Deux coups à la porte. Un court silence puis la poignée est enfin actionnée. La porte s'ouvre et des pas légers se font entendre.
Linda est là.
Linda c'est mon aide soignante. Pour l'instant, je ne vois qu'elle. Ou plus exactement, je ne suis conscient qu'en sa présence. Et si vous étiez à ma place, vous comprendriez pourquoi. Ses gestes sont doux, sa voix est douce, ses mains sont douces... bref tout est doux en elle. Enfin de ce que j'en connais.
A chaque fois, elle toque à la porte, deux coups. A chaque fois, elle attend quelques microsecondes. A chaque fois, elle entre en silence. A chaque fois, je me sens apaisé.
Ce n'est pas parce que je dors que je ne ressens pas les émotions. Bien au contraire. Et je pense que s'il y avait de l'agitation autour de moi je n'aimerais pas ça, je serais certainement agité, mal à l'aise, malheureux, en souffrance même. C'est sans doute pour cela que pour l'instant, seule Linda à l'honneur de ma conscience.
J'aime le calme, j'ai toujours aimé le calme. Alors je me réveille quand tout est calme, donc, quand je suis seul, ou quand Linda est là. Il y a cependant un truc qui me chiffonne ici, c'est la machine qui enregistre mon rythme cardiaque. Des fois elle fait du bruit, des fois elle est silencieuse. Je ne sais pas encore qui s'amuse à y mettre le son mais moi, je préfère ne pas l'entendre.
Linda également. A chaque fois qu'elle vient et que les bips se font entendre dans la pièce, elle coupe le son. Et le calme reprend ses droits.
Linda s'occupe de moi. Elle me lave, me parle doucement, me dorloterait presque. Ça pourrait presque être jouissif si la situation n'était pas aussi dramatique. Et ça pourrait l'être vraiment si je n'étais pas totalement insensible aux charmes féminins.
Enfin, ça c'est un autre sujet qu'il n'est pas vraiment utile d'aborder maintenant.
Pour l'instant Linda est là, et d'ici quelques temps je serais tout propre et prêt à recevoir les visites du jour... s'il y en a.
Et si je me réveille pour pouvoir en profiter.
- Bonjour Norris.
Oui vous avez bien entendu, je me nomme Norris... comme Chuck Norris oui et le pire c'est que c'est bien en rapport avec lui. Oui allez-y, riez, profitez-en bien alors que je ne peux pas me défendre. Bande de lâches.
Ma mère est une grande fan de l'acteur en question et de toutes les merdes dans lesquelles il a tourné. Ou plutôt qu'on a osé réaliser, produire et surtout... diffuser. Elle voulait m'appeler Chuck ce à quoi mon père s'est opposé avec vigueur.
Du coup je m'appelle Norris.
On se demande qui portait la culotte dans le couple que formaient mes parents.
Oui, j'ai bien utilisé le passé, cela fera certainement l'objet d'un autre chapitre...
Je préfère de loin qu'on m'appelle No, mais Linda ne le sait pas, en même temps je n'ai pas vraiment eu l'occasion de le lui dire, alors je prends mon mal en patience en attendant que quelqu'un le fasse à ma place.
- Comment allez-vous aujourd'hui ?
Bien, je vais très bien Linda. Merci de demander.
Je l'entends s'activer alors qu'elle prépare tout ce qu'il faut pour me faire mes soins et je sais que bientôt je vais pouvoir me détendre complètement entre ses mains.
Non ça n'a rien, absolument rien de sexuel, bon sang je vous l'ai déjà dit.
Linda enlève les draps de dessus mon corps et relève un peu le lit. Elle soulève mon buste doucement et place un autre oreiller derrière moi. J'ai dû maigrir car elle n'a pas l'air de souffrir de mon poids.
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Ne T'arrête Pas De Parler (Sous Contrat D'édition)
Short StoryDans le coma suite à un accident, Norris assiste de loin aux va-et-vient qui rythment son quotidien. Il écoute la douce Linda chanter lorsqu'elle lui fait sa toilette, savoure les séances de kiné avec Mark - qu'il imagine sexy - et grogne (intérieur...