Narrateur Antoine Griezmann:
Rio de Janeiro, 4 juillet 2014:
Le coup de sifflet final retentit et tout s'arrête pour moi. Je tombe sur les fesses en plein milieu du terrain et je ne retiens pas mes larmes. L'Allemagne vient de nous éliminer et je suis plus triste que jamais. Je suis déçu de moi et je me sens terriblement nul. Rio Mavuba me rejoint et essaye de me parler mais je ne veux rien entendre. Je suis seul dans mon monde et je ne veux voir personne. Paul est la deuxième personne à venir. Il s'accroupit et me regarde:
Paul: Allez viens, c'était pas notre jour ni notre moment. On s'est bien battu.
-: Alors pourquoi on a perdu?!
Paul: Parce que c'est pas cette année qu'on devait gagner. On gagnera la prochaine.
-: T'es sur de toi?
Paul: Peut-être qu'on gagnera même l'Euro avant ça. Hugo arrive T'auras ton moment de gloire comme Didier a eu le sien en quatre-vingt-dix-huit.
Hugo: Allez viens Antoine. Tu te vengeras.Je me lève et essuie mes larmes avec mon maillot. Je me vengerai! J'aurais ces Allemands! Hugo m'ébouriffe les cheveux avant qu'on retourne dans les vestiaires:
Didier: Je suis fier de vous les garçons! Je sais que vous rêviez d'aller plus loin et moi aussi mais en connaissant l'histoire de la précédente coupe du monde, vous pouvez être fiers de vous. On va préparer la coupe d'Europe maintenant et croyez-moi, on l'aura!
Hugo: On y arrivera et bien évidemment, on gagnera contre les Allemands. Vous vous êtes extrêmement bien défendus mais j'aurais dû arrêter cette balle. C'est de ma faute si on rentre en France. Je suis le dernier mur mais ils ont été plus forts que moi, que nous.
Raphaël: C'est de la faute de toute l'équipe. On perd ou on gagne en équipe. Chacun a ses torts.
Didier: Je pense qu'on ne va pas remuer le couteau dans la plaie. Allez vous doucher les gars.Madrid, 26 août 2014:
Je viens d'arriver à Madrid et je ne me sens pas très à l'aise. Papa est venu pour m'aider à emménager. Maman est également là. Elle est heureuse de pourvoir m'avoir pour elle. Nous allons dans la cuisine qui est déjà terminée pour faire une pause et je sors deux bières et du jus de fruits. Je sers maman avant d'ouvrir les deux bières:
Maman: Tu seras heureux d'être ici mon ange.
-: J'espère...
Papa: Pourquoi ça n'irait pas?
-: Je sais pas. C'est une nouvelle équipe, une nouvelle vie, de nouvelles personnes. J'aime pas ça...
Maman: On viendra te voir et tu pourras peut-être rencontrer une magnifique espagnole qui me donnera de magnifiques petits-enfants.
-: Tu les auras tes petits enfants mais pas maintenant. Je viens à peine d'arriver dans l'équipe et dans la sélection nationale. Je peux pas avoir un enfant et tout laisser.
Maman: En parlant de sélection nationale...
-: Je la coupe Je ne veux pas parler de la coupe du monde... C'est trop difficile...
Papa: On est là si tu en as besoin.
-: Merci...La défaite a été très difficile et je ne l'ai toujours pas digérée. C'était ma première compétition avec de très grands joueurs et j'ai échoué. J'ai fini en larmes sur le terrain et c'est le capitaine et gardien qui m'a consolé pendant un long moment. J'ai l'impression d'avoir déçu ma famille, d'être un bon à rien. Après la coupe du monde, j'ai pensé à arrêter le football et à retourner à Mâcon mais j'ai réfléchis et j'ai décidé de rester. Je crois que papa m'aurait tué si j'étais rentré. Mon téléphone sonne et me sort de mes pensées. Je vois que c'est mon nouvel entraîneur qui m'appelle:
Diego: Bonjour Antoine, c'est Simeone.
-: Bonjour coach. Vous allez bien?
Diego: Bien et toi?
-: Oui merci.
Diego: Je t'appelais pour savoir si tu pouvais passer aujourd'hui.
-: Euh...
Diego: Si tu es peux pas, ce n'est pas un problème.
-: Je vais essayer de passer. Je dois être là vers quelle heure?
Diego: Dix-huit heure c'est possible?
-: Oui bien sûr. Je dois venir dans une tenue spéciale?
Diego: Prends tes équipements de matchs.
-: Je vais devoir m'entraîner?Diego: Non pas du tout. Tu vas faire les photos avec les autres joueurs. Ça te permettra de faire connaissance avec eux.
-: Je serais là alors.
Diego: Je te laisse finir de t'installer. A tout à l'heure Antoine.
-: A tout à l'heure coach.Je raccroche et me frotte le visage. Maman me regarde et se met à rire:
Maman: Je n'ai absolument rien compris de ce que tu as dit.
-: Je souris Je m'en doutais. Je lui embrasse la joue C'était l'entraîneur. Il veut que j'aille faire les photos.
Maman: Les photos?
-: Oui, la séance photo de l'équipe.
Maman: Je suis désolée de ne rien comprendre à ce qu'il y a autour du football...
-: C'est pas grave maman. Le temps que tu me regardes sur le terrain.
Maman: Mais mon Titi c'est le plus beau. Comment faire pour ne pas le regarder?
-: Le principal c'est que tu comprennes les règles du jeu.
Papa: Elle a encore du mal avec ça.
-: Tu nous soutiens c'est mieux que rien.
Maman: Et je te fais une bonne tartiflette quand tu reviens à la maison.Je lui fais les yeux doux et elle me souris:
Maman: J'ai compris mon chéri.
Papa: Qu'est-ce que..?
Maman: Il veut une tartiflette.
Papa: Fais attention à ton poids.
-: Je sais papa mais j'aime bien me faire plaisir de temps en temps.
Maman: Retire ton haut.J'exécute les ordres de ma maman et elle me touche le ventre et le dos. Je ris doucement en comprenant ce qu'elle est en train de faire:
Maman: On peut encore lui faire prendre quelques kilos. Il a la peau sur les os.
-: Je me sens bien comme ça. Ne t'en fais pas maman. Si je me sens trop maigre, je prends quelques kilos et si je me sens trop gros, je maigris. En ce moment tout va bien.
Maman: Je te fais confiance mon chéri.
Papa: Isabelle arrête de l'embêter. S'il te dit qu'il va bien c'est que c'est vrai tu ne crois pas?
Maman: Excuse-moi Antoine...Je la prends dans mes bras et la serre contre moi. Ça fait du bien de retrouver la femme qui vous a mis au monde:
-: Vous n'avez qu'à préparer la chambre d'amis pendant que je suis au stade. Ça vous évitera de dormir sur le canapé.
Papa: Je vais monter les deux lits avant ce soir. On finira les meubles demain.
-: Oui, c'est une bonne idée.Nous terminons nos boissons avant de reprendre nos montages de meubles ou rangement de cartons pour maman. Il faut dire que le rangement et moi ne sommes pas très amis.