Sa page

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Bonjour !

Vous remarquerez que je n'ai cessé de dire "la dernière page de Marinette".

Vous remarquerez également que je n'ai pas écrit "Fin", dans le précédent chapitre.

Sur ce, bonne lecture. <3


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Ma page, parce que tu l'as demandée dans tes vœux.

La mienne, et tu sais qui je suis. Tu dois reconnaître ma sale écriture sans personnalité, n'est-ce pas ? (et oui maman, de simples paroles restent gravées dans l'esprit d'un enfant.)


Une happy-family aura été ton but ? Je vois. J'ai été irrespectueuse envers toi dans mon adolescence, comme tout enfant en crise, non ? Non.

Tu étais Ladybug. Tu en as bavé, en as vu de toutes les couleurs. Tu as enchaîné les erreurs, mais tu t'es toujours relevée. Tu as été géniale, aah maman.

Mais maman, tu avais de la chance d'être bien entourée, soutenue de toute part. Tu étais une fille bien chouchoutée dès la tendre enfance, de ce qu'on m'a raconté.

Je découvre à présent la raison pour laquelle je me suis sentie délaissée, mise de côté. Je pense pouvoir le comprendre. Mais l'accepter ? Désolée, c'est encore en dehors de mes moyens. Je suis grande. Adulte, même. Mais je ne peux plus te demander de me regarder. J'ai même envie de te reprocher de ne m'avoir jamais regardé. De m'avoir toujours comparée à toi, inconsciemment.

Ta vie était loin d'être facile, mais dire que la mienne n'est rien ne m'aura pas aidé à avancer. Au contraire. Je me suis sentie encore plus pitoyable que je ne l'étais déjà.

Je n'aurais jamais été aussi courageuse que toi. Je n'aurais jamais eu ta force, ta passion, ta motivation. Je n'aurais jamais vécu les mêmes expériences ni les mêmes difficultés que toi.

Mais je suis ta fille. Et tu ne pouvais pas me lâcher. Et tu ne l'as pas fait.

Quelque part, je l'aurais peut-être préféré, aussi étrange que ça puisse paraître. Je n'ai rien de toi, je n'ai rien de papa. Vous voir aussi acharnés jour après jour et vous entendre m'était beaucoup trop ennuyeux.

Je plaisante.

C'était insupportable.


Aujourd'hui, je me dis que j'ai été stupide. Comme toute personne qui regarderait derrière elle. J'ai des regrets. Des millions de regrets.

Constamment, je dois les laisser sur mon sillage et avancer. Parce que vous me l'avez appris. Parce qu'il faut vivre. Parce que j'ai enfin lâché prise.

Tout cela contraste avec la gentillesse dont tu laisses les traces. T'es-tu moquée de tes lecteurs ? Espérais-tu cacher tes actes, une nouvelle fois, derrière ton sourire angélique – avouons-le – ?

Ah que je suis une fille indigne. Miss Jem'enfoutise de première.

Je me sens trahis, je l'avoue. Je découvre qui tu étais vraiment, au moment où tu n'es plus de ce monde. C'est stupide, tellement stupide.

Mais je suppose que je ne pouvais pas comprendre, parce que je n'ai jamais eu la responsabilité d'une super-héroïne.

Cependant, je sais que ce n'était pas si compliqué de me voir comme j'étais. Je suis et je resterai une enfant pourrie gâtée ayant eu la chance d'être logée, nourrie, blanchie, et non battue. Beaucoup de chance comparé à d'autres enfants.

TestamentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant