Troisième page

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Voici le chapitre trois ! Bonne lecture !


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J'ai retrouvé ces pages, et les ai relues longuement.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mes 30 ans. À cette occasion, je suis retournée chez moi, chez mes parents, et je suis retombée sur... ce Testament.


Je devais être d'humeur massacrante pour avoir fichu ces documents dans un carton cabossé. Et si je me souviens bien, c'était parce que les événements étaient frais. Beaucoup trop frais.

Cela fait seulement 2 ans, et pourtant, mon esprit a repris son calme en un rien de temps. À croire qu'écrire ces lignes m'a réellement soulagée de mon mal.

Alors je continue, je continue, et j'espère que ça fonctionnera à nouveau.

(je vais peut-être devenir une droguée d'écriture, qui sait ?)

Auras-tu le courage de me lire jusqu'au bout, cher lecteur ? On verra bien.


Alors ces dernières années. Comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qui s'est vraiment passé ? Je vais approfondir ce que j'ai écris précédemment. J'ai été beaucoup trop vague, et les détails me hantent encore.

C'est mieux pour moi. Pour vous.


Notre chère Juleka nous a quittés, et nous en étions tous déchirés. Nous avions failli perdre Rose aussi. À un mètre près.

À ce qu'on a apporté, c'était un accident de voiture. Un véhicule s'était encastré dans un mur.

Mais Juleka n'était pas au volant, non. Elle était... Entre le mur et la voiture, et cela s'est déroulé sous les yeux de Rose.

Que faisaient-elles, tard dans la nuit, à traîner dans les rues ? Non mais sérieusement, c'est le moment de se poser la question ?


Je me souviens des tremblements de Rose. Je me souviens de ses sanglots, de ses larmes coulant sur ses joues avant de s'écraser sur la veste de Nathaniel. Je me souviens des mouvements de ses omoplates, quand je posais la main dans son dos, et que nous retournions dans la salle d'attente.

Droite gauche, droite gauche, au rythme de ses pas. Au rythme de son cœur.

Ses yeux n'avaient jamais été aussi rouges, et son regard jamais aussi perdu.

Elle nous glissait des mots, parfois. Des mots incompréhensibles, ou alors lourds de sens.

Je ne voulais franchement pas les comprendre.


Je me souviens trop bien de ce qu'il s'est passé. Des paroles du médecin, des cris de douleur venant de sa famille, de ses proches.

Moi, étrangement, n'ai pas versé une seule larme. Je devais les réconforter à ce moment-là et me laisser pleurer plus tard.

Mais j'aurais pu. Je n'étais pas la seule à les soutenir, ce jour-là. Je n'oublie pas la présence de mes anciens camarades de classe.

Alors pourquoi n'ai-je pas pleuré ? Pourquoi n'a-t-on pas souffert ensemble ? Parce que l'idée la plus malsaine que je n'avais jamais eue avait germé. Elle avait germé.

Non.

Elle s'était déjà enracinée.


Tu devines laquelle, cher lecteur ? J'aimerais t'en préserver. Mais ce serait lâche de ma part. (Bien que je n'ai plus rien à perdre.)

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