CHAPITRE 1

48 8 7
                                    



La chaleur étouffante de ce mois de juin a envahi l'habitacle malgré les fenêtres ouvertes, merci la clim qui m'a lâché, pas un brin d'air ne passe.

Mêlée au stress de l'entretien que je m'apprête à vivre, la température de mon corps fait des saltos et impose finalement son rythme. Je finis de me liquéfier.

Tout va se jouer ici et maintenant. J'ai rendez-vous avec la personne qui peut décider de m'embaucher ou pas. Ce tête-à-tête peut faire basculer mon présent en éclairant mon avenir. 

Que ce soit clair, j'ai plus que besoin de ce boulot. 

Après une nuit peuplée de cauchemars, le réveil n'a pas eu le loisir de lancer sa satanée mélodie. J'ai réussi à lui couper l'herbe sous le pied. Il était nécessaire que je décolle de chez moi aux aurores, pour être certaine d'être sur place dans les temps. 

Garée non loin de mon lieu de rendez-vous, je peux regarder à loisir le grand bâtiment blanc qui se dresse fièrement devant moi. À bien l'observer depuis mon arrivée, ce n'est pas une construction récente avec ses murs anciens qui arborent des fenêtres en aluminium, il en impose.

Un jardin vert et fleuri entoure l'entrée, et de là où je suis, j'aperçois quelques auvents abritant des tables rondes accompagnées de bancs. Ce spectacle est un peu surréaliste et complètement décalé par rapport aux autres bureaux de cette rue.

Pour la énième fois, je regarde l'heure. 9H10 ? Je ne comprends pas c'était 9H09 il y a dix minutes ! 

Plus rien ne marche dans cette vieille guimbarde, et pourtant il va falloir qu'on se supporte encore elle et moi, ce n'est pas le moment qu'elle me lâche ! 

Hein poupette, lui dis-je en tapotant avec mes mains de façon affectueuse, sur le volant.

Oui mon automobile, a le même nom que le film dont l'héroïne est une voiture qui parle, la coccinelle, pour ceux qui l'ignorent. Et alors.

Mon téléphone émet un bip, je le récupère dans mon sac et regarde qui m'a adressé un message.

*Je peux t'appeler ou tu es en grande discussion ?

Je ricane et n'hésite pas une seconde en lançant le numéro.

- Allo, Lily, je ne vais pas tarder à rentrer en rendez-vous. Que se passe-t-il ?

- Bonjour, Méghan... Je vais bien, je te remercie. Et toi pas trop stressée ?

- À mort... Désolée, je suis un peu à cran.

- Tu m'étonnes. Reprends-toi ma vieille, ton interlocuteur ne va pas te manger non. 

Elle n'est pas marrante, elle sait plus que tout mon entourage ce qui se joue aujourd'hui.

- C'est plus fort que moi, je me projette tellement dans ce poste....

- Allez respire, ça va le faire. Tu as tous les atouts qu'il faut pour arriver à tes fins.

- Si tu le dis. Mais fais-moi rire un peu. Genre ?

- Jeune, jolie, bien foutue, tu as besoin d'autres exemples ?

Elle réussit à me détendre, je sens même un sourire s'étirer sur mes lèvres. Mais je m'amuse.

- Heu... Tu as oublié, super compétente ?

- M'ouais, si tu veux. Ça, c'est toi qui l'annonces. Je ne m'avancerai pas sur ce sujet, je ne les connais pas.

- Tu es impossible, tu sais.

TOUT PRES D ICIWhere stories live. Discover now