellamy, et je ne suis vraiment pas pour cette compétition entre les élèves de médecine. Du coup, je te promets de ne pas arriver au milieu de l'année vers toi pour te vendre des cours à un prix exorbitant, c'est promis. »

Un an auparavant, elle aurait pu rire, parce que franchement, il fallait l'avouer, il avait de l'humour. Mais la jeune femme se contenta de le regarder pour lui montrer qu'elle avait assimilé l'information, c'était peut-être une façon pour lui d'approcher les autres. Elle ne savait pas vraiment si cette méthode était efficace avec les autres, mais avec elle, il n'allait pas aller loin.

*

Le cours d'après, et tous les autres, pendant des jours, des semaines et même des mois, Bellamy avait continué à s'asseoir à côté de Clarke. Et même si elle l'avait détesté les premières minutes, elle s'était habitué à sa présence, elle l'appréciait, il lui manquait même les jours où il ne venait pas en cours. Elle ne savait pas si elle devait le considérer comme un ami ou juste un camarade de classe, mais lui, il était clair que depuis le début, il ne voulait ni son amitié, ni juste de la camaraderie, mais bien plus que ça. Le problème, c'est qu'il ne lui avait jamais dit, et que Clarke était à des années-lumière de se douter de cela. En fait, elle était persuadée que son attitude négative allait le repousser, mais plus elle allait mal, plus il s'accrochait à elle.