Chapitre 4 : La malédiction

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J'apprécie les serpents. Ce ne sont pas mes animaux préférés mais ils sont mignons. Après, en avoir un sur mon bras est une autre histoire qui ne me plait pas vraiment. Je fixais le jeune homme qui se tenait en face de moi, vêtu d'un kimono et les bras recouverts de serpents. Ce n'était pas vraiment le plus important : le plus important, c'est qu'il avait interrompu mon baiser avec monsieur le vendeur. Enfin, je suppose que c'était mon (nouveau) travail d'écouter sa requête.

- Des serpents...n'arrêtent pas de sortir de ma bouche...Cela fait déjà une semaine...Mais à ce rythme, toute la ville en sera envahie.

L'air inquiet, il était sur le point de pleurer. Le vendeur me sourit et dit alors :

- Bien. Nous t'aiderons. Après tout, c'est à cela que la boutique sert.

Il alla dans un rayon qui m'était inconnu, sûrement un rayon caché... On pouvait y trouver toutes sortes de fioles qui m'intriguaient toutes autant. Mais je pensais aussi à autre chose...C'est à ça que la boutique sert ? À aider les monstres ? Je ne pense pas qu'il y ait un tas de boutiques pour monstres aux alentours...Mais comment cela ce fait-il que la boutique soit pourtant fermée en journée ? Serions nous dans un autre univers..? Mes pensées furent interrompus par le bruit d'une fiole qui tomba sur le sol. Je me demandai à quoi elle servait et après quelques secondes, je m'accroupis pour la ramasser. D'habitude, je ne fais jamais ce genre de choses. Je n'aime pas que l'on me regarde, encore moins me baisser. J'ai peur du regard des autres je suppose, mais ce n'est pas comme si je devais m'en inquiéter vu que personne ne me regarde. Mais cette fois, c'est spécial. Je ne me sens pas mal ou effrayé à l'idée qu'on me regarde. Je la tendis au vendeur avant qu'il ne la range. Il me remercia avant de se remettre à chercher dans les fioles. Il alla à la caisse et parla quelques minutes au garçon avant qu'il ne parte. Je me dirigeai vers lui quand quelque chose de visqueux m'aggrippa le bras. Pour une fois, trop fatigué, je ne réagi pas pour ensuite me retourner et voir une femme avec un seul bras recouvert de quelque chose de...gluant. Je reculai vite avant de courir derrière le vendeur, incapable de regarder cette dame en face. Sa présence me rassurait énormément, c'était...l'amour de ma vie. Cette dame lui parla avant de repartir pendant qu'il tapait sur les touches du clavier de l'ordinateur. Une prescription..? Je me mis à regarder par dessus son épaule. C'était pour cet homme serpent... Le médicament n'était pas ici. Il devrait le chercher autrepart. Comme toujours, ma tête était remplie de questions. Alors cette boutique servait aussi à soigner les humains ? Comment cela se fait-il? Des monstres peuvent maudir des innocents? Ce...Cela veut dire qu'il peut très bien me maudir !

Cette idée me faisait froid dans le dos. Mais qu'avais-je à perdre? Rien. Je n'avais plus rien. Désormais, ce n'était que ce vendeur, l'homme-serpent et moi. Je voulais pouvoir me rendre utile, malgré ma peur. Mais ce n'est pas en réflechissant tout le temps que je le serais. Je sentis une main froide se poser sur mon épaule, effrayé, j'eus des frissons. C'était le vendeur...

- Si tu continues, je vais être obligé de te renvoyer tu sais. Il sourit. Ne bloque pas le passage, et reste avec les clients...

Il alla en direction de cet homme serpent. Il avait un visage fin, très féminin. Son regard était triste. Il avait des longs cils... Je dois avouer que l'envie de lui ressembler me prenait. Malgré tout, il semblait souffrir, et son regard en disant long sur sa peine. Je me demande qui l'a maudis.. et surtout pourquoi. Le vendeur lui donna un flacon en lui répétant plusieurs fois les instructions. L'homme sortit et le vendeur s'approcha de moi et me proposa alors de prendre ma pause avec lui. Sans hésiter, j'hochais de la tête. On se rendit alors dans la partie supérieure de la boutique. Je m'assis simplement en le fixant.. Je n'osais pas lui demander des questions qui semblent pourtant banales. Il avait des cheveux bouclés et roux. Ce n'était qu'une teinture bien sûr.. Je suppose que ses cheveux était naturellement noires. On pouvait encore voir ses racines. C'était un roux foncé, presque rouge. Il avait des yeux assez petits, ils étaient verts. Il me souriait, ce qui le rendait charmant. Je me demandais ce qui faisait qu'il m'attirait à ce point. Peut-être est-ce car il m'a embrassé? Ou bien, peut-être car son physique est mon idéal? Ou alors.. car il ne savait pas qui j'étais? Se poser autant de questions me cassaient la tête. Tout m'a toujours cassé la tête. Mais désormais, je ne verrais plus personne. Je repensais à toutes mes années passé à l'école, je ne pouvais rien ressentir, excepté de la tristesse et du regret. Il me fixait, se demandant sûrement ce qui pouvait bien me passer par la tête. Il me tendit une bouteille d'eau et me caresse les cheveux, et dit alors d'une voix douce :

- Si tu te sens mal, tu peux m'en parler, bien? D'ailleurs, tu devrais sûrement partir d'ici... A moins que tu ne veuilles y rester?

Sa main était chaude, pour une fois.

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