Rebelotte

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11/02/18. J'me sens tellement mal. Comme un torchon où on essuie la merde qu'on veut pas sur ses doigts. Je sais pas à qui parler de mon malaise, toujours cette même rengaine cette solitude que je n'assume pas vraiment. Ce sentiment d'être incomprise. Je passe pour une chieuse alors que je hurle a l'intérieur et j'ai juste envie de trouver ma place. Comme si j'avais quelque chose à prouver pour l'obtenir, de mériter cette place que je n'ai même pas choisie.
J'étais trop jeune, trop aveugle pour savoir que j'allais passer les dix années suivantes dans la peau d'une fille qui ne me ressemble pas. Je ne le fais pas pour moi nan, je le fais pour l'homme que j'aime. Celui qui, sûrement, doit m'aimer en retour. Sauf que j'assume pas au final. Et je lui en veux. Je lui en veux de l'avoir suivi, de m'être laissé aveugler par l'espoir d'être heureuse, comme si il allait suffire à compenser tout le reste.

14/02/19. Sale. J'me sens sale. Tu me salis. Je retrouve ces mots, mes mots, crachés il y a un an presque jour pour jour. Rien a changé. Mes nuits ont le goût de mes larmes. Mes journées ont le goût des siennes. T'as une deuxième fille ouais. Elle a besoin de ses parents. D'harmonie, d'amour. A l'époque c'est comme ça que je voyais mon foyer. Finalement c'est l'œil du cyclone. Se voiler la face. Se dire que c'est un passage. Et pour sûr, ça fait deux mois que la vie me remet à l'épreuve et que souvent je faillis. Ça a toujours été ça ma faiblesse. Me lever chaque matin sans la rancoeur de la veille. Prendre le lendemain comme on reprend un tableau tout juste effacé. Mais plus le temps passe, plus le feutre devient indélébile; le tableau a absorbé ses couleurs. J'écris dans la douleur, souvent c'est elle qui choisit mes mots. Aujourd'hui j'la publierai cette plaidoirie. Je souffre, t'es l'auteur de mes blessures. T'es ce putain de marqueur qui me fait bouffer le noir de ta pointe, le noir de ton coeur, le noir de ton regard. Le noir de tes mots. Le noir sur ma peau. Tu me déchires. Parce que j'ai voulu t'aimer contre vents et marées. Finalement la tempête c'est toi. T'as balayé tellement de rêves et d'espoirs.
Je croyais m'endurcir. Apprendre de mes erreurs. Que chaque jour de pluie me rendrait plus forte. L'horloge et le temps qui passe me montrent que j'ai encore peur.

Si c'est pas pour moi, ce sera pour elles.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 14, 2019 ⏰

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