Extrait : Atlantide, le Code Perdu - Kevin Emerson

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 Un extrait d'Atlantide, le Code Perdu, de Kevin Emerson.  

“Une sensation désagréable, un besoin impérieux ont peu à peu envahi ma poitrine. Owen, il est temps de respirer. L'ordre était pragmatique, comme si l'intérieur de mon corps était contrôlé par de minuscules techniciens en combinaison jaune, chargés de surveiller mes fonctions vitales sur des écrans lumineux. J'ai toujours eu l'impression de ne pas être aux commandes, que d'autres étaient responsables de moi.

Le technicien qui observait mon rythme cardiaque a soufflé quelque chose à sa voisine, responsable de mon taux d'hémoglobine, dont le moniteur clignotait de façon alarmante. Elle a secoué la tête devant les bips incessants. Je ne peux pas faire grand-chose de plus, a-t-elle soupiré. Il va nous falloir de l'oxygène.

Le besoin s'est intensifié, tel un ballon gonflant dans ma poitrine. Je devais à tout prix respirer. Inspirer, expirer. Même s'il y avait de l'eau devant ma bouche, peu importait.

C'est tout ce que j'ai, est intervenu un autre technicien en regardant les dernières bulles d'oxygène s'échapper de mes poumons.

Non ! Impossible... Mais le corps n'est qu'une machine. Il n'est pas fait pour être immergé quand il lui faut de l'air. Il se figure sans doute que vous n'êtes pas stupide à  ce point. Et, si jamais vous l'étiez, il reste trois milliards d'êtres humains qui éviteraient certainement de commettre la même erreur. Conclusion : vos gènes ne valent pas le coup d'être transmis. La survie du plus fort : voilà l'idée. Pourtant, autrefois, dix milliards de personnes vivaient sur la planète. En perdre environ 70% n'était peut-être pas prévu au départ. Il était temps que les gènes se remettent au boulot, non ?

J'appuie sur “annuler l'inspiration”, a déclarer un autre technicien.

Pas le choix, a répondu celle qui surveillait le sang.

Non... Non... La pression m'écrasait de partout. Je luttais pour garder les lèvres serrées. je pouvais maîtriser cette crampe, puis remonter à la surface...

RESPIRE !

Non ! Je devais tenir, il le fallait...

Ma bouche s'est ouverte malgré tout.”

Atelier 3 : Graines d'EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant