J'ai besoin de toi

Prologue

Bureau de Angel - Dimanche 8 Mars 2021, 22 H 34, 1 an plus tard

Mon nom est Angel. Angel Davis. J'ai 21 ans.

Je suis la PDG d'une des plus grandes agences publicitaires de Paris. Mon entreprise s'appelle Davis Company.

Dans mon agence, je suis la seule et unique boss de 54 hommes, tous plus arrogants et égocentriques les uns que les autres, et d'une femme, Ashley, dirigeante d'équipe et accessoirement ma seule et unique amie dans la vie, et ce qui pourrait le plus se rapprocher de  « meilleure amie », si on fait abstraction de son côté timbré et je-m'en-foutiste.

Vous devez savoir que j'ai travaillé dur pour monter ma propre entreprise et pour la voir écraser toute la concurrence moins de 2 années après sa création. J'ai 21 ans, je suis jeune mais je ne suis pas naïve. J'ai appris très rapidement à devenir un requin. Le monde du business ne laissant pas de places aux petits poissons...

Je crois avoir fait le tour concernant les trucs essentiels qui me concerne... La dernière chose que vous devez retenir pour comprendre mon histoire, mes réactions et pourquoi, à l'heure où j'écris ces lignes, je suis seule chez moi c'est que je suis une femme confiante, autonome, indépendante et qui n'a besoin de personne. Je suis sûr de moi, j'avance droit vers mes objectifs financiers et rien ne pourra m'en détourner. 

Je suis froide avec les gens et je n'ai confiance qu'en Ashley pour être honnête...

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Bureau de Angel - Dimanche 8 Mars 2020, 8 H 15

Une fois le moteur de ma BMW I8 flambant neuve éteint, et après m'être assurée que mon apparence est belle et bien comme d'habitude, froide et sérieuse, je sors lentement de mon véhicule pour me diriger vers la grande tour dans laquelle j'avais installé mes employés 2 ans plus tôt, en plein coeur de Paris. Ils étaient 55 ; J'avais littéralement 55 personnes sous mon contrôle et ce sentiment de domination m'arrachait bien souvent un léger sourire le matin.

"Bip Bip"

Une fois le badge vérifié, je pénètre dans le vaste hall.

 "Bonjour Madame Davis, ravi de vous voir"

Je réponds au secrétaire par un simple hochement de tête et continue ma marche de plus belle. Ce n'est pas dans mes habitudes de parler à mes employés et, à vrai dire, je n'entame jamais une conversation autre que professionnelle. La raison est simple. Je ne suis pas ici pour me faire des amis. Mes employés sont là pour bosser, faire du chiffre et me faire gagner du fric. Le reste n'est que futilités et lorsque vous êtes à la tête d'une des entreprises leader dans le marché de la publicité, croyez le ou non, mais vous avez autre chose à faire que de faire ami-ami avec vos collaborateurs.

Après avoir grimpé les 11 étages et traversé le long couloir qui mène à mon bureau, je me laisse enfin tomber sur ma chaise. 

Mon bureau est spacieux. Professionnel. Organisé. Tout comme moi. Mon esprit se mit à divaguer et je ne pus m'empêcher de penser à cet empire que j'avais construit en l'espace de quelques années. Tout avait commencé à la faculté de droit. Je faisais des études qui ne me plaisait pas et j'avais décidé, sur un coup de tête total (mais aussi et surtout parce qu'à l'époque, quand elle était encore là, on avait besoin de pognon) de créer mon entreprise. 

3 ans plus tard, me voilà à la tête d'un marché ultra concurrentiel. Je brasse chaque mois plusieurs milliers d'euros mais cet argent là, je n'en ai rien à foutre. Je le dépense tous les week ends en boîtes de nuit ou dans des clubs de strip tease pour oublier. Pour oublier que je n'ai pas gagné de l'argent assez rapidement pour là sauver. 

