Leurs regards lourds
Qui pèsent sur tes courbes
Leurs bouches sales
Qui te jettent des mots crus
Leurs paroles infâmes
Qui t'atteignent
Même si tu feins
De ne pas les entendre
Leurs yeux vicieux
Qui te scrutent, des pieds à la tête
Le sourire pervers
Qu'ils affichent sans gêne
Leurs mains moites et leurs doigts gras
Qui se baladent
Qui t'effleurent
Qui te touchent et qui t'empoignent
Les perles de sueur
Qui gouttent à leurs fronts
Leurs pantalons déformés
Et leurs eaux de toilette trop prononcées
Leurs corps raides
Qui se frottent au tien
Leurs respirations haletantes
Qui te glacent l'échine
Leur souffle court
Qui résonne dans tes oreilles
Et leur haleine chargée
Qui empeste le tabac, l'alcool et la mort.
Les hauts-le-coeur
Que tu retiens
Le dégoût
Qui s'empare de toi
Les mots
Qui s'étranglent dans ta gorge
Et la honte
Qui t'envahit
Parce que ce que t'es en train de vivre
Est devenu ton quotidien.
Ah qu'il fait bon d'être une femme.