Une branche, alourdie
Par la pluie de la nuit,
Vint à se détacher,
Glissa sur les feuillages
Et tomba lourdement
En brisant le silence.
Les oreilles aux aguets,
Le skys se redressa
En scrutant l'horizon.
Invisible au regard,
Postée contre le vent,
Kalkidan, en douceur,
Bandait très lentement
La corde de son arc.
Elle visait le cœur.
Les muscles de ses bras
Retenaient avec peine
Le mortel aiguillon.
Quand retentit un brame,
La flèche décochée
Frôla le flanc du skys
Qui faisait volte-face.
Sans demander son reste
Il partit au galop.
Jusqu'à n'avoir plus souffle,
Coupant à travers bois,
Si vite que ses pieds
Ne touchaient pas le sol,
Kalkidan pourchassa
Sa proie avec passion,
En rasant les vieux arbres,
Volant plus que courant,
Tous les sens aux aguets.
Lasse, elle abandonna
Et retourna son dard
Contre les dourabits¹. (¹ Petit mammifère imaginaire)
Dans sa course, elle avait
Dépassé la rivière
Au nord de la forêt,
Franchit les ponts de bois
Offerts par la nature,
Contourné la cascade...
Le sous-bois était dense.
On se laissait séduire
Par la mousse des arbres,
Le chant des fenghuangs²... (² Oiseau mythique)
Les phéebels³, dans les branches, (³ Petit être féérique et invisible)
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LA DRAGONNE D'ASTREE,Récit poétique TOME I - KALKIDAN
ParanormalRécit poétique de type Fantasy. Extrait de LA DRAGONNE D'ASTREE d' Eudoxie JL QUECLAN