Chapitre 2

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Se retournant sans cesse dans son lit, la jeune femme n'arrivait pas à trouver le sommeil. Elle pensait trop à cette enfant, perdue et en danger, probablement entre les mains d'une personne malveillante. Elle regarda le réveil posé sur sa table de chevet : il était quatre heures. Elle soupira et s'assit au bord de son lit, la tête dans les mains et les coudes posés sur ses genoux. Au bout de quelques minutes, elle se leva et décida de commencer sa journée. Il était inutile d'attendre encore deux heures, l'heure à laquelle elle débute ses longues journées d'habitude ; elle savait pertinemment qu'elle ne réussirait pas à dormir, et puis, deux heures de sommeil n'était absolument pas suffisant et la fatiguerait d'avantage.

Après avoir pris sa douche et s'être préparée, elle repensa à la planche déplacée dans la maison qui avait brûlé. Et si la petite s'était réfugiée en dessous ? Non, c'était trop gros. Émilie était une enfant brillante à l'école, elle était plus intelligente et aurait trouvé une cachette plus discrète.

Samina regarda l'horloge, il était cinq heures douze. Après plusieurs minutes d'intense réflexion, elle enfila son manteau et ses chaussures et rejoignit sa voiture.

La maison était effrayante, la nuit. La policière hésita longuement avant de rentrer dedans. Armée de la lampe de son téléphone, elle se déplaçait dans la maison aussi prudemment qu'elle pouvait. Les cendres craquaient sous ses pieds, ce qui avait tendance à la rendre nerveuse. Arrivée devant la chambre, elle poussa la porte qui grinça. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle n'était pas sûre de ce qu'elle faisait. Elle entra dans la pièce et chercha la planche mal positionnée. Au bout de quelques minutes de recherches, elle la trouva enfin. Son cœur battait la chamade. Peut-être que cette cachette était la clef de l'affaire, peut-être qu'ils allaient retrouver la petite fille, vivante. Ou peut-être qu'il n'y avait rien de tout. Soudainement emplis de doutes, la jeune femme souleva le morceau de bois et éclaira l'intérieur de sa lampe. Elle fut incroyablement déçue de constater qu'il n'y avait que de la terre, un rat profondément endormis, et une toile d'araignée. Elle allait refermer le trou quand elle remarqua quelque chose : elle avait l'impression que ça avait été creusé. Elle passa sa main dedans et tâtonna, et sentit quelque chose de froid et lisse sous ses doigts. Elle ressortit sa main tenant l'objet qui était un carnet. Un petit carnet noir, abîmé, rempli d'encre noire. Elle ouvra la première page et lu : Carnet d'Émilie.

Cette journée lui parut interminable. Elle n'avait pas fait grand-chose, elle était très fatiguée à cause de sa courte nuit, et très distraite quant à sa découverte. Elle n'en avait parlé à personne, c'était sûrement un journal intime d'enfant racontant ses ennuyantes journées d'école et les petites disputes et amourettes entre camarades. Mais au fond d'elle, elle savait qu'il y avait plus que ça.

Elle demanda à son chef de quitter le travail plus tôt aujourd'hui, prétextant un mal de tête l'empêchant de réfléchir correctement. Il lui accorda de raccourcir son service, à condition de faire une heure de plus le lendemain. Elle accepta et rentra directement chez elle. Sur la route, elle regardait sans cesse son sac à main, contenant le petit bouquin si intriguant.

Elle prit juste le temps de retirer son manteau et ses chaussures, de se laver les mains et s'assit directement sur la table de sa petite cuisine. Le carnet se tenait devant elle. Son cœur tapait fort dans sa poitrine, puis elle décida de commencer la lecture.

Au début, rien de bien intéressant. Une courte présentation, racontant son cadre de vie, relativement basique. C'était une enfant heureuse, intelligente, qui n'avait pas beaucoup d'amis mais avec qui elle s'entendait très bien. Elle tourna les pages, ne trouvant rien d'intéressant pouvant potentiellement faire avancer l'enquête.

Elle prit une pomme et croqua dedans pour accompagner sa lecture. Mine de rien, le carnet était bien rempli. Il était assez épais, quand elle y repensait. La jeune femme décida d'arrêter sa lecture ici, déçue de sa découverte. Elle qui pensait avoir trouvé un élément important, l'indice résolvant toute l'affaire, la pièce manquante qui menait à Émilie...

Elle se leva de la chaise et partit faire autre chose. Quand elle se leva, le carnet qu'elle avait clos s'ouvrit sur une page aléatoire, où il était écrit en gros « je croit que papa devien fou il m'a enfermé dans la cave avec les monsieur tout rouge. ils me font peur et ils sentent pas bon. il fait froid je veut remonter »


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⏰ Dernière mise à jour : Jan 21, 2018 ⏰

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