Confession d'un cœur brisé : Le sillon

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Je fais partie de ceux qui aiment vivre des aventures cependant qui a besoin d'être dans sa zone de confort. Nous sommes nombreux à être ainsi. Nous vivons une belle vie parce que tout nous est connu, car quoique nous faisons, un repère sera là et même sur des sentiers changeant, des miettes de pains nous reconduisent vers un chez nous. C'est drôle depuis qu'il ne fait plus partie de ma vie; je m'imagine une vie dans une éternelle vadrouille.

J'aime la sensation de ne pas avoir de chez moi, de ne pas avoir quelque chose qui me retient quelque part, sinon j'ai la sensation de pas vivre pleinement les matins que l'on m'offre sans que j'ai demandé. Cela ne veut pas dire que je n'aime pas mon entourage. Bien au contraire. Aussi loin que puisse remonter mes souvenirs et si vous avez lu mes précédentes écris, vous saurez que j'ai été prisonnière toute ma vie. Entre un père violent auprès de qui j'avais la sensation de ne pas avoir ma place, j'a pris conscience bien tard que finalement, le besoin qu'ont les autres d'avoir chez soi, n'existait pas en moi. Le fait d'être obligé de devenir une femme selon les règles d'une tradition, n'a pas seulement eu un effet négatif en moi, mais également des effets bénéfiques, certes des fois, j'ignore qui je suis. Je suis un peu comme un nouveau-née qui vient de quitter la chaleur de sa mère pour une lumière froides, des bras inconnus et sur lequel, on inflige une violence afin de savoir s'il est en vie ou mort. Qui suis-je? Qui sommes-nous vraiment? Les descriptions que nous faisons de nous-même ne sont jamais objectives toujours subjectives tout comme ceux des autres envers notre personne.

Je vais partir. Je vais quitter ce que j'ai toujours connu. Comme avant toutes les voyages, les questions voguent au sein de notre esprit. Dans ces instants-là, soit nous pensons à nous dans le futur soit nous pensons à nos amis. Aux deux, je dirais. Rester seul(e) nous parait plus plausible qu'être avec des personnes que nous oublierons dans des années à venir.

Finalement, nous n'osons pas le dire, parce que cet amitié, c'est nous qui l'avions cherché et forcé le destin. Ils nous restent que des moments heureux qui nous effleurent de temps en temps cependant ils semblent qu'ils nous sont d'aucunes aides lorsque nous sommes pris au piège dans notre cœur et notre mélancolie. Nous avons certes des amis de qui nous nous sentons incapable de nous en passer, seulement ce n'est pas impossible. Le fait d'avoir pris la décision de tout quitter, c'est déjà plier bagage en quelque sorte. Effacer une ardoise ou le jeter pourquoi pas, pour s'en procurer une nouvelle et entreprendre une nouveauté. La frayeur n'a pas sa place puisqu'il est impossible que cela soit pire, le futur est toujours bien mieux lorsque l'on décide de se prendre en main. De se dévouer à soi-même et non plus aux autres. L'inconnu intimide les individus, cependant nous sommes tout autant pétrifiés par notre passé tourmentant et nous nous affolons face à notre présent par peur de ne pas être parfaits.

Certains sous-entendront résider au présent, chacun de nous savons que cela est totalement faux. Personne n'ose le présent et il semble que le vertige nous prend quand l'avenir nous invite au saut.

Mes amis ont été géniales. Ma famille reste elle-même. Je tiens à chacun d'eux. Je suis une personne qui promet de rester en contact. Qui n'en fera rien. Au début, cela sera le cas seulement au cours du temps, je deviendrais un point noir jusqu'à disparaître. Déjà que je suis dans la même ville pourtant, je ne les contacte pas, parce que je n'éprouve pas ce besoin alors il y a quelques questions qu refont surface Étaient-ce vraiment des amis ou juste des camarades ? La réponse est toute simplement. Uniquement des camarades, semblent-ils. Dans ma tête, tout est claire, il suffit de disposer. Fidèle comme un soldat, jusqu'à la mort dit-on. A quel moment rencontrons-nous enfin ces personnes qui nous accompagnerons tout au long de notre vie? Avec qui nous fêterons tous les ans, un anniversaire? Je ne retiens jamais personne. Je laisse tout le monde partir puisque nous serons d'accord, lorsque l'on retient une personne, elle pense détenir un pouvoir sur nous, se permettant de penser être indispensable.

C'est la raison pour laquelle j'ai besoin de vadrouiller. Le fait d'appartenir à aucun endroit me donne la sensation d'être en vie. Vagabonder de villes en ville sans attaches, une petite valise à la main et le plaisir de l'inconnu. Durant l'excursion, j'ai droit au long d'une nuit un homme que je ne recroiserai plus. Je peux être qui je veux. C'est peut-être cela le charme du sillon. L'anonymat dans l'incognito.

Plus je voyage loin, moins je me connait car je comprend peu à peu que le plus long est celui qui nous amène au-dedans de nous parce que son secret réside dans l'attente et nulle par ailleurs. 

Breathless II : VertigeWhere stories live. Discover now