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C'était le moment d'agir. Même si cela sous entendait aider l'ennemi, Hermione n'avait plus le choix. Entre les menaces de mort, la certitude qu'elle ne reverrait jamais ses amis et la découverte du plan insensé de Malefoy, qui souhaitait rendre les reliques à la mort, la jeune sorcière n'avait retenu qu'une seule chose : il fallait qu'elle coopère. Qu'elle voit jusqu'où ces plans la mèneraient. Vivre au jour le jour, mais surtout, protéger sa vie et faire tout son possible pour sauver le monde des sorciers d'une nouvelle menace.

C'est donc dans un tout autre état d'esprit que celui qu'elle avait une heure auparavant qu'Hermione poussa la porte du grand salon pour retourner au beau milieu du nid de Mangemort, assis autour de la table. Les regards se tournèrent vers elle, mais elle ne s'en soucia pas. Elle avait les yeux plantés dans ceux glacés de Drago, alors qu'elle retournait prendre place sur sa chaise. Ce dernier finit par l'ignorer complètement et reprit sa conversation là où il l'avait laissé:

- Le Seigneur des Ténèbres avait dupé la défense d'Azkaban en provoquant une tempête. Je pense que si nous attaquons tous, sur des fronts différents, les détraqueurs ne sauront plus où donner de la tête. D'autres idées ?

- On pourrait s'assurer qu'un bon nombre d'entre nous soit capable d'invoquer un Patronus, suggéra Pansy d'une voix faible et fatiguée. La main toujours crispée sur celle de Blaise.

- Si on fait plusieurs groupes, on aura probablement la chance de surprendre les détraqueurs! Rajouta Tim, le Mangemort assis à côté d'Hermione. 

L'espace d'un instant, elle fut tentée de les laisser élaborer leur plan bancal pour briser les défenses de la plus grande prison du monde sorcier, sachant pertinemment qu'ils courraient à leur perte. Puis elle se rappela le récit de Tobias et grinça des dents. Que Malefoy meurt ne semblait plus être la bonne solution. D'autres se lèveraient après lui. Le problème venait du ministère, du monde dans lequel ils vivaient... Il n'était pas plus juste qu'auparavant, et ça, Hermione avait du mal à le tolérer. 

Elle jeta un regard en coin à Lestrange, il avait les yeux posés sur elle et semblait attendre qu'elle réagisse. Elle repensa à l'enfant déraciné qu'il avait été, à sa vie de solitude et de fuite. Elle pensa à toutes les familles déchirées après la guerre, à ceux qui avaient perdu un être cher, à ceux qui s'étaient entre tués pour de fausses accusations. Elle frappa du poing sur la table, stoppant net toutes conversations :

- Vous ne tiendrez pas une minute à Azkaban si vous tentez de casser le mur d'enceinte. Déclara-t-elle froidement.

- As-tu quelque chose de mieux à nous proposer, Granger ? Répondit sarcastiquement Malefoy, la main droite s'agitant pour faire signe à Zabini de rester silencieux.

- Je sais comment vous pouvez rentrer dans la prison et en ressortir sans vous faire prendre, n'est-ce pas ce que tu souhaitais ? Le défia-t-elle.

- Et que nous vaudrait l'honneur de ce retournement de situation ?

Il avait les sourcils froncés, visiblement surpris qu'elle accepte enfin de coopérer. Elle même n'en revenait pas de proposer son aide pour libérer ceux qui lui avaient tout pris. Sa famille, ses amis, sa vie ... "Ressaisis-toi!" pensa-t-elle pour se donner du courage.

- C'est toi qui donne les ordres, souffla-t-elle. 

Malefoy se recula dans le fond de sa chaise, passant négligemment une main dans ses cheveux. 

- Bien. Nous t'écoutons Granger.

Elle prit une grande inspiration, fermant une seconde les paupières. Lorsqu'elle les rouvrit, elle choisit d'ignorer les regards braqués sur elle et fixa la cheminée de l'autre côté de la pièce:

Vert et OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant