Narrateur Emily Parkers:
Paris, 5 avril 2009:
Je me cogne contre quelqu'un. Un grand et bel homme est devant moi. Il est brun aux yeux verts. Magnifique:
-: Je suis désolée... Je suis un peu perturbée...
?: C'est pas tous les jours que des jolies femmes me foncent dessus. Je souris doucement Je m'appelle Alexandre.
-: Emily, enchantée.
Alexandre: Tout le plaisir est pour moi. Je peux vous aidez?
-: Je me suis en quelque sorte perdue...
Alexandre: Qu'est-ce que vous cherchez?
-: L'école hôtelière.
Alexandre: Future serveuse?
-: Chef de cuisine.
Alexandre: Je vois que mademoiselle a de l'ambition.
-: Vous pouvez m'aider alors?
Alexandre: Bien sûr mais en échange vous acceptez de boire un verre avec moi?
-: Je ne veux pas ruiner vos espoirs mais je ne suis même pas majeure.
Alexandre: Vous vous moquez de moi pas vrai? Je secoue la tête Vous avez quel âge?
-: J'ai seize ans.
Alexandre: Qu'est-ce que vous faites seule à Paris?
-: Je viens vivre mon rêve.Paris, 19 août 2009:
Ses lèvres se posent sur les miennes alors que je viens tout juste de sortir de l'école. Alexandre et moi sommes restés en contact et c'est lui qui est en train de m'embrasser. Nous sommes ensemble depuis quelques jours et je suis extrêmement amoureuse de lui. Il a tout pour me plaire sauf les yeux bleus. Je vous promets que j'adore les personnes aux yeux bleus. La preuve est que j'adore Antoine. Ah Antoine... Qu'est-ce que j'aimerais qu'il soit avec moi pour qu'il partage mon rêve. J'ai découvert mon école en juin et d'ailleurs, j'ai eu mon bac avec mention très bien! J'ai vraiment hâte de commencer ma nouvelle année scolaire mais surtout hâte de commencer à travailler dans ce que j'aime.Paris, 21 mars 2012:
Chef 1: Bien alors aujourd'hui, pour votre examen final, vous allez devoir faire un gâteau qui représente ce que vous aimez. Vous avez deux heures pour le réaliser et il doit être parfait. Top c'est parti.Allez Emily, réfléchis un peu. Qu'est-ce que tu aimes plus que ton chéri? Oh je sais! Antoine et le football. Je m'attaque donc à la préparation de ce fameux gâteau. Dès qu'il est cuit, je le sors et le laisse refroidir. Je réfléchis désormais à la manière dont je vais le garnir et le décorer. Je vais le couvrir de bleu et de blanc. Ce sont les couleurs de son club. Je termine au bout d'une heure et quarante-cinq minutes et attends le moment où je vais présenter mon gâteau. Le stress monte de plus en plus et j'ai tellement peur. Le moment tant redouté arrive et je tremble comme une feuille. Je pose mon gâteau et me recule:
Chef 1: Expliquez-nous pourquoi ce gâteau?
-: Mon meilleur ami est parti en Espagne pour réaliser son rêve. Il voulait devenir footballeur professionnel et il a réussi... Une larme coule sur ma joue Il joue pour la Real Sociedad, c'est pour ça qu'il est décoré de bleu et de blanc. Le sept c'est son numéro de maillot... Je suis tellement fière de lui.
Chef 2: Ce que vous venez de raconter, c'est ce que j'aime dans la cuisine. Ce gâteau a sa propre histoire et elle vous tient à coeur. J'espère que votre ami est fier de vous comme vous l'êtes de lui.
-: Je l'espère aussi.Ils goûtent enfin le gâteau et je sèche les larmes qui coulent sur mes joues. Antoine me manque horriblement et je ferais n'importe quoi pour le retrouver. Dans un an, quinze ans, trente ans, je le retrouverais. Je le prendrais dans mes bras et lui ferais un énorme câlin:
Chef 1: N'ayez aucun doute sur votre talent. Vous n'avez pas besoin d'attendre les résultats. Vous l'avez votre diplôme mademoiselle.
Chef 2: J'espère voir votre nom dans le grand guide Michelin un jour.
-: Excusez-moi...Je me retourne avant de fondre en larmes. J'ai eu mon diplôme grâce à ce gâteau, grâce à Antoine. Une main se pose sur mon épaule et le chef me frotte doucement le dos:
Chef 1: Laissez la pression retomber, c'est normal ne vous inquiétez pas.
-: J'ai vraiment mon diplôme..?
Chef 2: Bien sûr que vous l'avez. Avec mention excellent mademoiselle.Je sèche doucement mes larmes et souris aux deux chefs. J'ai réalisé mon rêve! J'ai fait comme Antoine! Je sors de la salle avant de quitter l'établissement. Je suis tellement heureuse. Alexandre m'attend, adossé à un arbre, comme dans les films. Je lui saute dans les bras et l'embrasse:
-: J'ai réussi Alex! J'ai réussi!
Alexandre: Je suis fier de toi mon coeur. Je l'embrasse Je suis tellement fier de toi.Il passe sa main dans mes cheveux avant de déposer ses lèvres sur les miennes. Nous montons en voiture et Alexandre conduit jusqu'à notre appartement. Je monte directement et ouvre la porte avant d'écouter la messagerie vocale de notre téléphone fixe. J'en ai un de ma soeur:
Katleen: Emi, c'est Kat, tu veux bien venir à Lyon quelques jours? Tu me manques trop petite soeur. Il faut aussi que tu viennes voir maman... Tu sais pourquoi...J'éteins le répondeur et envoie un message à ma soeur. Je ne peux pas aller à Lyon pour l'instant. Je veux ouvrir mon restaurant avant de retourner là-bas. La possibilité de revoir Antoine est énorme et je ne veux pas le voir pour l'instant. Je ne veux pas le voir parce que sinon je vais pleurer et vouloir partir en Espagne avec lui. Je me connais, un morceau de mon coeur est en lui:
Alexandre: Tu devrais y aller.
-: Non! Je... Je ne peux pas Alex. Je ne peux pas. Si je revois Antoine, je pars vivre en Espagne!Je m'assieds sur le canapé et me tire les cheveux. Je ne sais plus quoi faire. J'aime Alexandre mais il y a toujours Antoine dans mon coeur.
Perpignan, 4 novembre 2013:
Katleen: Elle pleure Emily...
-: C'est pas vrai Kat... Je fonds en larmes C'est pas vrai dit le moi!
Katleen: Elle est...
Alexandre: Je suis désolé les filles.Je me jette sur lui et pleure, le visage contre son torse. C'est pas possible... J'accroche mes mains dans son dos et le serre contre moi. C'est horrible, je ne veux pas. Ma mère ne peux pas être morte. Je reste un long moment dans les bras d'Alexandre avant qu'il ne recule. Ma soeur n'est plus là:
Alexandre: Tu devrais rester avec Katleen. Vous avez besoin de vous soutenir dans cette épreuve.
-: Elle est où..?
Alexandre: Elle est partie dans la chambre de ta mère...Il m'embrasse le front avant de me laisser rejoindre ma grande soeur. Je la retrouve à moitié allongée sur le lit, la mère de notre mère dans la sienne, en train de pleurer. Je me mets à ses côtés et pose ma tête sur son épaule. Maman n'a jamais laissé rien paraître. Nous savions qu'elle était malade. Elle avait un cancer des poumons mais elle était toujours aussi belle et souriante devant nous:
-: Je peux pas rester près d'elle plus longtemps Kat... Ça me fait trop de mal...Elle me prend la main et nous quittons l'hôpital pour nous rendre à l'hôtel. Les prochains jours et les prochaines semaines risquent d'être très longs.