Chapitre 1

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Je regardais son sang s'écouler lentement le long de mes doigts. L'homme était allongé là, à mes pieds, le corps froid et meurtri, le regard vide, une lame logée en son cœur.

Comment ai-je pu en arriver là ?


Je n'étais qu'un gosse,naïf et innocent, souhaitant plus que tout faire le bien. Tant de choses ce sont passées et pourtant, j'ai l'impression que tout était hier. Je ne pensais pas que j'allais perdre autant, je ne pensais pas que j'allais me perdre moi.


Plusieurs années au par avant :


Nous étions le 4 septembre. Si cette journée ne vous dit rien, pour moi elle représentait beaucoup : Anxiété, ennuis, lassitude. Le jour de la rentrée des classes.

Pour ne rien arranger, je commençais mon année de Terminale dans un nouveau Lycée, loin de là où je vivais, loin de tous mes repères. Ma mère venait d'avoir une promotion qu'elle ne pouvait refuser. Nouveau salaire, nouvelle maison, nouvelle vie. Tout tendait à satisfaire le désir fougueux d'aventure qu'avaient mes parents.

Naturellement, j'étais plus anxieux que les années précédentes à cette même période mais,paradoxalement, j'étais aussi plus excité à l'idée de repartir de zéro, de tout recommencer. Ici, je pouvais devenir qui je souhaitais être ou tout simplement, qui j'étais vraiment.

Ces sentiments contradictoires n'avaient cessé de croître jusqu'à ce que j'arrive face à ce gigantesque bâtiment. Je me sentais ridicule à côté de lui. Tous ses élèves l'imprégnaient d'une telle vie, par leurs rires, leurs cris. Il me donnait l'impression d'avoir une âme. C'était une ambiance nouvelle qui s'ouvrait devant moi : mystérieuse, intrigante et parfois,durant une fraction de seconde, intimidante.

Comparé à mon précédent lycée de campagne, celui ci était plus grand. A peine entré dans

l'enceinte, on voyait déjà une vaste cour qui s'étendait au loin vers plusieurs grandes structures.

Elles se regroupaient en trois blocs de plusieurs étages, reliés les unes aux autres par d'épais couloirs.Les murs étaient tous peints de cette même couleur jaune, chaude et pâle contrairement aux couloirs qui eux, avaient une teinte plus foncé, leurs donnant cette sensation de flotter entre les bâtiments.

Après plusieurs minutes à arpenter les affichages un peu partout à travers l'école, j'ai enfin trouvé l'emplacement réservé aux personnes de ma classe. La plupart semblaient déjà ce connaître depuis plusieurs années tendis que deux ou trois autres élèves restaient dans leurs coins, sans faire attention à ce qu'il pouvaient arriver. Cela me rassurait d'une certaine manière, j'étais moins seul dans cette solitude.

Avant que la situation n'en devienne dérangeante, une jeune femme d'une vingtaine d'années, est venue nous chercher en coups de vent.

« La Terminale C, venez avec moi ! » c'était elle exclamée sans prendre le temps de s'arrêter ni même de nous regarder.

En opposition au caractère qu'elle m'a laissé paraître, elle était très très élégante et avait une voix particulièrement douce.Elle portait une robe très sobre surmontée d'une impressionnante crinière de cheveux châtains bouclés. Son entré avait déjà fais forte impression à l'ensemble de la classe. Nous venions tout juste de la croiser que tout le monde ne parlaient déjà que d'elle.Les murmures m'ont fait comprendre qu'il s'agissait d'une nouvelle enseignante.

ALPHA: Le commencementWhere stories live. Discover now