Deuxième chapitre: une enfance peu commune

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K. est arrivée.

Elle ne se souvient pas vraiment de sa plus tendre enfance, juste quelques flash back. En couches culottes, courant dans les bras de son papa qui venait de rentrer d'un séjour en mer. Ou en train de danser.  Ou encore jouant avec d'autres enfants. Une enfance normale. Selon l'avis général,  elle avait été une enfant calme, curieuse, propre sur elle et assez coquette. Sa grande soeur (de 9 ans son aînée, première fille de sa mère) qui jusque là vivait chez un oncle, était venu vivre avec  eux. Elle ne s'en doutait pas, mais elles allaient devenir vraiment complices.

Elle devait avoir 4 ans lorsque pour la première fois elle fit un long séjour loin de ses parents. Avec ses frères elle a été envoyée chez ses grands parents (côté maternel) durant les vacances scolaires. Ils y retrouvèrent leurs cousins, et étant la cadette du groupe elle était choyée par tous. Gâtée par ses grands parents, vraie diva à qui on ne refusait rien, elle se goinfrait du matin au soir. Elle passa de si belles vacances qu'un mois plus tard, au moment de rentrer, il fallu presque la kidnapper tellement elle se débattait, en sanglots. Heureusement les vacances chez les grands parents devinrent une habitude. Ainsi chaque année elle retrouvait ses cousins mais surtout "a paba" et "a mbombo" (surnoms qu'ils donnaient aux vieux). C'était ses moments préférés.

Parmi tous ces heureux moments de son enfance, elle garde cependant un souvenir qui la hante, un qui a réussi à se faufiler pour lui laisser une marque indélébile. Il remonte à un séjour chez un oncle...

Avec son père et son frère aîné elle avait pris le train pour la première fois, pour se rendre dans le nord du pays. 20h de voyage dans un wagon lit. Elle devait avoir 5 ans, peut être 6, elle ne s'en souvient plus. Le paysage était magnifique, d'abord des arbres au feuillage tellement dense qu'on avait du mal à en apercevoir les branches. Végétation équatoriale, verte et touffue, avec sa faune, des cris d'oiseaux et de singes. Ce décor a lentement laissé place à des collines. Des collines à perte de vue, baignées par les couleurs chaudes et fades du soleil couchant, qui donnaient à la verdure un aspect triste mais étincelant. Elle s'endormit lorque la nappe sombre de la nuit recouvrit ce tableau vivant.

À son réveil, elle ne s'intéressait plus vraiment au paysage, son intérêt étant passé à des choses plus basiques. Jouer avec son frère, remplir son estomac, faire la sieste, encore à manger, des jeux...

La vue verdoyante avait fait place à un paysage plutôt aride. Des petites montagnes, des plateaux rocheux, des crevasses, des plaines,  plus vraiment de végétaux si ce n'étaient quelques tiges rabougries avec quelques feuilles luttant pour ne pas rejoindre leurs soeurs sur le sol rougeâtre. Un sol sec, zébré de petits sillons, on aurait dit pleins de petits canyons. Un paysage intéressant d'une certaine manière... ils étaient arrivés dans le nord du pays. Arrivés chez cet oncle où son père allait la laisser avec son grand frère, de 2 ans son aîné pour,  quelques temps.

Le séjour fut intéressant, amusant parfois. Visite de la ville, balades à cheval, tout un éventail d'excitation et de rires. Elle ne se souvient pas de tout.

Cependant, au delà de ce grand moment de bonheur qu'elle a eu, elle garde un souvenir inoubliable. Un qui la marqua à vie.

...

Avait-elle été obligée,  était-elle consentante, ou alors avait-elle juste suivi le mouvement?  Elle ne s'en souvient pas. Ce qui reste figé dans son esprit,  c'est les couinements de ses aînés derrière la porte de cette chambre morne sans aucune particularité; c'est l'image de ce garçon un peu plus âgé qu'elle qui semblait déjà très émancipé, allongé sur elle. Elle était de marbre, poupée de cire, allongée là sans réaction. Il écarta sa petite culotte, ensuite elle senti comme une chatouille assez agréable,  puis un bout dur qui se déplaça dans son entrejambe et une douleur vive. Elle sursauta, se dégagea et s'enfuit de cet endroit sous les rires de ses aînés. Son grand frère? Elle ne se souvient guère si il était du lot -ce qui l'étonnerait étant donné que les autres avaient pour la plupart plus de 15 ans- toujours est-il qu'il n'en a jamais parlé. Ces derniers prirent un malin plaisir à la tourmenter par la suite,  usant de chantage, la menaçant de tout révéler aux adultes. Elle avait sa version certes,  mais ce serait elle la cadette contre les aînés. Sa parole contre la leur. Autant dire peine perdue. Ils n'avaient pourtant pas besoin de ça pour qu'elle leur obéisse, ayant reçu une éducation telle que le droit d'âinesse est primordial. Pourquoi l'avaient-ils fait? Comment en était-elle arrivée là?

Les vacances finies, plus personne ne revint sur cet incident. Ont-ils oublié? Elle en tout cas ne le peut. Et il se pourrait que cela ait été le début de la déchéance...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 25, 2015 ⏰

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Elle... elles en elle - naissance d'un phénomèneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant