Tsumi 罪 • Twice (EN PAUSE)

Chapitre 12 - Accusée

Trois coups frappés frénétiquement à la porte, le silence en guise de réponse. Les coups reprennent quelque secondes plus tard, plus insistants encore . Derrière la porte, j'entend un soufflement agacé qui m'est familier.

-Putain Momo ouvre cette porte !

...

- Bon écoute, ça fait une heure que tu es enfermée dans cette salle de bain de merde, alors maintenant tu sors !

- Du calmes Jeongyeon, tu vois bien qu'elle n'est pas bien.

Des bruits de pas suivis de quelques coups à la porte, plus doux cette fois.

-Momo, c'est Chaeyoung. Ouvre, on va parler. Que s'est-il passé ?

Recroquvillée sur moi même, les genoux repliés contre ma poitrine et la tête cachée dans mes bras, je sens les larmes dévaler mes joues doucement . Je ne veux plus sortir, plus jamais. Pas après ce que j'ai fait il y a quelques heures.

- Momo..tu as raté le dîner, tu es enfermée depuis des heures. Dit nous au moins ce qui ne vas pas .

Ma tête tourne, tous mes sens sont embrouillés, une véritable cascade d'émotions se déverse en moi. Pourquoi ai-je fait ça ? Pourquoi ai-je embrassé Mina Miyoui? Pourquoi elle, pourquoi cette fille ? Je ne peux plus sortir. Plus après cet acte. Je me maudit intérieurement tandis que les larmes continuent de mouiller mon uniforme scolaire.

Une idiote.

Voilà ce que je suis, Momo HIRAI. Je ne vaut pas mieux que n'importe qui aussi. Tous ces gens m'ont changés, cet internat m'a transformé en une autre personne. Pourquoi les choses sont-elles ainsi ?

- Momo..

La voix de Chaeyoung se fait insistante, mais je l'entend à peine. Toute cette réalité me semble vraiment loin désormais.

-Ouvre nous au moins, si tu veux on ne te posera pas de questions..

Les yeux brûlants de larmes, je renifle discrètement avant de déverrouiller la porte de la salle de bain. Face à moi, mes deux colocataires me dévisagent avec stupeur, mais je ne leur laisse pas le temps de venir me questionner que je me rue hors de notre chambre, détalant dans les couloirs sans même réfléchir où aller. 
Je m'enfuis toujours plus loin, sans même prêter attention aux autres élèves que je bouscule, trop embrouillée pour penser correctement. Finalement je sors de l'internat pour me retrouver dans la cours, au milieu de l'obscurité grandissante de cette soirée d'hivers.

Je m'effondre le long du mur, soupirant de soulagement. Désormais seule, je me recroqueville sur moi même, mes cheveux trempés de larmes me collent au visage, mes yeux me piquent atrocement,  mes larmes coulent autant que mon nez, je dois avoir l'air minable ainsi. Incapable de contrôler mes sanglots, je sors mon téléphone de ma poche, et tremblante je compose un numéro familier que je connais par coeur. Sans réfléchir, j'enclenche l'appel. Peut importe si j'ai l'air pathétique et perd ma dignité, j'en ai besoin.

...

...

...

-Allô ?

La voix masculine de Yixing me parvient, faisant instaneménet redoubler mes larmes.

-Yix-xing, j-je, merde, je suis vr-vraiment tr-trop conne..

-Attend, attend. Momo. Calmes-toi, respire un coup.

J'obéis, me concentre sur ma respiration. En vain, mes sanglots continuent de me secouer. Quelle honte.

-Momo.

Sa voix s'adoucit . J'inspire un grand coup. Paniquer maintenant est inutile, le mal est fait. Je reprend doucement le contrôle de mes émotions, et réussi à diminuer mes sanglots en inspirant profondément .