Partie 1

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Je me réveillai brusquement, haletante. Un long soupir sortit de ma bouche. L'horloge murale indiquait 3h07 du matin. Parfait. J'enfilai une chemise, un pantalon souple, ma veste et des bottines en cuir. Tout est noir. Je piochai dans diverses fioles, et enfonçai un objet noir ainsi qu'un autre, effilé et pointu, au reflet métallique, dans ma ceinture. Je rabattit brutalement ma capuche et sorti dans a nuit.

_30 rue Michodière... pfff... Ils auraient pu m'envoyer moins loin...

Je jetai un petit regard aux étoiles, loin au-dessus de nos têtes. Et j'accélérai le pas, me fondant dans les ombres des rues de Paris.

Arrivée à destination, je forçai la serrure du bel immeuble Haussmannien avec deux épingles, puis celle d'un appartement. Ce n'était pas très sécurisé pour un homme qui se savait menacé. Je m'introduis sans bruit dans la chambre de M.Mière. C'était un petit politique, pas très connu mais qui commençait à faire des discours un peu trop révélateurs vis à vis des petites affaires du gouvernement. Mon regard dériva vers lui : il était replet, et de ce que je pouvais voir, plutôt petit. J'avais écouté ses discours : il m'avait semblé être un brave homme; mais bon, les ordres étaient les ordres, et les ordres rapportaient de l'argent. De toute façon, il m'aurait été inutile. Je regardai fixement l'objet noir glissé dans ma ceinture. Un pistolet. Modèle K692 (échantillon n°9). Un petit bijou. Mais ç'aurait été trop bruyant. Pour ne pas qu'il crie, il faudrait une méthode rapide et sans douleur. Les gestes familiers ma revinrent, je sortis lentement le poignard de ma ceinture. Je posai gentiment la tranche de l'arme sur la gorge de l'homme.

Rouge.

J'eus un regard méprisant pour l'homme décapité. Encore un qui s'était fait écraser par le système. Le cadavre empestait.

_Je vais vite me tirer d'ici. Le corps, je suis pas censée m'en occuper.

Et quand je disparus dans la nuit, les étoiles étaient toujours les mêmes.




Je me hâtai de rentrer "chez moi" ,et ai pris une douche, nullement troublée par les évènements qui venaient de se dérouler. L'habitude sans doute. J'ai regardé le miroir. Il s'y reflétait une jeune fille d'environ 14 ans, plutôt petite, et si fine qu'elle en était presque maigre. Elle était pâle comme la mort avec des pommettes hautes, deux yeux d'un bleu froid et des épais cheveux noirs en bataille, coupés à la garçonne. Une ombre passa sur ce visage. Mon visage. Celui de 0042. Celui de qui vous voulez. Les autres membres du Service avaient souvent au moins gardé leur prénom. Moi non. J'avais abandonné le mien depuis longtemps. J'ai passé une main sur mon visage en soupirant.

_Allez, au dodo.


Non-officiels [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant