Les chaussettes de la voisine

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Tout le monde a été aux petits soins avec moi le temps que je suis resté à l'hôpital. Ma mère était là tous les jours, étouffante. Mon père, lui, ne disait rien. Pas doué pour ça. Mes amis non plus ne savaient pas trop quoi dire. Alors ils comblaient le silence par d'incessantes remarques encourageantes à propos de mon diagnostic. La femme de mon meilleur pote a cru bon de m'apporter un livre. Sur la première page, elle avait écrit « Bouée de secours pour quand tu n'auras vraiment plus rien à faire ». Elle profitait de la situation pour essayer de me donner goût à la lecture. Moi, j'avais juste envie d'être ailleurs.

Ce n'est que le dernier jour d'hôpital qu'Angeline est venue me rendre visite.

Elle se sentait coupable de ce qui m'était arrivé. Elle avait besoin d'être rassurée. Et puis, elle avait un cadeau : une paire de chaussettes-gants.

« Les miennes avaient l'air de vous plaire... Mais ce n'était peut-être pas une bonne idée ?

— Si, j'aime beaucoup. Il n'y en avait pas avec des lapins ? »

Elle a viré au rouge et on a ri.

Au moment de partir, elle m'a demandé si elle pouvait faire quoi que ce soit pour moi. J'ai souri :

« Je vais passer un certain temps chez mes parents... Passez me voir à l'occasion. Vous connaissez l'adresse. »