Heavy Secret

-Chapitre 3-

Ma mère me demanda ce que j'avais fait ce matin. Je lui racontai ma matinée auprès d'Alden. Bizarrement, elle parut méfiante.

- Tu ne le connais presque pas, Ashlyn. Je n'aime pas que tu passes du temps avec des inconnus.

- Ce n'est pas un inconnu ! la contredis-je. Il m'a sauvé de l'orage ! C'est grâce à lui si je suis toujours en vie ! Tu devrais le remercier au lieu de te méfier de lui.

- Désolée ma chérie, dit-elle en soupirant, je suis juste inquiète pour toi tu sais. Tu es toute ma vie, mon rayon de soleil.

- Je sais maman.

Je me suis levée de table pour la prendre dans mes bras. La savoir proche de moi me rassure, elle aussi est la personne la plus importante pour moi.

- Que fais-tu cet après-midi ? s'enquit-elle

- J'aimerai voir Alden. On a prévu de se revoir au même endroit pour qu'il m'apprenne les techniques de l'aquarelle.

Elle soupira à nouveau. Je savais qu'elle était inquiète. Je lui pris la main.

- Ne t'inquiète pas, ça va aller. Je prends mon portable, et je rentrerai pas tard.

   Elle me sourit et plongea ses yeux verts émeraudes dans les miens. Je lisais la tendresse, la fierté et la confiance dans son regard.

   A 15h, je retrouvai Alden dans la clairière. Il était déjà arrivé et installait son matériel. Il me salua d'un signe de tête, et je sentis mon cœur battre plus vite.

Je m'approchai de lui. Il avait apporté son chevalet en bois clair, une toile, son matériel d'aquarelle et un album. Je l'interrogeai du regard en désignant ce dernier.

- Des photos de mes œuvres, annonça t-il fièrement. Comme ça, on peut voir tout ce que j'ai fait.

Il l'ouvra. Ses peintures représentaient souvent des paysages, tous très différents. Une représentait une mer calme et une plage déserte, une autre des montagnes enneigées... Alden était doué, sans aucun doute, et je sentais qu'il était fier de me montrer ses œuvres.

- C'est très beau. Bravo.

C'était une phrase simple, courte, mais Alden sembla heureux que je le complimente. Parfois, quelques mots suffisent.

- Tu vois, pour réussir un paysage, la première chose la plus importante, c'est les couleurs, me dit-il, il faut les choisir avec soins. Un bleu trop foncé, par exemple, peut tout gâcher et ne pas donner le temps ensoleillé que l'on voudrait donner au paysage. Et puis il faut que tu aies l'espace nécessaire, pas trop petit pour pas te gêner, et que tu aies tout le matériel dont tu pourrais avoir besoin à porté de main, sans que tu aies à te relever. Et puis, il faut que tu saches ce que tu veux faire...

   Il poursuivit ses explications. J'aimais l'entendre parler. Son ton naturel mettait tout de suite à l'aise, et il se montrait patient quand je posais des questions.

- Bon, dit-il enfin, tu veux essayer ?

- Essayer ? balbutiai-je, sans comprendre

Il sourit. Un sourire amusé mais pas moqueur.

- Essayer de peindre la toile, précisa t-il

- Ohh...mais, je ne m'y connais vraiment pas.

Il rit. Je ne le pris pas mal comme j'aurai pu le faire avec quelqu'un d'autres, et je me mis à rire moi aussi. Bêtement, certes, mais j'étais tellement contente d'être seulement naturelle.