Chapitre troisième

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Mercredi. Ô que j'aime cette journée.

Des parents qui travaillent, une petite sœur qui sort avec ses amies et une demie journée de cours seulement. De plus, ceux-ci sont extrêmement qualitatifs. Conclusion, une belle journée en perspective. Enfin, normalement...

J'attrape ma lunch box, mon sac et mes clés puis file vers mon vélo.

Arrivée au lycée, c'est la même routine qui recommence. Hangar à vélo, cadenas, sac, hall, casier et enfin salle de musique.

Le piano, toujours aussi majestueux, m'appelle. Mais ce n'est pas celui que je choisi aujourd'hui, ce sera le violoncelle. Instrument que je maîtrise le moins. Oui, alors arrête de penser et bouge toi. C'est aussi celui que j'ai commencé il y a deux ans seulement.

Je l'accorde, puis joue.

Jusqu'à entendre la sonnerie.

Retour à la réalité.

Bouge toi!!! Tu vas finir par encore être en retard. Le temps que tu ranges, que tu sortes de la salle et que tu sois devant la porte du laboratoire de biologie, la sonnerie aura déjà retenti...

Je range le violoncelle à sa place puis je prend mon sac de cours tout en renversant mes partitions. Mais quelle empotée. Je les ramasse à toute vitesse et sors de ma salle pour me ruer discrètement au rez de chaussé, en direction de la salle de bio. J'ai tout de même eu le temps d'apercevoir une silhouette au détour du couloir, courant comme moi vers l'étage du dessous. Bizarre...

La salle de bio est en vue et il n'y a vraisemblablement personne dedans, je suis donc parfaitement à l'heure. Comme à mon habitude je m'assoie vers le fond de la salle. Ni trop proche ni trop loin pour entrer dans la ligne de considération des profs. Peu de risque d'interrogation qui nécessiterait par conséquent une participation de ma part devant toute la classe.

Après deux heures d'ADN, ma classe est libérée pour la pause.

- Lilou! Tu viens avec nous au parc? me demande Astrée.

Astrée, la fille la plus gentille que je connaisse et aussi la première personne qui est venue me parler lors de mon arrivée au lycée et surtout celle qui a continué à m'adresser la parole, alors que je ne lui parlais que très peu et que je n'avais pas spécialement envie de refaire confiance à quelqu'un. Confiance que je ne lui accorde pas et accorderai jamais totalement. Je n'y arrive tout simplement plus.

- Non merci, il faut que je passe aux toilettes encore.

- Oki dacc', comme tu voudras.

Les toilettes du lycée, toute une histoire. Endroit que je déteste le plus. Que ce soit n'importe où d'ailleurs.

Sol sale, papier toilette partout, odeur nauséabonde dans l'air. À genoux, des ricanements moqueurs, une tête s'approchant un peu trop près de la cuvette.

Je rentre et ressort le plus vite possible de cet endroit de malheur. Rien que de passer devant me procure des frissons.

La pause touche à sa fin, il faut absolument que je soit devant la salle avant les autres. Oui et bien pour cela il faudrait que tu dépêches...

Les deux heures de néerlandais sont passées assez vite. Il faut dire qu'un cours est moins ennuyant si on l'apprécie.

Bon, il est temps de d'aller dans ma salle, j'ai la chance d'avoir tout mon mercredi après midi de libre donc autant en profiter de la meilleure manière qui soit. Piano me voilà!

Je m'installe solennellement derrière celui-ci, comme si j'allais jouer devant un immense public. Mes partitions sont bien dans ma tête et mes doigts commencent à voler sur les touches. Je joue ainsi pendant deux bonnes heures, alternants morceaux lents comme rapides.

Élisabeth-LouiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant