CdÉ: Mika2Atsu Nature

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La plaine s'étend à perte de vue derière ma maison. Seulement, il n'en a pas toujours été ainsi, ça, j'en suis certaine.

Il y a eu une époque où, à la place du paysage vide où le vent passe sans barrière, où les montagnes au loin appellent la liberté et où les fleurs poussent à volonté dans la clairière, il y avait des arbres. Beaucoup d'arbres.

Il y avait des rumeurs sur la forêt et moi je les croyais car la nuit, il s'en échappait des bruits effrayants. Ce n'était pas des animaux, ni le vent, aussi violent pouvait-il être. C'était des cris, d'horribles cris qui n'étaient pas humains, mais pas animals non plus.

Pourtant, ce n'était pas comme ça avant. Dans notre enfance, mon ami Olivier et moi aimions beaucoup y aller. Nous avions construit une cabane dans les arbres où nous passions nos après-midi à jouer. Nous faisions souvent des randonnées, explorant les profondeurs des bois aussi loin que nous le permettait notre courage d'enfants.

Nous nous étions attachés à notre petit monde dans la foret, loin de la vie ennuyante et monotone de la ville, entourés de paysages sauvages et d'air pur...

Mais il a commencé à y avoir des disparitions. La première fois qu'on en a entendu parler, nous avions 12 ans. Un homme avait disparu dans la forêt, puis d'autres ont suivit.

Au début, ça ne nous affectait pas. Olivier et moi ne pouvions pas imaginer que notre forêt puisse être dangereuse. De plus, le bois était grand et les disparitions se produisaient loin de chez moi, du moins pendant un moment. Quand la police a perdu la trace d'une femme à à peine un demi-kilomètre de ma maison, ma mère nous a interdit d'aller dans la forêt.

Et quatre ans plus tard, nos parents nous interdisaint tout de même d'y aller. Les disparitions ne s'étaient pourtant produites qu'à peine un an, mais il y avait eu beaucoup de victimes. Les villageois parlaient de forêt hantée.

Ça m'a pris du temps avant d'y croire. Cependant quand j'ai commencé à entendre les bruits, j'ai compris qu'il y avait quelque chose d'anormal avec cette endroit.

J'ai développé une peur de plus en plus grandissante pour cet étendu d'arbres derière chez moi. Chaque soir je regardais par la fenêtre de ma chambre et les ombres me donnaient des cauchemards.

Une nuit, alors que j'essayais en vain de dormir, Olivier m'a envoyé un texto.

《Dépèche-toi, viens m'aider je suis à la cabane et j'ai besoin d'aide! Ils sont partout... Ils veulent me tuer!》

La première chose que j'ai faite en voyant ça, c'est de me précipiter dans la chambre de mes parents pour leur demander d'appeler la police. Mais quand j'ai voulu leur montrer le message, celui-ci avait disparu.

Que pouvais-je faire alors? Mes parents ne me croyaient pas, ils pensaient que j'avais rêvé.

Je tremblais de peur à l'idée d'aller là-bas en pleine nuit, mais d'imaginer mon meilleur ami en danger, c'était pire. Je me suis donc habillé, j'ai ramassé une lampe de poche et je suis sortie.

Dehors le vent était glacial et soufflait violemment dans les branches.

Je marchais lentement et j'ai eu l'impression de mettre des heures à y arriver, mais je la vis enfin, perchée entre les branche de l'arbre le plus gros des environs, la cabane de notre enfance, qu'on avait tant chéri. Elle ne m'avait jamais parue aussi sombre, sinistre.

Je me suis tout de suite précipité vers elle. J'ai escaladé l'échelle aussi vite que j'ai pu, et j'ai pénétré dans le petit espace. Je me rappelle de l'expression du visage d'Olivier au moment où j'ai éclairé dans sa direction. Il semblait complètement affolé et il m'a pris dans ses bras.

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