Pokémon Donjon Mystère : La Compagnie Miracle

Chapitre Quatorze - partie deux

Massko s'allongea par terre. Il était si doux dans ses gestes qu'aucune poussière n'en fut dérangée. Il regardait le ciel blanc sans un mot. Aucune sensation ne parcourait son corps. Un seul sentiment : la culpabilité. Une seule pensée : J'ai besoin d'aide... Dans cet endroit, loin de tout tourment, il se sentait en paix, en véritable paix. La menace ne pesait plus sur lui et sur ses amis. Il ne devait pas baisser sa garde pour autant car d'autres pokémons pourraient profiter de l'occasion et s'octroyer l'artéfact unique sous ses yeux. Qui sait quelles conséquences désastreuses il y aurait si Massko venait à se le faire voler ? Mais arrêter de le manipuler quelques minutes, quelques heures, c'était une rédemption, un moment de répit dans tout ce chaos. M-Massko ?!" s'étrangla une voix derrière lui. Massko pencha la tête en arrière, observant son interlocuteur à l'envers. Il se retourna vivement en apercevant le pokémon derrière cette voix. "Rattatac !" s'écria Massko, heureux de retrouver un vieux camarade. Il prit le pokémon abasourdi dans ses bras, se laissant emporter par le bonheur de le retrouver.
-Ça fait six ans qu'on ne s'était pas vu ! continua Massko.
-C'est... impossible... Pourquoi es-tu là, Massko ?! hurla Rattatac dans une colère noire d'incompréhension.
-Tu sais très bien pourquoi. Mais là n'est pas la question. Ça fait six ans que je suis ici seulement je fais en sorte de croiser le moins de monde possible.
-Je-Je vois. Mais pourquoi te caches-tu ?
-C'est exactement de ça que je veux parler, fit Massko en riant nerveusement.
Massko lui expliqua brièvement ce que le rongeur avait raté. La destruction du météore, le voyage dans le temps de Grimpal, la fondation de la Compagnie Miracle et la guerre civile. Rattatac secoua la tête, confus. Il s'était passé beaucoup de choses durant son absence. Mais Massko avait besoin de lui plus que jamais.
-Si on ne s'est pas croisé ici auparavant, c'est parce que j'utilise cet objet, fit Massko en pointant de la patte un objet invisible.
-Je ne vois pas ce que c'est, Massko... Mais je peux en sentir l'aura qui s'en dégage. Qu'est-ce que c'est ?
-Je ne peux pas t'expliquer comme ça, c'est une trop longue histoire. Mais en résumé, lorsque j'utilise cet objet, je suis vulnérable. Depuis que cet objet ait atterri ici, tout le monde le convoite. Il est de mon devoir de m'en occuper, seulement j'ai besoin d'aide pour le protéger quand je suis dans l'incapacité de le faire.
-Je t'écoute. Comment ça se passe ?
-En gros, à chaque fois que je vais disparaître, il faudra tenir tous les ennemis éloignés. Il faudra faire attention, certains d'entre eux sont bien plus forts que moi.
-C'est impossible Massko ! Tu es le pokémon le plus fort de ta génération !
-Certes... Mais ceux qui me chassent pourraient me vaincre en l'état actuel des choses. J'aimerais que tu rassembles du monde pour me couvrir.
-Combien de temps devrons-nous te couvrir ?
Massko réfléchit quelques instants. Il n'en avait aucune idée. C'est alors qu'une voix magnifique lui répondit en son for intérieur : "Dix-sept jours, Massko.".
-Dix-sept jours.
-D-Dix-sept jours ?! C'est une véritable épopée à laquelle tu te livres. Mais ça peut le faire.
-Merci, Rattatac. C'est une question de vie ou de mort. Et il n'en va pas que de la vie de Grimpal mais de tous ceux que j'ai cité tout à l'heure.
-D'accord ! Compte sur moi !
-Rattatac, les prochains ennemis n'arriveront pas avant au moins deux jours. Avant que tu ailles réunir tes alliés, voudrais-tu utiliser l'objet avec moi afin de voir ce qu'il fait ?
-Oh oui ! s'écria Rattatac.
-Une condition : tu lâches au bout de deux minutes et tu ne fais qu'observer une fois l'objet en ta position ! Le reste, tu me laisses faire.
-Pas de problème, allons-y !
Les deux amis se dirigèrent vers l'endroit que Massko avait pointé plus tôt. Le pokémon gecko prit une patte de son compagnon et la posa sur l'objet invisible. Rattatac disparut aussitôt. Massko fit la même manœuvre à son tour et il disparut. La plaine était redevenue paisible et silencieuse, parfaitement vide et sans vie.