Dis moi tes peurs

Chapitre 18

Alors que les rayons du Soleil commençaient à se faire vraiment présents à travers les rideaux de la chambre, Draco était réveillé depuis déjà longtemps. Il contemplait le visage assoupi et calme de Ron tout en repensant à la soirée qu'ils avaient passée, à la nuit qu'il lui avait offerte et il n'en revenait toujours pas de vivre un bonheur aussi intense.

Pourtant, au fond de lui il ne pouvait s'empêcher de paniquer, non pas à cause des sentiments de Ron, il les savait sincères, mais à cause de la journée qui allait se passer : il devait se rendre chez les Weasley avec son amant et il savait que celui-ci ne leur avait pas dit qui il amenait. Ce sentiment de stress s'était installé dès que Ron lui avait demandé de venir mais il n'avait pas pu refuser, son amant avait montré beaucoup d'espoir quant à sa décision et avait même passé Noël chez lui.

Bien sûr, il avait hâte de rencontrer la famille Weasley en tant que Draco et non pas en tant que Malfoy. Il s'entendait déjà très bien avec celle qu'il appelait autrefois la belette femelle. Après la scène de la Grande Salle à Poudlard, elle avait décidé de lui accorder une période d'essai, lui avait-elle avoué, et elle s'était bien rendue compte qu'il n'était pas le Malfoy crétin que tous connaissaient. Depuis, ils avaient pas mal discuté et ils s'amusaient notamment à faire tourner Ron en bourrique ensembles, ce que ce dernier n'appréciait guère. Bien sûr, les baisers d'excuse qu'il avait reçus avaient toujours mis fin aux bouderies du grand roux.

Draco avait plus peur des réactions des autres membres de la famille, parce qu'il savait très bien qu'il préférerait quitter Ron plutôt que d'être la source d'un conflit familial dont il souffrirait forcément. Toutes ces pensées se bousculaient dans sa tête tandis qu'il contemplait leur marque sur le torse de Ron, l'effleurant des doigts. Il était tellement absorbé qu'il ne sentit pas l'autre se réveiller et qu'il sursauta lorsqu'une main prit la sienne pour l'amener aux lèvres de son compagnon. Ron l'embrassa avant d'ouvrir ses yeux, révélant des billes bleues pleines de sommeil encore. Il sourit et posa sa main sur la nuque du blond pour l'amener dans un baiser passionné qu'il lui rendit volontiers.

-Bonjour.

-Bonjour...

-Tu as bien dormi ?

-Oui...

Il reçut un sourire à cette réponse, montrant sa réciprocité avant que le roux ne se mette à contempler ses doigts, qu'il tenait toujours en main.

Ils prirent leur temps pour se lever, savourant le début de cette journée avant d'aller petit-déjeuner avec les parents du blond qui les accueillirent avec le sourire et une lueur de « Nous nous doutons de tout ce qu'il s'est passé » dans les yeux qui fit un peu monter le rouge aux joues des garçons. Ils se préparèrent ensuite pour le repas du midi et profitèrent des heures qu'il leur restait pour se promener dans le jardin. Draco demanda ce qu'ils amenaient et Ron répondit que ce n'était pas la peine. Il finit par opter pour un bouquet pour sa mère, comme il l'avait fait pour celle de Draco, devant les exclamations scandalisées du blond : Malfoy un jour...

Vers les 11h, ils saluèrent Lucius et Narcissa et sortirent de la demeure avant de transplaner main dans la main.

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Lorsqu'il vit la grande maison au loin, Draco resserra automatiquement son étreinte sur les doigts de Ron, entrelacés aux siens. Le roux ne fit aucune remarque mais serra en retour, tentant de le rassurer mais aussi de se rassurer lui-même. Puis il engagea le pas, décidé, sans jamais le lâcher, ne lui laissant pas le choix. Ils virent au loin une silhouette un peu rondelette et à la chevelure flamboyante, comme celle de son fils, s'avancer pour les accueillir.

Elle trottinait d'abord avant de commencer à ralentir pour finalement s'arrêter et les regarder arriver vers elle, muette et stupéfaite. Draco retint son souffle lorsqu'ils arrivèrent face à elle et ne put s'empêcher de baisser la tête lorsqu'il vit qu'elle le scrutait intensément. Ron le remarqua aussi et sourit du mieux qu'il put, indépendamment du stress :