Sa mère la détestait. Comme si sa seule présence l'énervait au plus haut point.
"Dégage, petite pute ! Tout est de TA faute ! Crève ! CRÈVE !"
Elle a toujours eu l'étrange don de sentir les odeurs des émotions de son entourage et ça avait, bien sûr, inclus sa génitrice, bien qu'elle ne savait pas exactement pour quelles raisons elle sentait autant de mauvaises odeurs mélangées au parfum de fleurs étouffant de sa daronne. Mais elle semblait avoir bien tous remarqués.
Ses regards méprisant, l'odeur trop forte de ses parfums et de alcool, les coups qu'elle lui portait quand elle avait le malheur de poser son regard sur elle, les hommes qu'elle ramenait chaque nuit, les affreux sachets de poudre blanche qu'elle prennait, les yeux pervers des "gentils" monsieurs, les cris furieux et désespérés de sa génitrice, la petite fille se souvient de tout. Et croyais que c'était normal, après tout, elle m'avait jamais connue sa mère autrement. Tout ce qu'elle savait, c'était que c'était de sa faute comme sa seule parente le répétait souvent en dégageant des sentiments nauséabondes de haine qui lui piquait le nez.Généralement la fillette restait dans un coin du salon, repliée sur elle-même et le regard vitreux, essayant de ne pas se faire remarquer par la femme qui l'a mit au monde ou les hommes qui lui donnaient leur "amour" devant elle. Malheureusement des fois, c'était plus dur. Les sachets l'avaient rendue dépendante et la pauvre les suppliait sous leurs yeux méprisants et moqueurs de lui en donner pendant que d'atroces douleurs lui parcouraient le corps. Elle sentait leur amusement, leur joie hideuse en la regardant gémir au sol. C'était épouvantable.
Mais l'enfant se souviens aussi d'un homme qui avait l'air un peu plus gentil que les autres. Contrairement aux autres, il la méprisait mais aussi la prenait en pitié, c'était quelqu'un de tordu qui la considérait plus comme un animal de compagnie qu'une enfant. Il semblait être une des conquêtes de la méchante daronne et des fois, il s'assiait à côté d'elle. Il ne sentait pas l'hostilité comme les autres. Cet homme l'appelait "gamine" et lui racontait des histoires sur les guerres sur terre, lui chantait de sa voix rocailleuse ses morceaux préférés de rock/métal entre coupés de quintes de toux causés par les énormes quantités de tabac qu'il consommait ou parfois lui râlait dessus avec un air agacé quand il était de mauvaise humeur. La fillette écoutait buvant ses paroles et restait attentive à l'homme et à ses émotions, essayant de déceler une moindre odeur de dégoût qu'elle avait l'habitude de voir de son entourage. Puis après après quelques mois, la petite posait des questions auxquelles il lui répondais un sourire malicieux aux lèvres et le regard adoucit. L'odeur qu'il émettait semblait changer pour devenir quelque chose de doux et de sucré. Au fils du temps, l'adulte s'attacha à sa "gamine" préférée et son sourire s'attendrit à la vue de la bouille de l'enfant. Elle semblait comme sa fille dans le cœur de l'aîné. Un jour, il lui donna une croix d'argent qui brilla légèrement en prononçant des mots inconnus, donna son propre nom à celle qui n'en avait jamais eu et disparu sans laisser de traces.
Après ça, la fillette nouvellement nommée n'avez plus du tout peur. Une idée germa dans son esprit : s'échapper, s'enfuir très loin, explorer le monde pour trouver son chez-soi et anéantir toutes chances de continuer à vivre dans ces conditions. Elle réfléchit et concocta un plan. Pour pouvoir atteindre son objectif, il fallait une diversion. Pendant la préparation de son repas, elle utilisa la gazinière pour enflammer des papiers et les dispersa dans l'appartement où ils commencèrent à brûler les rideaux, le parquet et les meubles.
Malheureusement, la mère la surprit sur le fait et s'emparat de ses cheveux qu'elle tira dans le but de la frapper. Sa seule existance lui faisait horreur depuis longtemps mais en plus, elle lui causait des ennuis maintenant. Ses yeux brillaient de haine et l'envie de tuer son propre enfant la consumait. Enfin de compte, qu'est-ce qu'il l'en empêchait ? Ce n'est pas comme si elle avait déclaré sa naissance et une fois le travail fini et le feu éteint, elle pourrait l'enterrer dans la petite parcelle de terrain à l'arrière de l'immeuble. Ça lui coûterait moins d'argent pour la nourrir et surtout, elle n'aurait plus à voir pourir cette petite salope sous ses yeux. Sa décision fut rapidement prise. Elle passa ses mains ornées d'ongles rouges au tour du coup de la petite fille dans l'espoir de l'étrangler. Elle vu les yeux blancs de son enfant se fermer sous l'étouffement. Les yeux de l'adulte se remplissent de larmes. La mère se souvient de la première fois où elle l'a pris dans ses bras. Elle était heureuse, elle a trouvé sa bébé, sa fille magnifique. Elle se souvient de la peur que son enfant soit aveugle qu'une fois vue ces iris révélées. Ses larmes coulèrent, il fallait qu'elle la finisse vite. La daronne prétendit que l'enfant se débattait trop, elle préféra finalement la pousser dans le feu.
Quand la petite allait brûler vive, la croix d'argent brilla d'un flash blanc qui l'enveloppa et l'emporta loin. Elle perdit connaissance, étrangement vidée de son énergie.
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Ceux Qui Ne Possèdent Pas De Nom [Eldarya]
FanfictionUne petite fille se retrouve au monde d'Eldarya. Nevra, chef de la garde de l'Ombre, ne sais vraiment pas dans quoi il s'est embarqué... (Ceci est une fanfiction Eldarya, il vaut mieux avoir regardé ou joué les épisodes disponibles. L'héroïne est le...