La forêt d'ombres Bleues

Le secret de mon oncle

J'ai pas rêvé, c'était bien Éric avec eux non? Il n'était pas censé être enfermé dans sa chambre, complètement drogué? Je me suis rapproché de la fenêtre jusquà avoir le nez complètement collé contre la vitre, juste pour être bien certaine que je n'avais pas dhallucinations. Oncle Allan ouvrit le portillon et se recula un peu pour laisser les deux hommes sortir.

- Où est ce qu'ils vont comme ça?

Je me posai cette question encore et encore et encore jusqu'à me réveiller le lendemain matin. Évidemment, j'avais un mal de crâne pas possible et toujours pas de réponse à ma question. Le soleil n'était pas très haut dans le ciel mais on aurait dit que la maison était vide. Je me frottai les yeux pour effacer les dernières traces de ma nuit agitée puis rejetai ma couverture un peu plus loin. En me rendant dans la salle de bain, je passai devant la fenêtre par laquelle je les avais vus hier. Si avant ma vie était monotone, aujourdhui je ne peux pas en dire autant. Mais je ne penses pas que ce soit une bonne nouvelle. Je reprenais les cours bientôt et il fallait que j'en parle à oncle Allan. J'ai raté mon dernier mois de cours ce qui veut dire en somme que mon semestre entier était foutu et il fallait que je reprenne les derniers cours que j'avais pris. Nous étions en Mai donc je pouvais participer au Summer, une période pendant laquelle on a la possibilité de prendre quelques cours en plus, histoire de booster notre GPA, hum nos résultats. Cette période n'était pas considérée comme un semestre à part entière ce qui fait que peu d'étudiants s'y inscrivaient, certains profitaient de leur vacances pendant que d'autres bossaient à temps partiel. C'est l'idée de ne pas avoir à raconter ses derniers mois à tout le monde et passer pour la petite orpheline éplorée qui m'enchantait le plus à vrai dire. Mais là j'étais prise de cours. Qu'est ce que jallais mettre? A quelle heure devrai-je me lever pour ne pas rater le car? Et, et, j'ai mal à la tête.

«Attention, tu commence à faire une crise dangoisse»

Mais même en me disant ça, ça ne s'arrangeait pas. Et plus j'angoissais plus des bribes dimages se matérialisaient dans ma tête. Je cherchai nerveusement mes lunettes sur la table de chevet.

- Où vous êtes?

Mes doigts tâtèrent dans le vide jusqu'à ce que je mette enfin la main dessus. Un jour j'en aurai assez de jouer à cache cache avec eux mais ils s'en foutront quand même et moi je finirai comme l'oracle de Delphes. En les mettant, une dernière image se forma dans mon esprit. Un jardin, et une forme lumineuse qui me tendait un pinceau doré. Cest le rêve que je faisais ces derniers temps. Mais un truc clochait. Je n'arrivais pas voir son visage et ça me rendait dingue. Enfin ce nétait quun rêve, pas la peine de se mettre dans un tel état pour ça.

- Bien, douche c'est fait, sauver ma pauvre personne dune catastrophe oculaire...c'était pas loin comme d'hab, et maintenant je meurs de faim!

J'enfilai mes tongs et sorti à la hâte de ma chambre. Zut ça faisait si longtemps que je n'avais pas touché à un pain aux raisins. Parfois j'en avais tellement envie que j'en sentais presque l'odeur...comme maintenant.

- Dites moi que je rêves, non dites moi que je rêves pas !!

Je descendis les escaliers en sautillant joyeusement, me voyant déjà à table en train de me gaver de ces merveilles de la nature. Malheureusement, ma bonne humeur n'a pas tenu bien longtemps. Lorsque je pénétrai dans le salon, je vis un Moussa qui marchait à grand pas vers la porte dentrée. Je l'entendis ensuite pousser une exclamation, puis un « salut mec» et des rires. Vu la voix grave du visiteur, jen déduis que cétait un homme. Malgré l'envie irrésistible de me téléporter dans la cuisine, la curiosité l'emporta. J'attendis sagement sur la dernière marche des escaliers et scrutai la porte du salon comme une petite fille un soir de Noel; et cest marrant, je m'appelle Noel.