Conte(s)

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Il était une fois une pauvre famille de bûcheron qui vivait sur la lisière d'une épaisse forêt, dans un des plus grands espaces du territoire de la Gaule. Avec leurs quatre enfants, Guillaume, Bastian, Charlotte et Juliette, les parents de cette famille nombreuse ne parvenaient plus à se nourrir correctement et manquaient considérablement d'argent. L'arrivée d'une importante crise dans leur pays ne fit qu'empirer les choses et ils savaient désormais que leurs jours étaient comptés. Un soir, le père de famille et la mère eurent une discussion sérieuse à ce sujet et, après maintes réflexions et hésitations de leur part, finirent par se mettre d'accord sur l'abandon de leurs enfants. Dès le lever du jour, ils iraient chercher du bois dans la forêt puis les abandonneraient en toute discrétion.

Juliette, la cadette, ayant tout entendu de leur conversation, s'empressa de raconter à ses frères les intentions de leurs parents. Mais, comme toujours, ses frères ne prirent pas au sérieux leur petite sœur et préférèrent en rire. Le matin venu, Juliette sortit tôt de la maison pendant que ses frères prenaient leur maigre petit-déjeuner et entassa dans ses poches de petits cailloux blancs, sans être vu par quiconque. Dès le repas achevé, les parents emmenèrent leurs enfants dans la forêt la plus éloignée prétextant qu'il n'y avait plus de bois pour la cheminée et qu'il fallait aller en couper pour se chauffer. Alors que tous travaillaient et que leur attention était pleinement fixée sur leur besogne, les parents se dirigèrent vers la sortie du bois, emplis de chagrin, laissant leurs enfants au beau milieu de la forêt, persuadés qu'ils ne seront pas capables de retourner dans leurs pénates par leurs propres moyens.

Quand Bastian et Guillaume se rendirent compte de l'absence de leurs parents et que tout le monde fut alerté, les enfants fondirent en larme et s'excusèrent auprès de leur sœur cadette qui les avait prévenus. Celle-ci, toute joyeuse d'être pour une fois au centre des discussions, leur expliqua qu'ils ne devaient pas s'inquiéter puisqu'elle avait semé sur leur chemin des petits cailloux blancs et qu'il suffisait de les suivre pour faire le chemin en sens inverse.

Pendant ce temps-là, le père de famille et la mère ayant miraculeusement trouvé dans un recoin de la maison, en faisant un peu de rangement, 10 écus d'or, se repentirent d'avoir abandonné si lâchement leurs enfants. Ils étaient rongés par la peur qu'ils soient dévorés par d'affreux loups sanguinaires au cours de la nuit. Ils supplièrent donc Dieu pendant de longues heures d'épargner leurs enfants de ce triste sort et de les ramener chez eux. Aussitôt demandé, aussitôt exaucé : les enfants toquèrent à la porte, après une longue excursion dans les bois. Ce fut la mère qui vint leur ouvrir. Elle leur démontra sa joie en les enlaçant et en les embrassant un par un. Le père, plus ferme et autoritaire, se contenta de leur adresser un « Bonsoir » tout en s'excusant de les avoir oubliés.

Plusieurs mois passèrent et une nouvelle crise vint perturber l'équilibre familial. Bien qu'ils se soient promis de ne plus jamais se séparer de leurs enfants, les parents estimèrent une nouvelle fois qu'ils n'avaient pas le choix s'ils voulaient continuer de vivre. Juliette qui avait encore surpris la discussion décida de ramasser comme la dernière fois des cailloux blancs dans le jardin. Mais, la porte était fermée et elle ne pouvait mettre son plan à exécution. Voyant ses parents donner du pain à ses frères, elle eut donc l'idée d'en semer des miettes sur le chemin. Une fois seuls dans les bois, les enfants prirent conscience que le pain qu'ils avaient laissé tomber sur le sol avait été mangé par des oiseaux : ils étaient donc bel et bien perdus et ne pouvaient compter sur l'aide de personne, à leur grand désespoir.

Conscient des dangers qu'ils pouvaient encourir durant la nuit, les garçons et les filles se mirent en marche pour trouver rapidement un abri sûr. Ils tombèrent peu de temps après sur une maisonnette faite entièrement de chocolat dans laquelle habitait une vilaine méchante louve, déguisée en grand-mère. Les ayant aperçu au loin, la grand-mère ouvrit la porte et les invita à venir se reposer chez elle. Les enfants, ne se doutant de rien, acceptèrent son invitation avec joie ; cette nuit, ils pourraient dormir sur leurs deux oreilles.

Mais au coucher du soleil : l'horreur absolue !!! La grand-mère leur montra son vrai visage et les enferma à triple tour dans une cage dotée de barreaux électrifiés. Elle prépara alors très sereinement une soupe devant les enfants ; un bouillon dans lequel elle les plongera dans quelques heures.

Le moment venu, tellement affamée, au lieu de prendre les enfants un à un, elle les prit tous ensembles et son piège se retourna fatalement contre elle : étant plus nombreux, ils réussirent aisément à pousser la vieille louve dans sa propre marmite.

Avant de prendre la poudre d'escampette, ils eurent l'intelligence et la malhonnêteté (mais après tout, ils ne seraient plus d'aucune utilité à cette traitresse puisqu'elle n'était plus de ce monde) de s'emparer de tous ses biens précieux. Puis, bombés de fierté et certains de l'accueil qui leur sera réservé, ils cherchèrent leur maison.

Au bout de plusieurs heures d'acharnement, ils y parvinrent. Sans adresser un seul regard à leurs parents, ils vidèrent le contenu de leurs poches ; poches pleines d'or et de diamants. Bingo ! Ils leur ouvrirent les bras en grand et n'eurent plus jamais besoin de travailler.

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Conte réinventé de « Hänsel et Gretel » ou du « Petit Poucet »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant