Ariane
Il est cinq heures. Je me lève dès que mon réveil sonne en étirant chacun de mes muscles. Je pose mes petits pieds sur le sol gelé. Simplement habillée d'une culotte noire, je laisse le froid m'envahir, me posséder, pénétrer en moi jusqu'au os et sors de ma chambre sans même allumer la lumière. Je rentre dans la salle de bain qui est collé à ma chambre. Elle est spacieuse, moderne, sur des tons gris perle et noir, et possède une grande baignoire. Je cligne des yeux en allumant la lumière, et passe de l'eau sur mon visage mal réveillé. Je tressaille en croisant mon reflet, je ne m'y ferai jamais. Je m'approche doucement et passe les doigts sur mon visage pâle comme pour vérifier que c'est bien moi. Je passe sur chaque recoin de ma peau lisse et laiteuse, détaillant mes joues creusées, mes yeux d'un noir glaçant, mon nez fin toujours un peu tordu, la cicatrice traversant mon sourcil gauche, mes longues mèches de cheveux aux racines brunes foncées à des pointes rouge vif. Mon index descend le long de mon cou, rencontrant une morsure que l'un de mes "martyre" de mon passé m'a affligé, ainsi qu'une longue plaie partant de mon épaule gauche jusqu'à ma poitrine, mes seins bien formés que j'ai tant de fois haïs ne montrent presque plus de trace du passé. Mes abdominaux me font pensé à ceux des coachs de sport dans les magazines, entourés de mes côtes bandés avec soin. Mes bras et mes épaules développés et musclés laissent apparaître de nombreuses marques creusant mes veines et les lignes fines de mes articulations. Tout est là, les blessures du passé, ma force du présent à laquelle je ne peux que m'accrocher pour l'avenir. Je les caresse comme pour apaiser la douleur qui refait surface, je n'ose pas baisser mon regard vers mes jambes courbaturées et tourne le dos au miroir. Je tente de me retourner, observant le peu de chair que je peux apercevoir. Je remercie souvent Dieu de ne pas m'avoir fait souple, m'empêchant donc de voir entièrement les cloques et les brûlures pas totalement soignés qui parcourent mon dos.
Je retire le dernier vêtement et tous les bandages que je porte et m'assoie dans la baignoire en laissant couler l'eau chaude sur mon corps fatigué. Je ferme les yeux, posant ma tête sur mes genoux, ne pensant plus à rien. Je m'imagine toute petite, avant tout ça, je me rappelle du rire éclatant que j'avais, de mon visage rayonnant, de mes yeux mesquins qui cherchaient toujours une autre bêtise à faire, de mes cheveux châtains, à l'époque, qui s'arrêtaient en bas de mes joues rebondies.
Je rouvre les yeux après peu de temps, je ne me laisse jamais trop longtemps rêver, je ne me laisse jamais trop me souvenir, de peur que les visions réapparaissent.Je me lève et sors sans même me savonner, ne cherchant qu'à me débarasser de la crasse accumulé sous l'épaisse toile blanche qui soutient tout mon corps. Puis je refais mes bandages calmement en passant de la crème sur chacune de mes blessures. C'est mon rituel matinal quotidien. Je m'enroule dans la serviette qui m'a permis de me sécher, ramasse mon sous-vêtement pour les mettre au sale puis retourne dans ma chambre. J'allume la lumière et cherche de quoi m'habiller en chantonnant, c'est toujours ce que je fais pour me sentir moins seule. Mes affaires sont prêtes depuis hier, mon père tenait à ce que je les prépare. J'enfile ma tenue de sport légère, short de sport et débardeur, et ouvre la fenêtre de ma chambre en contemplant les immeubles d'en face et la ville endormie, ce paysage qui m'a tant de fois calmée. Je saisis mon téléphone et envoie un message à ma future colocataire en enfer pour lui signaler à quelle heure je passerai la prendre.
Je soupire, lance de la musique et branche mon casque en descendant au rez-de-chaussée. J'attrape une pomme et la lave quand je pénètre dans la cuisine puis me fais une rapide queue de cheval en tenant mon fruit dans la bouche. Je mange rapidement mon petit déjeuner et surveille l'heure. Six heure moins dix. Si je pars à six heures, j'aurai à peu près une heure et quart de libre pour mon sport. Après, je n'aurai qu'à me préparer et attendre mon père qui joue le rôle de taxi aujourd'hui.
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Even Brook
Novela Juvenil"L'espèce humaine est l'être vivant le plus destructeur qu'on a connu jusqu'à maintenant. Certain disent qu'il est fait pour vivre en groupe, mais je pense que c'est une immense connerie. Je pense que plus on vit ensemble, plus on se détruit. On ne...