4 - Incompréhension

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Je suis presque dans le noir complet. Une fois arrivé en haut des escaliers, j'aperçois de la lumière venant du dessous d'une des portes, alors je m'approche, et je toc :

- C'est toi baptiste ?

- Oui.

- Entre si tu veux.

J'ouvre la porte, et je découvre une chambre très chaleureuse, un peu plus petite que celle de Mathieu. Il y a sur presque toute les murs un papier peint qui représente une ville urbaine, avec des grattes ciels un peu partout, et il y a un grand planisphère au dessus de son lit, un petit lit une place avec une couverture bleu et des motifs de nuage dessus. Elle a aussi un petit meuble avec une grande télé en face de son lit, et des petit rangement rempli de livres de chaque côté, avec aussi un petit dressing à droite de la télé comme dans la chambre de Mathieu.

- Vraiment sympa la déco, je devine que tu aime voyager ?

- ça se voit tant que ça ?
J'aimerai tellement pouvoir faire le tour du monde et découvrir chaque pays.

- C'est aussi l'un de mes plus grand rêve.

- J'ai jamais vraiment eu l'occasion de voyager dans ma vie malheureusement.

Elle sort de son dressing. Je lui répond :

- Et bien le jour où tu décide de partir appelle moi alors, je prend pas beaucoup de place dans une valise.

Elle me sourit, et enfile son gilet.

- Tu es prête ?

- Je te suis ! me répond-t-elle.

Je sort de sa chambre et commence à descendre les escaliers, arrivé au premier étage, je lui demande :

- Et à quoi correspondent chacune des portes ?

- La c'est la chambre de Mathieu, à côté c'est son bureau, ensuite sa salle de bain, son toilette et la dernière porte c'est une petite salle de jeu.

- Vous avez chacun une salle de bain ?

- Oui.

- La chance !

- Parle pas trop vite, c'est vrai que c'est sympa au début, mais c'est aussi à nous de tout entretenir.

- Ah oui, c'est vrai que vu de cette manière.

On descend ensuite en bas et on arrivent devant la porte d'entrée, la musique est assourdissante, même d'ici. J'enfile mon manteau et elle enfile le siens par dessus son gilet. J'ouvre la porte et sort en la laissant passer, puis je referme la porte.

On commence à descendre la petite allée bordée de fleurs pour arriver dans la cours devant la maison. Je lui dit :

- Il fait vraiment pas chaud dehors.

- Non c'est vrai, c'est ça l'hiver dans les petits villages paumés.

- Tu veux qu'on aille marcher où ?

- Suit moi.

Elle empreinte le chemin pour aller dans la petite cour derrière la maison où sont garées les voitures, je la suis. Elle commence à accélérer le pas, je continue de la suivre, elle accélère de plus en plus sans aucune raison, je ne comprend pas trop. Il fait très sombre, le ciel est couvert de nuage, on distingue à peine la lune à travers. Elle continue de forcer le pas, elle quitte le chemin de gravier puis se met à marcher vers le fond de son jardin.

- Tu vas où Marie ?

Elle ne me répond pas, et je la voit qui s'enfonce dans l'obscurité. Je me met à trottiner un peu pour essayer de la suivre mais je ne voit pas grand chose.

- Attend-moi !

Toujours aucune réponse, je n'arrive même plus à distinguer où elle est.

- Marie ??

Toujours aucune réponse. Je continue de m'enfoncer dans l'obscurité du jardin, j'entends le léger bourdonnement de la musique venant de la maison. Je commence à ralentir puis je m'arrête au milieu du jardin, je commence à distinguer l'immense arbre qui se tient devant moi.

- Tu viens ? Me dit une voix venant de derrière l'arbre.

Il doit être à une dizaine de mètres devant moi. Je me remet à marcher d'un pas hésitant, l'herbe m'arrive à la cheville, elle est très humide, je ne suis pas serein. Je me rapproche de l'arbre.

- Tu es la Marie ?

- Oui, juste derrière l'arbre.

J'arrive à hauteur de l'arbre, et je la voit, assisse par terre, adossée à celui-ci, le regard fixe. Je m'assois près d'elle, sans dire un mot. L'atmosphère est lourde, je ne comprend pas vraiment son comportement. On dirait qu'il commence à pleuvoir, l'arbre nous protègent des premières gouttes qui commencent à tomber. Je tourne la tête vers elle, son regard est figé.

- Qu'est ce qu'il y a ?

Elle reste silencieuse. Une minute passe, la pluie continue de tomber de plus en plus fort.

- C'est ici que je viens quand j'ai besoin d'être seule. Parfois je reste plantée là, pendant plusieurs heures.

- Et à quoi tu pense dans ces moments là ?

Elle reste de nouveau silencieuse. Une minute passe à nouveau. Elle me dit d'une voix un peu fébrile :

- Ça t'arrive parfois de te dire que la vie n'est pas vraiment ce qu'elle est ?

- C'est à dire ?

- Pour quelles raisons avons nous été envoyés ici ?

Je la regarde, son regard est toujours figé droit devant elle.

- C'est un peu la grande question que tout le monde se pose.

Elle tourne soudain la tête vers moi, et me dit :

- Tu pense vraiment que tout le monde se pose la question ?

On se fixe tout les deux dans les yeux. J'approche ma tête lentement de la sienne. Mes lèvres se rapprochent des siennes, jusqu'à ce qu'elles se touche délicatement. J'ai soudain l'impression que le temps s'arrête, je n'entend plus la pluie, le bruit des feuilles qui s'agitent au contact du vent, l'orage qui gronde au loin, ni même la musique bourdonnante venant de la maison. Je ne pense plus à rien. On s'embrassent de longues secondes. Elle décolle ses lèvres des miennes. On se fixe à nouveau. Son regard provoque en moi un sentiment inexplicable. Je pose ma main sur la sienne, elle dégage une chaleur réconfortante, je n'avais encore jamais ressenti de tels sentiments.

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