Pensées d'une Loutre Philosophe

La Vie, et son Sens.

      Quoi de mieux pour le premier chapitre que la question que tout le monde se pose au moins une fois dans sa vie?

      Dans une société de plus en plus pessimiste quant à l'avenir, qu'il soit individuel ou collectif, il est assez dur d'ignorer cette question. En effet, pourquoi sommes-nous conscients? Pourquoi sommes-nous ici, vivant, sur cette planète?

      Nous sommes des êtres vivants, c'est un fait. Cela voudrais-t-il dire que notre seul but est de se reproduire, perpétuer l'espèce, voir la vie? Même si c'était le cas, ce ne serais qu'un objectif collectif, qui ne nécessiterais pas d'avoir des consciences individuelles; Une conscience collective, rationnelle ferais probablement un meilleur travail.

      De plus, qu'est-ce que la vie à l'échelle de l'univers? Peu importe le niveau de développement technologique ou intellectuel d'une espèce, son empreinte seras négligeable face à l'infinité, la vie n'est-elle donc qu'un phénomène isolé, d'extrêmement faible influence par rapport à l'immensité de notre monde? Sommes-nous tous des erreurs, une rencontre aléatoire entre plusieurs particules dans un environnement compatible? Les créations d'une entité supérieure qui a ses propres plans pour nous? Ou qui nous a oubliés il y a des millions d'années?

      Peut-être. Mais cela n'as pas d'importance.

      Que nous vivions dans un monde déterministe, que le destin existe, que le libre arbitre existe, que nous soyons dans une simulation informatique, ou sous la protection d'une entité supérieure, tout cela n'est pas important. Il sera probablement impossible de prouver si ne serait-ce qu'une de ces théories est vrai ou non.

      La chose importante est que nous sommes conscients. Nous vivons, nous voyons, nous-nous souvenons. Que nous ayons le choix ou pas est un détail. Lors du visionnage d'un film, nous n'avons pas notre mot à dire sur l'histoire, ce qui ne nous empêche pas de la trouver agréable.

      Le fait qu'il soit difficile de déterminer si nous avons un libre-arbitre ou non est souvent une question déchirant l'identité, faisant tomber dans le fatalisme et le défaitisme. A quoi bon vivre une vie sur laquelle on n'a aucun contrôle?

      Je répondrais à cette question de la même manière qu'au-dessus: A quoi bon lire un livre, regarder une série, un film, sachant qu'on ne peut en choisir la fin, qu'il est impossible d'en influencer le scénario? La réponse est simple: l'âme se nourrit d'émotion. Peu importe le niveau de contrôle que nous exerçons, le plus important est de savourer les tournants de la vie, comme on savourerait un plat gastronomique, malgré ses touches amère ou acide.

      Le fait de se morfondre, de tomber dans l'inactivité à cause de l'idée que nous ne contrôlons pas notre vie n'as aucun sens; Premièrement car il est impossible de savoir si c'est le cas ou non, mais également car cette action se manifeste comme un besoin de s'opposer à cette vérité, à tenter de la démentir, la ou on n'apporte aucune preuve: si le monde dans lequel nous vivons est bel est bien fataliste, laisser cet état nous prendre correspond uniquement à une nouvelle page du livre.

      De plus, le livre nous dicte-t-il la marche à suivre, ou sommes nous les personnages qui font progresser l'histoire?

       Le but de la vie est la vie elle-même, peu importe de quoi elle est constituée, ce qu'il y a avant, ou après. C'est donc à chacun de déterminer ses objectifs, de choisir son rythme de vie, son état d'esprit. De profiter de chaque sensations, car elles seront peut-être les seules que nous ayons. Peu importe si le destin existe, nous devons tenter tout notre possible pour poursuivre nos objectifs, car une histoire remplie de rebondissement est toujours plus passionnante qu'un récit long et monotone. L'histoire en elle-même peut-être triste ou joyeuse, cela n'enlève rien à son intérêt, à l'influence qu'elle exerce sur les autres, ou à son importance au niveau collectif.

C'est une aventure. Notre aventure.