Ici comme Ailleurs

I

Ainsi va la ville. Routes, commerces, trottoirs, écoles, rond-points, quelques fleurs se battant en duel sur 800 mètres d'avenue, immeubles, maisons parfois, égouts, église, platanes, arrêts de bus... Indénombrables sont les éléments qui constituent cet espace ni vert, ni gris, ni bleu, ni noir, ni rose, ni blanc, ni orange, ni rouge. Même l'aube ne parvient pas à colorer ne serait-ce que le faîte des immeubles, si l'on pouvait les comparer à la beauté majestueuse des arbres.

Il faut tout de même avouer que les nuances grisâtres sont majoritaires. Elles donnent cet aspect détestable, neurasthénique à cet espace ; le gris - couleur  sombre et claire, qui annonce la pluie et le breuvage des végétaux ; le gris, c'est la victoire de la récessivité du blanc contre son asservissement  par le noir.

Il semble qu'on ait omis un élément ; ses habitants ; les pigeons, une évidence notable.

Cou au reflets verts, l'œil vif, le plumage généralement gris, parfois blanc ou encore marron, le Columba livia, dit pigeon bizet, occupe cet espace semblable à ces grandes falaises dans lesquelles il aime tant nicher. Vivants ou morts, les deux existent mais l'un plus, ils sont victimes de violentes discriminations de la part des Homo Sapiens, qui, en maîtres, se considèrent comme propriétaires des lieux. Ils se nourrissent principalement de leurs déchets plus ou moins comestibles.

En parlant des Homo Sapiens,  il est nécessaire de stipuler l'importance qu'ils jouent dans l'équilibre et la maintenance de ces écosystèmes en voie de propagation.

Où sont les étoiles ? Comment annoncer à une vache qu'elle va mourir ? Comment annoncer aux pigeons la répulsion et le dégoût que suscitent leurs fientes chez les humains ? Et enfin, quel est le mode de vie des Homo Sapiens des ces milieux urbains non adaptés à la prospérité d'un écosystème axé sur la diversité des espèce, dans un cadre de symbiose ?