Une Vie Portée Disparue [Terminé]

4 ~ Une lettre d'amour ~ 💌

Pdv : Yuzuru

Je me réveille, plein de courbatures. Le canapé n'est décidément pas confortable pour y passer toute une nuit.

L'odeur du café vient me chatouiller les narines, je me lève et me dirige vers la cuisine afin de prendre mon petit-déjeuner.

Finalement, je suis incapable d'avaler quoi que ce soit. Je prends une tasse de café, mon sac de la veille et me dirige vers ma chambre instinctivement.

C'est comme ci, je connaissais toujours le chemin. Un coup, je me souviens et d'autre fois, c'est le noir complet. Je m'assois dans mon lit, l'odeur des draps propre me fait réaliser que ma mère attendait vraiment mon retour. À cette pensée, mon cœur se serre, j'ai dû lui causer énormément de tort avec mon départ.

J'ouvre mon sac, et la lettre se trouve là où je l'ai posé. Le papier est chiffonné et abîmé par le temps. Par pure curiosité, je commence la lecture de celle-ci.

" Mon Cher Yuzuru,
J'espère que tout se passe bien en France ? Tu n'es parti que depuis quelques mois et pourtant, j'ai l'impression que cela fait des années que tu m'as laissé. Depuis que tu es parti, je me suis beaucoup renfermé sur moi-même. Je dors très peu, ne mange plus grand-chose, je ne sors plus, je ne vois plus personne. Je ne te reproche rien. Je tiens juste à te faire prendre conscience à quel point ton absence me hante. Je pense à toi au matin en me levant, je pense à toi quand je croise des groupes d'amis dans la rue, je nous imagine tous les deux dans un parc manger une glace sous le soleil. Je pense à toi avant d'aller me coucher. Je pense à toi la nuit. Je rêve de toi la nuit. Tu es partout où je suis. J'attends ton retour avec impatience. Je regrette beaucoup de choses. Mais la chose qui me ronge le plus, celle qui me détruit petit à petit. Celle qui fait qu'aujourd'hui, je n'arrive même plus à me regarder dans un miroir. C'est de ne pas t'avoir empêché de partir. T'avoir laissé partir loin de moi. T'avoir laissé partir sans te dire au revoir. Quand je pense que je ne reverrais peut-être plus jamais ton visage souriant, mon cœur se serre. J'ai le cœur meurtri. Je dois me répéter. Mais je n'arrive pas à mettre de mot exact sur ce que je ressens. Il y a tellement de choses que j'aimerais te dire que tous les arbres du monde ne suffiraient pas. Yuzuru reviens-moi s'il te plaît. Sans toi, je suis incapable de vivre. Incapable de tenir. Tu es mon pilier, tu es mon guide. Tu es le soleil de mes jours et la lune de mes nuits. (c'est niais, mais je m'en contre fou) Yuzuru, s'il te plaît, promet moi de ne jamais m'oublier, ne m'oublie pas, ni moi, ni notre histoire."

Mes larmes perlent le long de mes joues pour venir s'écraser sur ce bout de papier. Je me rends compte alors que les marques laissées par celle-ci ressemblent étrangement à celle déjà présente sur la lettre. Je comprends. Autrefois aussi, j'ai pleuré. La lecture de cette lettre, le fait de l'avoir gardé, tout cela doit avoir un sens, un sens que je dois retrouver. Délicatement, je plie cette magnifique lettre d'amour qui vient de me retourner les tripes, et la range dans le tiroir de ma table de chevet. Je dois retrouver cette personne. Sûrement un amour de jeunesse. Encore dans mes pensées, j'entends la porte d'entrée claquer. Et soudain la voix de Masami résonne dans toute la maison.

"- Masami : YUZURU, SUIS-MOI S'IL TE PLAÎT HIDEKI VIENS DE SE FAIRE RENVERSER"

Je descends les escaliers quatre à quatre, prends une veste et suis Masami jusqu'à sa voiture. Le trajet se fait dans un silence. Un silence lourd et pesant. L'Ambiance est tendue et désagréable. Puis c'est qui Hideki ? Elle ne peut pas m'emmener comme ça sans prévenir voir un inconnu.

"- Masami : Hideki n'est pas un inconnu... lance t-elle

- Yuzuru : Comment ?

- Masami : C'est notre ami d'enfance à tous, tu ne te souviens de rien, j'en conviens... mais je ne veux pas croire que lui tu l'es oublié.

- Yuzuru : Pourquoi tu me dis ça ? Il avait quelque chose de spécial ?

- Masami : On peut dire ça comme ça."

Elle me sourit. Son sourire apaisant comme la veille. Je me tais, incapable de dire quoi que ce soit. Arrivé à destination, Masami coure vers l'hôpital, je la suis afin de ne pas me perdre. Devant la porte de sa chambre Masami hésite pendant de longues minutes. Puis avant d'entrer, elle me demande de patienter dans le couloir. C'est vraiment se foutre de ma gueule. Elle rentre chez moi sans crier garde. Elle m'emmène voir une personne que je ne connais plus. Pour me faire patienter dans un couloir.

Je suis complètement désorienté.

Après quelques minutes, qui je vous l'accorde m'ont paru des heures, Masami sort de la chambre, et avec sa triste mine m'annonce que le garçon ne souhaite pas me voir. Je suis sur le cul. J'ai fait l'effort de me déplacer et monsieur déclare qu'il ne souhaite pas me voir. Je ne vais pas rester les bras croisés. Je ne me soucie pas de Masami, je pousse la porte et entre sans l'accord de personne.

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Chl0