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Je me baladais doucement dans les rues appréciant l'air frais printanier sur ma peau et le soleil l'inondant de lumière. J'étais tellement hypnotisé par ce beau temps que quelqu'un m'est rentré dedans sans que je ne le vois arriver. Le gars continue sa route sans s'excuser et je me retourne vers lui m'apprêtant à l'engueuler agacé quand j'entends des sanglots sortir de ses douces lèvres.

Je le regarde continuer sa route marchant rapidement dans regarder devant lui tout en réussissant à éviter panneau et poteau. Je le vis arriver rapidement à un passage piéton mais celui-ci était rouge et les voitures ne se préoccupaient pas du grand blond qui s'apprêtait à traverser ignorant le fait qu'il aller se faire écraser à 99% sûre.

Je courrais aussi vite que si ma vie en dépendait mais surtout parce que celle du blond en dépendait et je le tira rapidement en arrière quand une voiture fonçait sur lui l'entourant de mes bras pour le protéger. Le blond se débattait hurlant et je lui murmurais des paroles apaisantes essayant de le clamer en vain...

« Laisse moi crever putain ! »

Il cessa de se battre tombant impuissant dans mes bras pleurant de plus belle. Je fronce les sourcils ne comprenant pas comment un beau gosse comme lui voudrait tant se retirer la vie aussi jeune... Je resserra mes bras autour de son corps et commença à marcher le traînant avec moi difficilement. Il faut que je l'amène chez moi pour le protéger et l'empêcher de recommencer....

« On va faire un truc, je t'emmène chez moi et tu me laisses te tuer. C'est beaucoup mieux de mourir tuer par quelqu'un d'autre loin des regards que de se jeter sous des pneus sales » lui dis-je essayant de paraître convainquant même si le tuer n'est pas réellement mon intention.

Le blond cessa de pleurer et me regarde un léger sourire au visage me remerciant presque. Cette pensée me dégoûta. Que lui avait-on fait vivre pour qu'il se haïsse ainsi et qu'il veuille tant mettre fin à sa courte vie... Je l'emmenais donc calmement chez moi mes bras autour de ses hanches. Pour lui c'était signe d'emprisonnement mais pour moi c'est signe de protection. Parce que je veux le protéger de ce monde de merde.

On arrive finalement devant mon immeuble et nous prenons l'ascenseur. Le blond est toujours aussi silencieux, déjà il ne pleure plus... Je le fais rentrer dans mon appartement l'emmenant dans ma salle de bain que je ferme à clé et le fait asseoir sur le bord de ma baignoire. Je sors des bandages et de l'alcool à 90 nettoyant ses bras encore maculés du sang qu'il a fait couler avant que je ne le rencontre ce qui me met les larmes aux yeux.

"Pourquoi ?" demandais-je la voix tremblante pensant qu'il avait pu se faire du mal ailleurs.

Le blond tourne la tête à l'opposé de moi et je l'entends renifler ce qui m'attriste encore plus.

"Juste tue moi, c'est plus simple..." murmure-t-il

"Sauf que je ne veux pas te tuer. Je veux savoir pourquoi tu te fais ça, pourquoi tu veux mourir. Tout le monde à une raison d'aimer la vie et de rester sur terre mais pas toi, pourquoi ?"

Le blond éclate en sanglot et je le retient pour qu'il ne tombe pas.

"Tu ne peux pas comprendre avec la belle vie que tu semble avoir. Lâche moi ! Tu m'as mentit ! Laisse moi mourir putain !" hurle-t-il se débattant à nouveau dans mes bras.

Maintenant c'est à mon tour de pleurer. S'il savait... Je n'ai pas non plus une vie de rêve...

"Tu penses vraiment que ma vie est parfaite ?" demandais-je doucement le voyant hocher la tête. "Détrompe toi... Tu vois je suis gay et j'avais un très bon niveau à l'école, je ne me laissais jamais faire. Beaucoup m'apprécier même si je n'étais pas populaire... Mais un cambrioleur à tué mes parents avant de vider notre maison. Je n'avais plus personne, j'ai été placé en foyer à cette époque. Je me suis renfermé sur moi et je me suis rebellé. Les gens ont commencer à me fuir, à m'insulter, à me frapper. Je me faisais du mal aussi et j'ai essayé de me tuer à multiple reprises sans succès.... Alors j'ai quitté l'école et j'ai fugué du foyer partant dans une autre ville bien plus loin, à pied, sans rien. Une fille m'a recueillit gentiment et je l'adorais plus que tout, elle était comme ma deuxième mère mais il y a quelques mois elle est morte d'une tumeur au cerveau que les cons de médecins n'ont pas su détecter à temps... J'en ai voulu au monde entier, j'ai fait pleins de trafiques illégaux, je me droguais et j'ai presque faillit détruire la maison tellement j'étais mal... Alors avec nos économies j'ai acheté cet appartement et je me suis trouvé un job qui me canalisait plutôt bien essayant de revenir sur le droit chemin... Alors d'après toi, ma vie est-elle toujours aussi parfaite ?" dis-je pleurant silencieusement regardant fixement le blond.

Os MukeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant