Élisabeth-Louise

Chapitre premier

Une phrase d'accroche, mais qu'est ce qu'ils attendent encore par là?

Cette pensée est la mienne, Élisabeth-Louise, 17 ans, aka Lilou ou encore Liselotte, et définitivement nulle en littérature.

Nous sommes donc lundi matin dix heure dans un contrôle de français particulièrement ennuyeux et extrêmement difficile pour ma petite personne. Je jette un coup d'œil sur la copie de ma voisine et remarque qu'elle a déjà presque terminé. Ça en devient déprimant.

J'ai passé quatre heures à réviser ce contrôle pourtant simple selon notre professeur ainsi que le reste de la classe, mais rien n'y fait, je suis juste nulle. Bonne à rien et un poids pour notre société aussi, rajoute une voix dans ma tête.

Sortie de ce calvaire, dont je suis absolument sûre de recevoir une note particulièrement mauvaise, je sort de la classe et me dirige vers le réfectoire. J'ai, je pense, bien mérité ma pause. En revanche ce n'est pas ce que j'attends le plus, non du tout. Je compte me rendre dans l'endroit le plus magnifique à mes yeux, la salle de musique.

A défaut d'être une experte en maniement des mots, je suis ce qu'on peut qualifier de virtuose du piano. À vrai dire de virtuose tout court, même si je n'aime en rien cette appellation. Elle suppose une virtuosité générale, dans tout le domaines, ce que je ne suis bien évidemment pas. Non effectivement, tu es nulle, au summum de la nullité même.  

Je monte donc au deuxième étage et me rends dans l'ancienne salle de musique, qui sert plus de de débarras, maintenant qu'il y en a des nouvelles. Je trouve cela dommage, elle est pourtant parfaitement bien insonorisée, la preuve 3 années que j'ai subtilisé la clé et que je joue dedans sans que personne ne le sache.

Je m'installe derrière le piano qui trône au milieu de la salle et me mets à jouer. Mes mains volent sur le piano pour ce premier morceau plutôt rapide. Je pourrais jouer des heures durant mais malheureusement les cours viennent rattraper ce moment d'évasion, ce moment rien qu'à moi où je n'ai pas a subir le regard des autres.

Au moment de sortir de la salle, je vois un garçon marcher rapidement dans le couloir. On dirait qu'il essaye de partir discrètement. Aussi discrètement que moi sortant de ma salle. Qui peut-il bien être? Il m'a l'air de mon âge, pourtant je ne le connais pas. Cela peut paraitre normal dans un lycée, mais le mien est relativement petit, donc tout le monde se connait et de ce fait je devrais déjà l'avoir vu. Cette histoire est étrange, mais bon je verrais bien.

Ma journée se termine par maths et anglais. J'aime beaucoup les langues et les maths sont pas trop compliqués, tout est question de logique, donc je m'en sors plutôt bien et sans ennui mortel. Pour une fois, parce que d'habitude c'est pas glorieux, tu n'excelles pas partout non plus. Je sors du bâtiment principal, file aux hangars à vélos pour enfourcher le miens et partir. Je pédale à travers les rues de la ville emplie d'un sentiment de bonheur. J'aime pédaler, j'aime sentir l'air frais sur mes joues et les sentir se colorer d'une jolie couleur rosée, j'aime aussi ce sentiment de liberté, liberté de vadrouille possible, liberté de mouvement ou encore j'aime m'oublier, le temps d'une balade.

Malheureusement, ce n'est que de courte durée. J'habite au plein cœur d'Amsterdam, à peine à quelques minutes du lycée. C'est donc avec un petit sourire triste et la tête vidée que je dépose mon vélo et attrape mes clés d'appartement avant d'y entrer. Je dépose mes affaires, puis vais manger un morceau avant de m'attaquer à mes devoirs. C'est ça et surtout ne mange pas trop, tu pourrais devenir grosse avec plein de boutons tout moches.

Encore pensive, je me rends dans ma chambre à l'étage. Elle est dotée d'une mezzanine ainsi que d'une large fenêtre, ce qui me permet de voir les canaux et les différentes maisons en face. Parfois lors de mes insomnies, j'aime m'assoir devant la vitre et observer les étoiles, je leur traduit mes pensées en espérant que quelqu'un me comprenne.