Chapitre deuxième

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Bip bip bip

Ah tiens je l'avais presque oublié celui la. Voici mon réveil, toujours aussi inutile depuis deux ans. Enfin, ce n'est pas tout à fait vrai, il m'indique uniquement l'heure à laquelle je dois descendre manger.

Eh bien oui, je suis déjà levée depuis presque une heure. Mon horloge biologique, en plus de me faire m'endormir à des heures pas très décentes, me fais me lever assez tôt. Alors pour une adolescente censée dormir huit à neuf heures, mes cinq heures de sommeil font pâle figure. C'est donc toute prête et réveillée que je pars rejoindre ma famille à la table du petit déjeuner.

Ce qu'il y a de bien lorsqu'on habite aux Pays-Bas, c'est que l'on peut manger leurs spécialités culinaires très facilement et cela rend les petits déjeuner moins ennuyants. Comment dire que les Hagelslag présent chez moi sont entre de bonnes mains. Ainsi que dans ton ventre ou plutôt devrais-je dire tes bourrelets...

Après engloutissement de mes tartines, je prends ma lunch box soigneusement préparée par ma mère, la met dans mon sac et vais me préparer pour sortir.

Veste sur le dos, éternelles Converses aux pieds, sac et violon à la main, je descends chercher mon vélo. Je le retrouve à sa place habituelle puis je l'équipe de mes affaires.

Le début des cours n'est que dans une heure, j'ai donc amplement le temps de flâner dans la ville. J'enfourche mon vélo et pédale à travers les rues de la jolie capitale. Ah c'est bien ça, enfin un peu de sport. Parce que c'est pas avec ce que tu manges que tu vas affiner cette silhouette.

L'air frais glisse sur mon visage et les rayons du soleil chauffent ma peau, la réveillant petit à petit. Pédaler fait du bien, j'oublie ainsi mes soucis et profite de ce petit sport improvisé pour libérer mon corps des ces toxines accumulés au fil des journées. Hélas, je vois les premiers bâtiments du lycée au loin.

Pourquoi est ce que mon subconscient m'emmène toujours vers ce lieu, pourquoi est ce que pour une fois je ne pourrais pas me perdre quelque part, m'asseoir sur un banc et regarder le paysage? Non il faut que toute mon existence soit reliée à l'école, aux études, à la musique. J'aime l'école, j'aime la musique, mais pas celle qu'on m'oblige. Non, tu dois être la meilleure dans tout les domaines, même ceux là. Alors fais toi une raison et bosse.

Je me sens oppressée.

J'attache mon vélo sous le hangar. Arrivée à cette heure, j'ai la chance de pouvoir le mettre ou je le veux, il n'y en aucun autre. En revanche si vous venez un quart d'heure plus tard, il est déjà presque plein à ras bord, si l'on puis dire ça d'un hangar à vélo, enfin, on saisis l'idée. Tu pourrais pas être plus claire dans tes pensées même moi j'ai du mal à te comprendre. Ce n'est pas très utile en plus, imagine toi en plein contrôle, avec des pensées aussi désordonnées que ça, tu vas te rater c'est sûr.

Sept heure et quart. Super, encore une demie heure. Et bien parfait! J'attrape mon violon et me dirige vers ma salle de musique.

Je dépose mon étui sur le piano et en sort mon instrument. Je l'ai reçu pour mes sept ans, un cadeau de mes parents. On savait déjà à l'époque que je serais assez douée, donc mes parents avaient pris le risque de m'offrir le violon de mon grand-père.

J'aimerais tellement pouvoir lui montrer ce que je sais faire maintenant, j'ai tellement envie qu'il me regarde, avec ses yeux emplis de fierté. Eh bien non ce n'est pas possible, il est mort et enterré. Alors reprend toi et entraîne toi. Parce que je suis pas sûre qu'il serais très fière si il entendait tes fausses notes.

Les premières notes s'élèvent dans le silence. Elles sont parfaites, douces et précises. Je continue mes morceaux les uns après les autres.

Criiiiiiii

Élisabeth-LouiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant