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Je me réveille dans une pièce sombre, assez lumineuse pour voir, mais pas plus loin que trois mètres. La lumière du soleil peine à traverser les volets fermés. J'entends des pleurs, beaucoup de pleurs. Je regarde autour de moi : je ne suis pas seul. Une dizaine de personnes sont avec moi. Ils pleurent, marmonnent des mots.
« On va tous mourir », « On est perdus »... Ils n'arrêtent pas de répéter ça.

D'après ce que j'ai compris, on était plus nombreux, mais on s'est fait attaquer. Par des ombres. Elles étaient trop rapides pour qu'on puisse les voir, mais elles ont tué cinq personnes. En tout cas, cinq ont disparu.

Des hurlements retentissent dans tout le manoir. Ils sortent tous et s'enfuient. Je suis le dernier à quitter la pièce. J'arrive dans un long couloir, aussi sombre que la salle d'avant. Les cris se rapprochent de plus en plus. Je peux voir des ombres bouger dans la pénombre. Je me mets à courir quand l'une de ces choses me charger avec un regard perçants et sauvages.

Je cours aussi vite que possible. J'arrive à rejoindre le groupe. Je cours pour les rattraper, mais dès qu'ils me voient, ils se remettent à sprinter. Je dépasse une personne, puis trois, puis cinq. À chaque fois, j'entends des cris de douleur derrière moi, comme si on tuait en prenant tous sont temps.

Un cri strident retentit dans tout le couloir. Je me retourne et vois une personne à terre face ventre. Trois créatures humanoïdes sont sur lui. Elles le mordent, le dévorent. Il ne devait même pas avoir seize ans. Il me regarde en pleurant, des larmes de douleur. Je peux voir l'une de ces ombres : elle a la carrure d'un humain, mais leurs ongles et leurs dents sont aiguisées comme des poignards, avec des yeux qui brillent dans la pénombre. La peau des créatures est brûlée, noircie, avec une substance verte sur la moitié du corps.
Il me regarde. Je vois deux points jaunes me fixer. Il me charge, poussant un cri inhumain. Je me remets à courir lâchant un cri de peur et de désespoir espérant rejoindre le groupe rapidement mais ils ont comme disparu.

Je vois une porte ouverte, une pièce à ma droite. Je rentre et je ferme la porte plus rapidement possible.
Le reste du groupe s'y trouve me regardant comme si j'était un monstre mais les véritables créatures viennent commencer à défoncer la porte. Il ne nous reste plus beaucoup de temps.


J'observe partout pour voir s'il n'y a pas une échappatoire. Je remarque une fenêtre sans volets. J'y fonce me trouvant rapidement devant une mousse verte recouvrant le tout, je déblaye tout avec mes mains sans même réfléchir.
Je regarde les autres, me renvoyant l'impression d'être un monstre...C'est la mousse qui leur fait peur, et apparemment, moi aussi. J'enlève toute la mousse et ouvre la fenêtre. On était au 4ᵉ étage, il y avait au moins 11 mètres jusqu'au sol. Mais en bas, il y avait la police, ainsi que des unités d'élites et de nombreuses personnes. Je crie aux autres de descendre, de s'accrocher aux lianes qui étaient contre le mur et qui descendaient jusqu'en bas. D'abord, ils hésitent, mais un trou se forme à la porte et un bras passe pour attraper les plus proches.

Tout le monde fonce vers la fenêtre, se bousculant même. J'ouvre celle à côté, en enlevant toute la mousse. J'en ai plein sur moi. Quand tout le monde est descendu, je passe par la fenêtre.
À ce moment-là, la porte cède, et l'une de ces choses fonce sur moi. Une d'elles saute et me pousse. Je fais un vol plané dans le vide balançant mes bras vers la façade du bâtiment et par chance j'arrive à attraper une liane. La bestiole, non, elle s'écrase par terre.

Une fois tout le monde descendu, les soldats s'approchent des jeunes et les emmènent loin. Moi, j'étais encore en train de descendre. Une fois en bas, j'observe la créature. Le soleil brûlait sa peau. La mousse verte, c'était la même, celle qui recouvrait son corps. Elle sortait de ses orifices, yeux, nez.

Je sens quelque chose bouger en moi, ça monte jusqu'à mon cerveau. Les soldats s'approchent de moi, et en voyant la mousse, ils braquent leur arme dans ma direction. À ce moment-là, j'ai enfin compris, je viens enfin réfléchir...
J'avais compris que c'était la fin, que cette mousse transforme les gens. C'est cette mousse qui transforme en monstre.

Je me mets à genoux devant le manoir. Un soldat se met derrière moi, je peux sentir à sa démarche, le bruit de ses pas qu'il va faire une chose qui regrettera à vie mais je lui fais signe de venir face à moi, pour voir la mort en face : le manoir, la raison de ma mort, et le soldat. Au-dessus de lui, j'aperçois l'ange de la mort, avec sa faux.
J'observe les personnes que j'ai sauvées. Certains me remercient de loin, d'autres détournent le regard. Je ne suis pas mort en vain. Je regarde le soldat, l'ange était déjà prêt, il arme son coup. Je lui hoche juste la tête.

J'entends un tir, la lumière de son arme, puis la faux de l'ange me touche...
Puis plus rien. La Fin.


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Un mystérieux cauchemarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant