Partie 2

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Réveil 6h50. Super. J'étais rentrée vers 4h30 hier. 2h20 de sommeil... Bah j'avais l'habitude. Je fis un rapide passage par la salle de bain et filai au collège. Les cours commençaient à 8h et mon trajet en durait une. J'aimais beaucoup le métro. C'était le seul endroit où je pouvais tranquillement m'enfermer dans ma bulle, anonyme, bercée par le ronronnement de la rame. Même s'il fallait quand même rester sur ses gardes en contrôlant du regard chaque personne qui montait dans le train, bah oui, faudrait pas exagérer. Mes pensées défilaient, s'orientant lentement vers moi, ma vie et mon quotidien. 0042. Mon numéro dans le Service. Et dès que je sortirai de ce train, Louise Aurel. Mon identité actuelle, fournie elle aussi par le Service. Le Service était une organisation à faire rêver les gamins, mais la réalité était bien cruelle. Les "agents secrets" vous connaissez? Bah c'est nous. Le Service fait partie intégrante de la politique et est au service du gouvernement. Mais nous ne sommes ni des héros ni des justiciers. Nous sommes juste des tueurs, soldats d'une guerre souterraine qui n'a aucun sens.  On espionne, on s'informe et on informe, on tue ou on capture. Et je garantis qu'il vaut mieux mourir qu'être capturé vu la suite. On s'occupe aussi des affaires trop dangereuses pour la police normale. Et moi, l'agent le plus jeune et le plus doué du Service, je me rendais tranquillement en cours, sous un faux nom, avec une fausse personnalité.                                                                                                                         Le collège était mon petit paradis, où je pouvais me promener tranquillement dans le monde officiel en igno... La sonnerie de mon portable retentit, me tirant de ma rêverie. C'était ma sonnerie spéciale, j'allais sûrement devoir sécher les cours.

_Encore...

Je mis mes écouteurs, et allai dans un couloir du métro totalement désert, après m'être assurée que personne ne viendrait me déranger.                                                                                                                             Et j'ai décroché.

_Bonjour patron! Ai-je lançé gaiement.

_Bonjour 0042. Venez tout de suite. Secteur 8.                                                                 Et il raccrocha.      Un petit sourire narquois se dessina sur mes lèvres. Mais il s'effaça aussitôt. Cette lueur d'amusement n'avait pas duré longtemps, comme la plupart des émotions chez moi d'ailleurs... Soudain, je sentis quelque chose. Mon regard balaya l'espace, tous mes muscles se contractèrent. Ne jamais attaquer en premier.

Le frémissement d'une lame fit vibrer l'air. Ils étaient deux. Je saisis le poignard qui filait vers moi par le manche, puis me servit du contrepoids pour me retourner. Mon regard parcouru rapidement le corps de mon adversaire. Il me fallait son point faible. Il donna un coup de coude qui finit dans le vide.

_Trouvé...

Je lui ai lancé un violent coup sur la rotule. Il s'effondra sur le sol,  inconscient. Je ne m'étais pas trompée. Il avait été blessé par balle au genou. Son acolyte me regardait avec stupéfaction. Il ne devait pas attendre ça d'une gamine de quatorze ans. Puis il se secoua soudain et fonça vers moi en hurlant.

_Ferme-la...

Un coup lancé un peu trop fort sur sa tempe et il était mort. Dommage. Une source d'information en moins.

J'envelopai soigneusement les deux corps dans le manteau d'un des deux hommes et redonna un bon coup sur la tête à celui qui était endormi pour qu'il le reste; puis je sortis du métro à grands pas.

Non-officiels [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant