Le train selon une pensée innocente

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Mon train est arrivé à 14h44. Quatre minutes en avance. Plus tôt que l'on avait prévu. Bon, on s'en fout un peu, puisque je suis arrivée presqu'une heure à l'avance.J'étais en stress, et Laurent, un ami qui m'accompagnait,  m'en donnait encore plus. Je devais me retenir de le frapper, sinon il allait m'en rendre une dix fois plus forte.

J'ai galéré à trouver ma place, mais, en la trouvant et en partant, de merveilleux paysages se sont offerts à moi. Je suis maintenant à Narbonne, nous allons filer. C'est beau, Narbonne. Du peu que j'ai vu, en tout cas. Le fleuve est très beau, les ponts ressemblent à ceux de Venice, et les bâtiment on un air d'époque victorienne. Nous commençons à partir. Direction Montpellier. Une heure de route pour s'y diriger. Je pense que nous allons encore voir des paysages sublimes. Mais, pour l'instant, nous traversons le reste de Narbonne, des nouveaux immeubles mêlés aux anciens. Ca a l'air propre, Narbonne. Pas un seul déchet ne recouvre les rues, du moins, celles que j'ai vues. Même les zones industrielles ont l'air nickelles. C'est surprenant, pour moi habitant à Perpignan depuis onze années. Nous sommes sortis de Narbonne. Des paysages campagnards se font voir, avec quelques champs, et quelques routes. Alt-J m'accompagne, sur un air doux, qui donnerait presque envie de faire un slow dans le train. Nous passons quelques villages animés par des jeunes jouant au football, dans un petit terrain de béton aux cages rouges et blanches sans filets que nous connaissons bien, nous, amateurs de citys. Puis la campagne se refait belle, à la lueur d'un soleil caché par aucun nuage. Non, le soleil se fait beau, cet après-midi. Il n'y a que deux trois traits de nuages dans le ciel, faisant des lignes, ou des doubles lignes. Mais la campagne brille à la lueur de l'automne qui fait place à l'hiver depuis hier. Car oui, j'écris le vingt-trois décembre deux mille dix-sept. Il ne reste plus 8 jours avant la fin de cette année compliquée pour tout le monde, dans n'importe quel continent. Entre les tempêtes morales et naturelles, les conflits de guerre où je ne comprends rien, la politique où tout le monde croit tous les autres corrompus ou profiteurs... Cette année n'était pas jolie... Et tout le monde redoute l'année prochaine, sauf les 2000, parce que ce sera leur majorité, les chanceux. Moi j'aurais dix-sept ans, le vingt-cinq septembre prochain.

Je n'avais même pas remarqué que le Bourriquet de mon enfance m'accompagnait. Ben oui, je l'ai accroché sur mon sac de cours, et j'ai pris ce même sac comme sac à main.

Nous n'avons fait qu'un quart du trajet nous séparant de Montpellier. Je pensais m'ennuyer dans le train, mais non. Bien sûr, mes amis me manquent. Pas mes "vrais" amis, non -sauf une petite quinzaine- mais les liens d'amitié que j'ai créés avec des amis du Roleplay Five Nights at Freddy's. Ils sont tous géniaux. De véritables amours. Il y en a un qui est revenu, récemment. Jessee. Je sortais avec, au début de l'aventure. Mais il était trop secret, alors que moi je lui faisait confiance. Mais ce n'est pas grave, il a toujours été gentil, ce renard.

Mon amour, Chris vient de m'appeler. Il n'est pas bien. Je suis trop loin de lui, ce qui est vrai. Mon cœur se serre à l'idée de le laisser seul. Je n'aime pas ça. Bon, après, il n'est pas totalement seul, il y Angeline avec lui. Mais moi, moi je ne suis pas près de lui. Nous sommes à présent à une centaine de mètres nous séparant de la mer. Je trouve ça merveilleux, mais sans lui... C'aurait été génial de l'avoir près de moi. Christopher et moi somme un tout. Nous buvons notre sang, de l'un et de l'autre. Nous nous sommes imprégnés de l'un et de l'autre. Nous somme liés, autant par les sentiments que par le sang. Nous sommes Vampires, après tout.

Nous passons à Sète, sans nous arrêter, juste le temps d'un battement de cils. C'est un port magnifique, avec un merveilleux bâtiment de l'époque de Louis Seize que j'ai pu aperçevoir en passant juste devant. Il reste dix minutes avant de passer sur Montpellier.

Le Train selon une pensée innocenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant