J'entendis une voix, elle ressemblait à celle de papa. Elle me disait de ne pas avoir peur. Et il y avait celle de maman aussi. Je n'arrivais pas à ouvrir les yeux, comme si quelqu'un voulait m'empêcher de les voir. J'entendis des pneus crisser. J'avais peur. Étions nous de nouveau dans la voiture cette nuit-là ? A la peur incontrôlable qui me tordait le ventre, je ne m'étais pas trompée.
-Pas encore, hurlai-je, arrêtez ça s'il vous plaît, je ne veux pas revivre ça !
Je me pris la tête entre les deux mains, me mis à sangloter et à crier, suppliant pour que ça s'arrête. Puis au moment où je m'attendais à tomber une fois de plus dans le ravin, ce fut le silence total. J'eus l'impression de tomber depuis une hauteur de 150 m, une chute qui me parut interminable.
-Ouvre les yeux !, dit une voix.
C'était la même que la dernière fois. En lentendant, mes paupières qui me semblaient si lourdes avant souvrirent delles même et langoisse qui me tenait les tripes avait quant à elle disparu. Jouvris les yeux et fus surprise de sentir une main se poser sur ma tête. Je le fus encore plus lorsque je découvris celui qui se tenait devant moi. Il étaitlumineux. Jobservai autours de moi et me rendit compte que jétais dans un vaste jardin rempli darbres et darbustes verdoyant et de fleurs de milles couleurs. Il se mit à parler mais je nentendais pas bien ce quil me disait. On aurait dit quil y avait un espace insonorisé entre nous.
-Je nentends pas ce que vous dites !
Je ne distinguais pas très bien ses traits mais jeus limpression quil était triste. Il saisit ma main et y déposa un pinceau. Il était doré et décoré de symboles que je navais jamais vus avant. Ensuite il se releva et séloigna.
-Mais, mais, attendez quest-ce que je dois faire avec ça ? Je nai jamais peint de ma vie !
Cétait trop tard il avait disparu. Jétais à présent seule dans le jardin.
-Et maintenant quest-ce que je fais ?, marmonnai-je.
Je me retrouvai aussitôt dans mon lit, en nage et avec plein dimages étranges en tête. Et dans lune delles apparaissait mon oncle. Je pris appui sur mes coudes pour me redresser et chercher rapidement mes lunettes. Mes céphalées quotidiennes nallaient pas tarder à se manifester et avec le réveil carabiné auquel je venais davoir droit, la suite allait être encore plus explosive pour mes neurones. Je mis mes verres et me recouchai aussi sec. Le soleil nétait pas très haut dans le ciel mais je reprenais les cours dans trois jours alors je ne devais oublier les grasses mat. En même temps je nétais pas vraiment du genre à dormir jusquà pas dheure. Après mon arrivée dans la maison doncle Allan, jai eu droit à une visite guidée des lieux dès le lendemain. IL ne travaille pas souvent alors nous avons passé assez de temps ensemble. On a fait le tour du proprio, le jardin, les pièces dont une à laquelle je navais pas accès. Éric, lassistant de mon oncle mexpliqua que cette pièce abritait son atelier dart. Éric, cest le garçon qui nous a accueillis le jour de mon arrivée. Il est peu bavard mais sympa et très serviable. Et Il ny avait pas que lui dans la maison. Dabord, on a Sophie, la gouvernante quinquagénaire, puis Moussa et Ahmed, les cuistots jumeaux et Hélène la femme de ménage qui ne supporte pas lalcool mais qui sentête quand même. Éric quant à lui était chargé de soccuper du jardin et daccueillir les visiteurs. Sophie était un peu comme leur mère à tous, y compris celle de mon oncle. Elle narrêtait pas de le sermonner parce quil ne se nourrissait pas correctement et quil se douchait très tard avant daller dormirmais à la question comment a t-elle eu cette info, je vous répondrai quil ne vaut mieux pas rentrer dans les détails.
- Noël, dit Sophie, cest bien aujourdhui que vous tu dois récupérer tes affaires dans la maison de tes parents nest ce pas?
- Oui cest vrai, redondai-je , enfin...
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La forêt d'ombres Bleues
ParanormalEn rentrant chez moi ce soir avec mes parents, je ne me doutais pas que ce serait la dernière fois que je les verrais. D'une certaine manière je suis morte avec eux parce qu'en sortant de l'hôpital, je fus recueillie par celui qui allait faire dispa...