prologue

859 65 57
                                    

Il fait déjà nuit, assez froid, la température du mois de novembre me glace malgré mon épais manteau . Une légère brise vient ébouriffer mes longs cheveux ondulés, d’un blond platine éclatant. Devant moi, le début de l’enfer, la fin de ma vie paisible, adieu la tranquillité, bienvenue dans de nouvelles galères. J’inspire un grand bol d’air froid en me remémorant les événements de la veille, et je ne peux discerner si il s’agit de la température ou des souvenirs d’hier qui me font frissonner.

« Momo, ton père et moi avons beaucoup discutés récemment.

Je savais ce qui allait se passer, je m’en doutais. La façon dont ma mère me regardait en disait long sur ses intentions.

-Nous avons constatés que tes notes ont beaucoup chutées récemment, tu te laisses beaucoup trop aller. On t’a prévenu de nombreuses fois, mais comme d’habitude tu n’en fais qu’a ta tête. Voilà pourquoi, nous avons décidés de te changer de lycée.

Je le savais, je le sentais, je l’avais vu venir. Alors pourquoi est-ce que ça me faisait si mal ? Je m’y étais pourtant préparée, mais l’idée de devoir quitter mes amies, mes connaissances, ma classe, rien que d’y songer je sentais les larmes me monter aux yeux. A cet instant précis, je haïssait mes parents de m’infliger ça, mais je me haïssait encore plus, pour avoir été aussi bête et feignante, préférant passer du temps avec mes amies plutôt que de réviser.

J’ai passé ma main dans mes cheveux, fixant le sol d’un air misérable.

-Ne fais pas ta malheureuse je t’en pris, grogna mon père. Nous t’avions avertie. Maintenant assume les conséquences de tes actes. Tu n’es plus une enfant Momo, Fais tes valises, demain tu prendras le train et ira dans ton nouveau lycée. Tu dormiras a l’internat là-bas, et s’il te plaît, n’essaye pas de marchander avec nous, ton inscription est finie et tu es attendue demain soir dans ta nouvelle école.

La nouvelle me fit l’effet d’un coup de poignard dans la poitrine. J’eus en premier beaucoup de mal à réaliser ce qui se passait, puis je pris enfin conscience de la réalité, et la douleur me frappa de plein fouet. J’allais non seulement devoir quitter mes amies, mais en plus je risquerai de ne plus les revoir. Mes parents me jettent dans un lycée loin, dans un internat probablement moisi, seule et isolée. Mais ce que j’espérais le plus, c’était qu’il ne s’agisse pas d’un..

-Ton nouveau lycée sera stricte, c’est en réalité une école catholique pour filles ou les mauvais comportements ne sont pas autorisés.

Putain.

A ce moment précis, je n’ai rien pu répondre. J’ai plongé mon regard dans celui de mes parents. Un regard empli de haine et de rancœurs, mais aussi de désespoir et de pitié. « Connards » avais-je pensé en mon fort intérieur, bien que jamais je n’aurai osée le dire en face. Et c’est ainsi que je monta dans ma chambre, claquant la porte au passage, et passa la soirée à pleurer et à envoyer des messages de détresses à mes amies. Et dire que je n’avais même pas pu leur dire adieu

Faites que ce ne soit qu'un mauvais rêve.

Le portail devant lequel je me tiens désormais est fait d’un métal gris sombre inquiétant, et au travers des barreaux je peu observer un immense terrain, parsemé de divers arbres aux couleurs d’automne. Le parc plongé dans l'obscurité de la nuit semble immense, mais je peut tout de même discerner au fond un vieux bâtiment, probablement mon nouveau lycée. Un frisson de dégoût me parcoure l’échine. On aurait dit le décor d’un vieux film d’horreur débile et à chier.

Tsumi 罪 • Twice (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant