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Il fait un peu froid et sombre, le silence des rues me donne des frissons mais c'est toujours mieux que la musique assourdissante de cette soirée, après avoir marché une bonne dizaine de minutes je remarque au loin un groupe de cinq hommes, en train de chanter à pleine voix. Ils sont assez costauds et barbus, ils portent tous une veste en cuir et sont entourés de motos.

Je n'ai à vrai dire pas vraiment l'envie de passer devant eux, je regarde autour de moi à la recherche d'un autre passage mais rien. Il n'y a qu'une seule ligne droite donc soit je continue tout droit et passe devant eux, soit je fais demi-tour, bien évidemment je choisi la deuxième option.
Je m'apprête à me retourner pour rebrousser chemin mais c'est trop tard ils m'ont déjà remarqué, j'ai alors été contrainte de continuer ma route sous leur regard déstabilisant.

Une fois arrivée à leur proximité, j'entends des sifflements et des remarques déplacées. J'essaie de ne pas y faire attention mais c'est suite à cet acte qui apparemment aurait blessé ces hommes que l'un d'entre eux s'approche de moi.

- Nous te parlons, tu n'entends pas ?
Grogne t-il

Je ne répond toujours pas et continue de marcher. Ces camarades rient et se moque de lui.

- Tu oses m'humilier devant mes hommes ? Continue t-il furieux

Je ne lui répond toujours pas et précipite mon pas.

- Tu ne comprends pas ma langue ou quoi ? Ou bien t'es peut-être muette ?

Il s'approche de moi, agrippe mon bras et fait en sorte de me mettre face à lui.

- Je comprend parfaitement ta langue et je ne suis pas muette. Maintenant tu lâches immédiatement mon bras. Ordonnais-je d'un ton sec

Je ne sais pas ce qu'il me prend, je vais bientôt me faire pipi dessus à cause de la peur et actuellement c'est l'adrénaline qui parle à ma place, en réalité à l'intérieur de moi je crie au secours.
Il lâche mon bras et continue de rire, ses dents sont jaunes et il pue l'alcool et le tabac.

- Je savais qu'on pouvait communiquer ma jolie. Dit-il

Je ris nerveusement ce qui l'énerve encore plus.

Il se permet de me caresser les cheveux, par réflexe j'esquive son geste et repousse ses mains.

- Écarte tes sales pattes. Lâchais-je

Non, non tais-toi Eyla tu vas t'attirer des problèmes. Ma conscience me hurle de rester tranquille.
Mais je lis sur son visage que mon geste l'a rendue colérique.
Il m'attrape brutalement par la taille.
Je me débat pour me délivrer de son étreinte mais sans succès.

- Bon ma jolie, assez joué tu vas nous porter compagnie ! Souffle t-il à mon oreille puis ris bêtement accompagné de ses camarades.

Ils s'approchent tous et forment un cercle autour de moi, certains se frottent les mains et d'autres me dévisagent de la tête au pied limite avec de la bave au coin de la bouche.
J'avais l'impression de voir une meute de loup qui venait de capturer un agneau qu'ils allaient bientôt dévorer.

J'attrape alors mon premier interlocuteur par les épaules et lui fous mon genou dans ses parties génitales.
Il se cambre de douleurs, je m'apprête à fuir lorsque un autre
m'attrape violemment par les cheveux. Je sens la mort approcher sérieusement c'est fini, je ne vais jamais m'en sortir indemne. Je ferme les yeux une demie seconde.

Lorsque je les réouvre, les hommes tombent tous un par un, je reconnais Edern. Il a l'air furieux et il les maîtrise tous, il esquive tous les coups sans aucune difficultée. Ses mouvements et ses poings sont précis. Comme s'il en avait l'habitude...

AlthoughOù les histoires vivent. Découvrez maintenant