Five Days Left | y.seok

Two Days

Hoseok débarqua avec le sourire aux lèvres le lendemain, encore et toujours dans l'optique de profiter un maximum de ces derniers jours qu'ils passeraient tous les deux. Il ne lui montreraient pas  à quel point il pouvait être atteint par cette maladie, pas alors qu'il en était la première victime. Il resterait lui-même, souriant, plein d'entrain et de joie de vivre, afin que ces journées se passent aussi bien que possible. Jusqu'à la fin, il resterait celui dont Yoongi était tombé amoureux. Pourtant, toute sa motivation disparue en un instant, toute son envie d'avoir l'air heureux s'envola quand il arriva dans la chambre d'hôpital lorsque son regard tomba sur le fauteuil roulant à côté de son lit.

- Qu'est-ce que...
- J'ai voulu aller pisser, cette nuit, mais faut croire que même ça je peux plus le faire tout seul. Je me suis fait passer un savon par l'infirmière, et du coup je suis forcé d'utiliser ça si je veux me déplacer.

Oh. C'était donc réellement en train de s'aggraver. Ce n'était même plus seulement quelques complications, de la difficulté pour certains mouvements, mais bien une incapacité complète à se déplacer sans aide. Yoongi se redressa, et le plus jeune se dépêcha de le rejoindre, prêt à l'aider, mais il eut le droit à un regard noir qui le refroidit immédiatement.

- Sois pas tout paniqué comme ça, j'vais pas perdre un bras je te rassure. Et puis depuis quand tu m'embrasses plus pour me dire bonjour ? J'hallucine, quel enfant ingrat, tu pourrais être gentil avec moi, j'suis mourant j'te rappelle, je mérite tout pleins de galoches. Allez, plus vite que ça !

Il le regarde silencieusement quelques secondes, partagé entre la surprise de l'entendre parler de sa mort imminente de façon aussi désinvolte et l'amusement de voir que malgré les jours qui passaient il ne changeait pas... Un putain de tsundere, voilà ce qu'était Yoongi, même s'il le niait avec tout son être. Il se décida finalement à s'approcher de lui et s'asseoir au bord du lit, sa main se glissant sur sa cuisse et ses lèvres allant chercher les siennes. Le baiser ne tarda pas à se faire plus profond, plus langoureux, chacun taquinant l'autre tout en essayant de prendre le dessus, de dominer l'échange. Le plus vieux vint mordiller la lèvre inférieure de son petit ami, lui arrachant un léger gémissement étouffé par un nouveau baiser.

- J'ai envie de toi, Seokseok-ah...
- Hyung, on...

Est-ce qu'il en avait lui aussi envie ? Absolument. Mais est-ce qu'ils pouvaient se permettre d'aller plus loin qu'échanger un ou deux baisers, alors qu'ils étaient dans un hôpital ? Définitivement pas. Alors, à contrecoeur, il se recula, lui accordant un petit sourire et avant de se relever, tapant dans ses mains pour qu'il se lève, annoncant qu'ils ne resteraient pas ici toute la journée.

- Hoseok... Je peux pas sortir de l'hôpi-
- Je sais. Je compte pas t'en faire sortir. Allez, debout.

Tout affectueux et précautionneux, et l'aida à s'installer sur son fauteuil, avant de le faire sortir de la chambre, se dirigeant vers l'ascenceur de l'étage, tout guilleret. Il ignora royalement les questions de son aîné, refusant de lâcher le morceau sur ce qu'il avait prévu, à part le fait que ce n'était pas grand chose et qu'il ne fallait pas qu'il s'attende à ce qu'il ait organisé un feu d'artifice pour eux.

- De toute façon t'aimes pas les feux d'artifices. Ca te fait sursauter et à chaque fois tu manques de faire une crise cardiaque.

Il n'avait pas tort... Mais là n'était pas le sujet. Les portes de l'ascenceur s'ouvrirent, les laissant alors  s'aventurer sur le toit du bâtiment et rejoindre le petit coin adorable qu'il avait créée avec l'aide du personnel. Une couverture était installée sur le sol, ainsi que quelques coussins qui leur permettraient de s'allonger confortablement s'ils le voulaient, et, à côté, un petit panier qui contenait sans aucun doute leur déjeuner.

- T'es au courant qu'ils ont prévu de la pluie pour aujour-
- De la neige. Ils ont prévu de la neige.

...

Et, effectivement, il avait neigé, en fin de matinée. Ils s'étaient alors tus, observant en silence et avec une certaine nostalgie les toits de la ville qui revêtaient peu à peu ce manteau blanc et épais. Les toits de cette ville dans laquelle Yoongi aurait passé l'intégralité de sa vie, malgré ses envies de voyage et d'évasion. Et encore une fois le plus jeune ne pouvait s'empêcher de culpabiliser. Il lui avait promit tant de fois de l'emmener à l'étranger, de lui faire découvrir le monde, et pourtant ils étaient toujours là, dans leur petite bourgade dans le sud de la Corée, entourés de tous ces bâtiments qu'ils connaissaient déjà, face à ce paysage qu'ils avaient eu l'occassion d'observer de nombreuses fois dans le passé.

- Seokseok-ah... J'ai froid.

Il lui balança ça d'un air ennuyé, semblant des plus blasés alors qu'il se tournait vers son petit ami, cette façade pourtant bien peu crédible alors qu'il ne pouvait empêcher son regard d'être teinté de tout un tas d'émotions. Hoseok s'allongea alors et l'attira contre lui, un bras autour de sa taille alors qu'il attrapait de sa main libre une couverture pour recouvrir leurs deux corps. Ses doigts chauds se glissèrent sous son haut, caressant sa peau fraiche avec légèreté. Etrangement, cela faisait partie de ces petits détails de leur couple qu'il adorait, le contraste entre leurs chaleurs corporelles. Ça avait toujours été comme ça, et il s'était habitué à servir de radiateur à chaque fois que la température chutait, tout comme il avait prit le réflexe de passer ses nuits d'été collé à Yoongi pour essayer de la rafraîchir un minimum -ce qui lui valait des plaintes de l'aîné en question mais il les ignorait à chaque fois-. Leurs amis les comparaient sans cesse au jour et à la nuit, au soleil et à la nuit, et ils n'avaient pas tord, ils étaient tout en contradictions, et toute leur relation était basée sur le fait qu'ils étaient l'exact contraire l'un de l'autre, que ce soit physiquement ou caractériellement. Ils se complétaient à merveille, et c'était la raison pour laquelle ils allaient si bien ensemble, c'était la raison pour laquelle ils étaient heureux au quotidien.

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Bon, on va abandonner l'idée d'un rythme de publication régulier >>