La troisième nuit, Aurore était encore là. Elle était encore venue pour les étoiles. La troisième nuit, Célestin est revenu. Il était venu pour la voir.

La quatrième nuit, Aurore est revenu. Elle ne venait jamais le samedi. La quatrième nuit, Célestin est allé au banc. Il ne travaillait pas ce jour-là.

La cinquième nuit, Les deux étaient là, à l'heure habituel.

- J'en ai marre dit Célestin

- Marre de quoi ? demanda Aurore.

- De vivre dans ce monde.

- Je suis d'accord.

- Imagine un monde où tu n'es pas obligé de travaillé pour manger. Imagine un monde où tout le monde est égal. Tout le monde se partage tout et que personne ne cherche à faire du profit ou profiter des autres.

- Tu rêves en couleur, soupira Aurore.

- Je sais, mais imagine.

Aurore hocha la tête. Ça voulait tout dire.

Le sixième jour, Aurore retourna regarder les étoiles, Mais elle vint aussi pour lui.

Le sixième jour, Célestin retourna pour la voir, mais il vint aussi pour les étoiles.

La semaine suivante, à chaque jour, à la même heure ils se retrouvaient. Pour se vider le cœur, pour parler du monde, pour dire ce qu'ils pensent, pour s'écouter, dénoncer l'injustice et l'abus, pour raconter la merde humaine.

Une nuit, Célestin demanda tout bonnement :

-Crois-tu au bonheur ?

Aurore haussa les épaules.

-Ce n'est qu'une illusion créée par les humains.

-Parfaitement d'accord. On passe notre vie à chercher le bonheur sans jamais l'atteindre et ça depuis des milliers d'années. Faudrait peut-être commencer à chercher autres choses.

-Comme quoi ? demanda, la jeune fille

Célestin haussa les épaules, à son tour.

-La paix, la délivrance ou tout simplement ne rien chercher et suivre la vie.

-Comme porter par des vagues, finit Aurore.

-C'est ça.

Ils se plongèrent dans un silence calme et profond comme un puit. Il finit lorsqu'Aurore se leva.

La semaine d'après, ils étaient au rendez-vous. Ils se racontaient leur tristesse, leur colère, leur solitude et leur envie.

La quatrième semaine, on aurait eu l'impression qu'ils se connaissaient depuis 10 ans.

-Je n'aime pas être autant seule, lança Aurore. Elle n'engageait jamais la conversation d'habitude.

-Pourquoi tu es aussi seule debord.

-j'ai pas choisi.

-Tu devrais en parler à ta mère.

-Pour faire quoi ? Qu'elle lâche son job de rêve à Londres et vienne me rejoindre ici ? Oublie-ça, je suis le dernier de ses soucis.

-C'est n'importe quoi ! Son divorce ne devrait pas t'affecter autant. Tu ne devrais pas en subir les conséquences.

Aurore hocha les épaules.

Le jour où les étoiles se sont éteintesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant