Nouvelle tête

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Les coups de ciseaux s'enchainent les uns après les autres. Ma longue chevelure brune qui s'arrêtait au bas de mon dos est maintenant en morceaux sur le sol.
Après l'agression de hier soir, je dois changer d'identité et d'apparence. Je croyais connaitre la peur, mais c'était la première fois que je la ressentais vraiment.
La jeune coiffeuse me questionne si elle doit couper plus cour. Je lui indique le niveau juste au-dessus des épaules. Ça doit être un changement radical. Je veux que plus personne puisse me reconnaitre. Dans le cartable d'Äna, il y a l'adresse et le numéro de son cousin qui fabrique des fausses cartes d'identité. Je vais en avoir besoin pour fuir. Son cousin s'appelle Mike, il est un enfant-fée rejeté. Ça signifie que sa mère et son père ne viennent pas de la même race de fée. Son sang est considéré comme impure. La société le voie comme un battare, une honte à la lignée des fées. Ses parents ont dont pris la décision de l'élever dans le monde des humains. Il est beaucoup mieux là que dans le monde des fées. Il aurait été traiter comme un moins que rien, comme un esclave. Je n'ai jamais approuvé cette règle qui interdit de procréer avec des humains ou un autre race de fée. Ma grand-mère m'a déjà raconté que avant de rencontrer mon grand-père elle a été amoureuse d'un fée de la tribu de Spönï. Malheureusement leur amour était interdit et ils se sont séparés.

La coiffeuse termine de couper mon toupet maintenant carré. Il termine juste au-dessus de mes sourcils.

- Est-ce que ça vous plait? Demande la jeune fille.

Je passe mes doigts dans mes cheveux. Ils n'ont jamais été si cours, mais je dois avouer que ça me va plutôt bien.

- Oui j'adore merci.

- Alors on va être prête pour la teinture.

Elle part chercher des tubes de couleur et une heure plus tard je repars du salon de coiffure avec une nouvelle tête. J'ai moi-même de la difficulté à me reconnaitre avec mes cheveux blonds.
Mike habite tout près d'ici. Il m'a donné rendez-vous dans son appartement. Une fois arrivé devant sa porte je cogne deux fois et quelqu'un me crit d'entrée. J'entre et me retrouve dans une minuscule pièce. Une petite cuisine se trouve à ma gauche et devant moi un salon. Un garçon à lunette est assis sur un sofa avec autour de lui plein d'équipements technologiques. La pièce est très claire grâce aux grandes fenêtres qui donnent une vue splendide sur la ville.

- Bonjour, heu c'est moi l'amie à Ännajï.

- Salut tu as juste à te placer ici. Il m'indique un drap blanc accroché au mur placé devant un appareil photo sur pied. J'obéis et il se place derrière l'objet.

- Ne sourit pas. Me dit-il comme si j'en avais l'intention. Il m'aveugle en pesant sur le bouton de l'appareil. Il branche celui-ci à son ordinateur et pianote sur son clavier. Il a l'aire de savoir ce qu'il fait.

- Ça va être prêt dans quelque minutes.

Je m'approche d'une grande fenêtre et regarde en bas. L'appartement est au quatrième étages et d'ici je peux voir les gens qui marchent dans la rue d'un pas pressé. Chacun semble savoir ce qu'il a à faire. Je les envie, moi je ne sais même pas où je serai ce soir. Je regarde de l'autre côté de la rue. Un petit café s'y trouve, il a l'aire charmant. Je pourrais aller y manger une fois sorti d'ici. Puis, je la vois. Assise dans le café devant la fenêtre. J'en donnerais ma main à couper que c'est la même femme que j'ai vue m'observer devant la librairie. Elle lit le journal en buvant un café, comme n'importe quelle femme, mais je sais que c'est elle. Elle porte un pull bleu marine et ses cheveux son relevé en chignon. Je me tourne en vitesse et m'approche de Mike en parlant plus fort et plus vite que je l'aurais souhaité.

- Est-ce que tu as terminé? Il me regarde du haut de ses petites lunettes rondes.

- Presque. Il appuie sur un bouton et l'imprimante se met en marche. Il vérifie les cartes, puis me l'est donne. Voilà deux permis de conduire, ainsi que deux passeports différents. Un au nom d'Ashley Mendes et l'autre au nom de Kim Smith.

- Merci. Je lui tends les deux cents dollars que je lui dois et quitte l'appartement au pas de course. J'emprunte les escaliers c'est plus rapide. Une fois sorti du bâtiments je traverse la rue sans vraiment regarder ce qui me vaut des coups de klaxon de la pars des automobilistes. Un taxi s'arrête juste avant de me foncer dedans. Je me tourne pour lui faire signe que je m'excuse. Il lève les bras en l'aire, mais je ne lui accorde plus d'attention. Je suis déjà parti en direction du café. Une fois un l'intérieur une odeur de muffin me chatouille les narines et fait gargouiller mon estomac. Je parcours la pièce des yeux à la recherche de Jänÿnä ma mère. Il n'y a qu'une table vide prêt de la fenêtre. Le journal est ouvert à côté d'une tasse de café vide. Je me laisse tomber sur la chaise. Je suis arrivée trop tard. Elle est partie.

Une serveuse au trait tiré par la fatigue s'approche de moi avec un linge et entreprends de laver ma table. Elle ramasse la tasse et me demande si je veux garder le journal. Je refuse gentiment et me penche pour ranger mes faux papiers dans mon sac à dos. Un surligneur jaune fluo traine par terre. Je le récupère et une lueur d'espoir nait en moi. Un prénom y est inscrit. Je lis à haute voix.

- Janyne Jonhson.

Et si elle avait fait exprès de le laisser tomber par terre pour que je le trouve. La femme qui a nettoyé revient vers moi un petit livre à la main prête à prendre ma commande.

- Je vais prendre un café s'ils vous plait et est-ce qu'il me serait possible de ravoir le journal qui était à cette table.

- Bien sûre, ils sont tous là. Elle pointe du doigt une pile de journal installé sur une petite table.

- Merci.

Je me lève et commence à fouiller les journaux pour retrouver le sien. Elle m'y a peut-être laissé un message. J'ouvre le quatrième qui me tombe sous la main. Plein de mot sont surligné en jaune fluo au hasard. Je retourne à ma place et tente de trouver une logique à tout ça. Mon coeur bat la chamade et je ne peux m'arrêter de gigoter à cause de l'exitation. Le premier mot en couleur est « tu », puis quelque lignes plus bas le mot « es » est également surligné. Je sors un papier de mon sac et un stylo. J'écris tous les mots en couleur les uns à la suite des autres pour former une seule phrase. Une fois que j'ai terminé on peut y lire: tu es en danger, fuit pendant que tu peux encore, fait confiance à personne.

J'avais donc raison, c'était bien elle. Sinon qui aurait pus laisser ce message. Mes mains tremblent sous le coup de l'émotion et il me faut l'est deux pour réussir à prendre une gorgée de mon café. Je me prépare à quitter l'endroit peu rassuré et sur mes gardes lorsque un garçon très grand aux cheveux noirs un peu bouclé fait son apparition. Je l'avais complètement oublié avec les derniers évènements. Je sens mes joues rougir dès qu'il pose ses yeux sur moi. Ses yeux! J'avais oublié le vert hypnotisant de ceux-ci.

Le bruit de la porte qui se referme me tire de mes rêveries. Thomas le garçons du train, celui qui a hanté mes pensées et qui m'a fait craquer dès la première seconde s'avance vers le comptoir. Il jette quelques fois des regards discrets dans ma direction, mais ne semble pas me reconnaitre. Je sens la petite boule de joie dans mon ventre disparaitre d'un coup sec.

Je passe une main dans mes cheveux. Hé merde! Que je suis bête! Il m'a peut-être seulement pas reconnue avec ma nouvelle coiffure. C'est mieux comme ça, essaie-je de me réconforter. De toute façon, je dois quitter la ville le plus vite possible. À quoi bon tomber amoureuse d'un humain, tandis que je dois fuir un ennemi inconnu qui n'a pas de scrupule à me tuer?

J'en viens à la conclusion que c'est mieux qu'il ne me remarque pas. Je me dirige vers la sortie la tête un peu incliné vers l'avant pour cacher mon visage avec mes cheveux. Juste au moment où je passe derrière Thomas, celui-ci se retourne et m'attrape le bras.

- Alicia? Je ne t'avais même pas reconnue! Je lève les yeux pour croisé son regard pétillant et son sourire digne d'une pub de dentifrice.

AlÿciniaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant