Natasha
Je me redresse en sursaut, les tympans vrillés.
Merde le boucan ! C'est quoi cette connerie ?!
Reconnaissant les notes de This Is The New Shit, je me demande durant une fraction de seconde si je nage en plein délire cauchemardesque ou si cet enfoiré de Tom Wilde a subitement décidé de pourrir ma nuit de sommeil. Surtout avec les effets du décalage horaire qui m'ont terrassée sans même avoir eu envie de grignoter. Je regarde l'heure sur mon téléphone : minuit dix. Le panorama offert par les larges baies vitrées est sombre, à peine teinté d'un faible rayon de lune. Tout semble paisible dehors... et c'est l'enfer là-dedans.
Je saute du plumard en pestant et sors de la chambre. J'ignore vers où me diriger pour le débusquer et le buter. Quelques précieuses minutes se perdent alors que je déambule dans la maison, poussant des portes sur des pièces vides et obscures.
Où se planque cette ordure ?
Il a désactivé les lumières de sa baraque on dirait, félidé nocturne tapi dans le noir. Avec Marylin Manson qui hurle à Satan. Dans quoi je suis tombée, bordel ? L'odeur de tabac finit par m'aiguiller. Sa silhouette se dessine dans la pénombre, assis à même le sol, la nuque appuyée contre une paroi de falaise servant de mur. Plus mes yeux s'accoutument à l'absence d'éclairage, plus je constate le cœur tambourinant qu'il est toujours nu.
Une bouteille d'alcool traîne à ses côtés, avec une assiette contenant de la nourriture à peine entamée sur laquelle s'amoncellent des mégots. Même senteur que ceux qu'il a laissés dans mon studio parisien. Je frissonne, désarçonnée, n'osant même plus avancer ni lui crier dessus comme prévu.
Tom lève la tête et ses iris me transpercent. Longuement, sans un mot ni une expression, il me dévisage. Je ne porte qu'un tanga et une brassière défraîchie. Il me donne l'impression d'être soudain un minuscule lièvre sous les faisceaux de phares puissants de voiture par une nuit d'encre. Je me couvre de chair de poule et mes pulsations défient les lois de la médecine.
— Qu'est-ce que tu fous là ? finit par éructer sa voix rauque et on ne peut moins accueillante.
Lamentablement, je m'efforce de dépasser ma stupéfaction et la fascination malsaine qu'il suscite en moi contre ma volonté.
— J'ai vraiment besoin de répondre à cette question de merde ?
Ma réplique tombe à plat, presque perdue dans les vociférations du chanteur infernal aboyant dans les enceintes invisibles.
— Dégage, Natasha !
— Pour aller où ? Je suis bloquée avec un fou furieux qui se distrait en me rendant sourde dans mon sommeil. C'est quoi ton problème, putain ?
Il se met debout, un peu trop impressionnant. Sa stature, sa tignasse longue, sa nudité glorieuse et décomplexée se détachent en contrejour lorsqu'il entreprend de se mouvoir dans ma direction. Je réfrène l'envie de reculer, juste pour ne pas lui prouver qu'il m'angoisse et me happe en même temps. Tel un vampire hypnotisant sa proie ou un psychopathe paralysant sa victime.
Une beauté brute et inquiétante... la queue dressée. Dure, imposante. Oh bordel de merde !
— Mon problème ?
Il ricane, puis soupire. Mon cœur va s'évader hors de ma bouche sèche, tant il s'affole devant cet homme. Avaler ma salive est mission impossible et mes mains tremblantes sont moites. Je fabrique quoi chez ce mec, nom d'un chien ?
— T'es bourré, conclus-je faiblement.
— Ça se pourrait.
— T'essaie de m'effrayer ou un truc du genre ?
— Vraiment envie d'avoir une preuve tangible ? T'as peut-être l'habitude d'allumer et de baiser des tas de types dans ta petite existence délurée, mais moi, tu ignores mon fonctionnement, riposte-t-il.
Son haleine chargée d'absinthe, de menthol et de clope s'infiltre en moi. Liquéfiant des endroits indicibles de mon corps.
Lamentable. Aberrant... et panneau STOP ! DANGER ! Prends tes jambes à ton cou !
Il ne me frôle pas, comme si cette maîtrise surhumaine servait à me protéger moi. Il ne m'effleure qu'avec ses expirations bruyantes, mais je frémis telle une malade. De trouille et de fièvre. Incapable d'avoir un sursaut d'amour-propre. Absolument inapte à lui jeter à la tronche mon insolence coutumière, surtout face aux machos de son genre. Car dans ce sex-appeal de félidé impitoyable qu'il affiche, j'ai l'impression saisissante d'entrevoir pour la première fois un truc qu'il n'arrive plus à filtrer. De la souffrance.
Aussi magnétisante que son intonation redoutablement basse.
— Casse-toi Natasha ! Maintenant, répète-t-il à un cil de mes lèvres.
Le bout de son pénis érigé pointe contre la peau de mon ventre, mon pouls frise la tachycardie.
— Bordel, t'es idiote ou quoi ? DÉ-GA-GE !
À reculons, je bats en retraite sans pouvoir le quitter des yeux. Fébrile, hallucinée, percutée de plein fouet. Je réalise que je cours ensuite jusque dans ma chambre et referme la porte, vacillante. Le dos contre le battant, je me laisse glisser sur le sol et ramène mes genoux contre ma poitrine.
Il est trop intense et dans une sorte de contrôle qui ne fait plus aucun doute. Est-ce que je viens d'obtenir un aperçu du pourquoi, Tom Wilde a écopé de ce fameux surnom ? Et par la même occasion, la raison pour laquelle les femmes sont éternellement marquées après l'avoir connu ?
Je veux le savoir. Oh merde, je veux réellement le savoir ?
Pour Arnaud et Terre de News, ou pour... Moi ?
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Salut les chéries ! Vous allez bien ?
Alors que dites-vous de cette mise en bouche ? Envie de savoir vous aussi ?
Je viens vous annoncer qu'un énigmatique Néo-Zélandais, une "Bête" sulfureuse du nom de Tom Wilde vous donne rendez-vous le 28 janvier 2018 sur toutes les librairies en ligne.
Des bisous et à très vite, j'espère !
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WILD & REBEL (Sortie 28 janvier)
RomanceNatasha est chroniqueuse pour un journal parisien. Un matin, la nouvelle tombe : elle a été choisie pour couvrir le retour médiatique de celui que l'on surnomme... « La Bête ». Tom Wilde, torride célébrité néo-zélandaise, a en effet disparu des écra...