Ça m'est arrivé souvent et ça arrive probablement souvent à presque tout le monde: la routine. Ma routine. Cette routine qui vient progressivement et qui s'installe sans demander et en posant ses immenses valises devant la porte de sortie. J'ai commencé par le nier, par me dire que c'était sûrement qu'une impression, une impression passagère qui cesserait une fois arrivé au lycé, peut-être avec le déménagement ? Mais non. Ça ne s'est pas arrêté. Ça a stagné comme ça, encore, encore, encore. J'ai réalisé que c'était une réalité, ou au moins ma réalité. Je sais que pour le moment c'est plutôt court mais c'est déjà trop long, trop lent. Ensuite je me suis demandé qu'est ce qui m'empêchais de sortir et la réponse m'est arrivé en pleine face : MOI. Un mur constitué de pleins de briques. Le fait que je sois attaché à mon petit confort en est une et il en a des milliers d'autres. J'ai réalisé que je m'était enfermé moi-même dans cette routine, que je m'étais bien sagement mis à la place qu'on m'avait préparé. Je suis un 0... entouré de millions d'autres 0 et de 1 tous placés là pour faire tourner les rouages de cette immense matrice. On est analysés, triés sur le volet. Et si on refuse de se cantonner à cette vie de simple chiffre on est presque immédiatement mis à l'écart. Dès l'enfance on nous dit à travers les pubs pour jouets que les filles sont soit des cuisinières soit des princesses roses et que les garçons sont sout des bricoleurs soit des princes bleus. D'après toi que ce passerait-il si un gamin décidait de se pointer à l'école habillé en rose avec un sac Hello Kitty ? Tu connais la réponse aussi bien que moi et tu sais aussi sûrement ce à quoi ça peut conduire. Alors on fait ce qu'on est censés faire: être dans la norme.