Je secoue la tête pour chasser ces mauvais souvenirs et j'entreprends alors d'allumer mon ordinateur dernier cri pour faire le point sur les mails. Entre les demandes de partenariats, les retours des clients satisfaits de notre service et les CV de personnes ambitieuses souhaitant rejoindre la très célèbre Davis Company , ma boîte de réception dépassait largement les 1 000 nouveaux messages et cette indication m'arracha un râle.

Je m'apprêtais à ouvrir le "Dossier Turner" - une grosse entreprise anglaise avec laquelle nous sommes sur le point de collaborer - quand on toqua à la porte.

- J'te dérange ? me questionna Ashley, avec un sourire bien trop grand pour paraître naturel

- Et bien c'est qu-

- En réalité, j'ai un truc suuuuper important à te dire

- J'allais te dire que tu me dérangeais mais maintenant que tu es là, je t'écoute. J'incline légèrement la tête et plisse les yeux pour lui faire comprendre qu'elle possédait désormais toute mon attention.

- Bien, comme tu l'as sûrement remarqué, les chiffres de la boîte sont en chute libre

Je hoche alors la tête de bas en haut, lui faisant signe que je comprenais de quoi elle voulait parler. Mon entreprise n'était pas entrain de couler, car c'est une agence leader du marché et elle jouit d'une renommée internationale. Cotée en bourse, nous disposons également d'une armée d'investisseurs injectant massivement des fonds chaque mois dans la trésorerie nous permettant de ré investir ce capital pour toujours posséder une longueur d'avance sur nos concurrents.

Mais... Il est vrai que depuis quelques mois, nos nombres de contrats sont en baisse et le chiffre d'affaire n'augmente pas vraiment. Et cette idée là ne m'enchante guère. 

- Et je suppose que tu as une idée de génie à me proposer pour faire décoller les chiffres, pas vrai ? répliquai-je avec un petit sourire espiègle...

- Exactement ! répondit-elle fièrement Le seul problème, c'est que, d'une manière ou d'une autre, je suis persuadée que tu ne vas pas trop adhérer au concept ou plutôt à l'idée générale de ce que j'ai décidé de faire... 

- Comment ça de ce que tu as décidée ? Tu as fait quelque chose pour la boite sans m'en faire part ? je fronce les sourcils 

Devant mon incompréhension naissante, Ashley baissa légèrement les yeux au sol et bafouilla quelque chose d'une voix tellement petite que je ne compris rien. Elle m'énerve. Si elle a décidé de faire quelque chose concernant la boite, j'exige qu'elle m'en fasse part. C'est la moindre des choses surtout que jusqu'à preuve du contraire la boss ici, c'est moi et pas elle ! 

- Ashley bordel arrête de jouer avec mes nerfs et parle distinctement, je perds patience là.

- Ok je vais tout t'expliquer mais promet moi que tu ne vas pas t'énerver... 

- Oui répondis-je rapidement

- Promet le répéta-t-elle

Est-ce qu'on a 8 ans pour qu'elle me force à promettre quelque chose ? Sérieusement ? 

- J'ai dit oui répliquais-je

- Jure le ! 

S'il vous plaît, rappelez moi de noyer ma meilleure amie pour toutes les fois où elle m'a fait jurer lorsqu'elle avait fait un truc débile. Parce qu'à ce moment là, c'est exactement ce qui était entrain de se passer. Je m'apprêtais à jurer de cautionner l'idée la plus débile qu'elle a eu de toute sa vie...

- Oui ok c'est bon je jure abandonnais-je en levant les yeux au ciel

- Bien, en espérant que tu ne m'étripes pas après mon explication... Avant que tu ne dises quoi que ce soit, sache que j'ai fait ça pour le bien de l'entreprise ! Et puis de tout manière, elles ne viennent que pour trois semaines..

- Qui ça, "elles" ?

- Bah... les prostituées entendis-je d'une toute petite voix

- PARDON ?!